En attendant l’arrivée de l’été et les sorties en plein air, French Morning London vous propose de découvrir cinq expositions qui valent le coup d’œil. Entre histoire de la photographie, mode, peinture et féminisme, il y en a pour tous les goûts.
Né en 1913 dans le quartier londonien de Blackfriars, Bert Hardy a appris la photographie en autodidacte et est devenu l’un des photographes de presse et documentaires les plus marquants de son époque. Son parcours professionnel varié l’a conduit à être caméraman de combat dans l’Army Film and Photographic Unit, puis photojournaliste pour le renommé Picture Post, avant de se tourner vers le domaine de la publicité.
Cette rétrospective met en lumière toutes les facettes de sa carrière, notamment ses images poignantes du Blitz, la libération de Bergen-Belsen, la guerre en Asie du Sud-Est, ainsi que son travail de documentaire social dans la Grande-Bretagne du milieu du XXe siècle.
En plus des photographies, l’exposition inclut des artefacts issus des archives de Bert Hardy tels que des cartes de presse, de la correspondance, des journaux intimes, des publications originales, et du matériel de prise de vue, offrant ainsi un aperçu complet de son œuvre et de son influence.
Quand : jusqu’au dimanche 2 juin
Où : 16-18 Ramillies St, London W1F 7LW
Prix : £6.50
Réservations : ici
Le Caravage est le plus dramatique des peintres de la Renaissance, tant dans son œuvre, jouant entre obscurité, ombre et lumière, que dans sa vie, marquée par la vengeance, la violence et la maladie. En 1610, alors qu’il peint son ultime tableau à Naples, il meurt dans des circonstances mystérieuses. C’est dans ces dernières années tumultueuses de sa vie qu’il a produit ses œuvres les plus dramatiques.
Peu de tableaux sont mieux placés pour raconter l’histoire des dernières années du Caravage que sa dernière œuvre connue, Le martyre de sainte Ursule (1610, Gallerie d’Italia, Naples). Ce tableau est présenté à Londres pour la première fois depuis 20 ans. Le martyre de sainte Ursule expose crûment la violence, mettant en scène un jeu complexe de mains, où culpabilité et innocence s’entremêlent, tandis que le regard impassible du Caravage lui-même semble observer le spectateur.
De plus, le tableau sera exposé aux côtés de la lettre qui décrit sa création (Archivio di Stato, Naples), ainsi qu’un autre tableau tardif du Caravage, Salomé avec la tête de Jean-Baptiste (vers 1609-10) appartenant à la National Gallery.
En cette année du bicentenaire, la National Gallery invite le public à contempler ce chef-d’œuvre, à explorer la fin troublée de la vie du Caravage, les histoires d’Ursule et de Salomé, et à réfléchir à la violence de notre époque.
Quand : du jeudi 18 avril au dimanche 21 juillet 2024
Où : Trafalgar Square, London WC2N 5DN
Prix : gratuit
Réservations : ici
Conçue à l’origine pour le pavillon français de la 59e Biennale de Venise en 2022, Dreams Have No Titles est une installation immersive composée de films, de sculptures, de photographies et de performances. L’espace artistique mêle la biographie de l’artiste à des films militants produits en France, en Algérie et en Italie dans les années 1960 et 1970, une période charnière dans l’histoire de la production cinématographique d’avant-garde.
Zineb Sedira transforme la gallérie de Whitechapel en une série de plateaux de tournage. Dans une ambiance tamisée, la mise en scène démarre avec le signal “actions !”. Les visiteurs se retrouvent acteurs dans une salle de bal du film emblématique d’Ettore Scola, Le Bal (1983), puis ils sont transportés, dans une recréation du salon de la maison de Sedira à Brixton. En parallèle, un cinéma à taille réelle est aménagé dans les galeries supérieures, diffusant le film éponyme de Zineb Sedira, Dreams Have No Titles, dans lequel le public verra de nombreux décors rencontrés dans l’exposition servir de toile de fond au propre tournage de l’artiste.
Acclamée par la critique, la nouvelle création de l’artiste franco-algérienne brouille les frontières entre fiction et réalité, utilisant le cinéma et la performance pour souligner l’importance – et la joie – des expériences collectives partagées.
Quand : jusqu’au dimanche 12 mai 2024
Où : 77-82 Whitechapel High St, London E1 7QX
Prix : entre £6 et £13.75
Réservations : ici
Cette impressionnante exposition collective offre une vue d’ensemble sur 400 ans, retraçant le parcours des femmes pour être reconnues en tant qu’artistes professionnelles, nombre d’entre elles ayant défié les normes sociétales pour y parvenir. Les visiteurs auront l’occasion d’observer plus de 200 œuvres d’artistes – ayant ouvert une nouvelle voie pour des générations de femmes – telles que Artemisia Gentileschi, Angelica Kauffman, Julia Margaret Cameron et Gwen John, ainsi que d’autres œuvres d’artistes féminines seulement redécouvertes aujourd’hui.
L’exposition déconstruit les stéréotypes entourant les femmes artistes de l’histoire, souvent reléguées au statut d’amatrices. Déterminées à réussir et refusant de se laisser enfermer, elles ont osé peindre des sujets traditionnellement réservés aux artistes masculins : des pièces historiques, des scènes de bataille et de nu.
La collection du Tate Britain débute avec les Tudor, puis traverse les XVIIe et XVIIIe siècles jusqu’à l’époque victorienne, marquée par expansion significative des lieux d’exposition publics, avant de s’achever au début du XXe siècle avec le droit de vote des femmes et la Première Guerre mondiale.
Quand : du jeudi 16 mai au dimanche 13 octobre 2024
Où : Millbank, London SW1P 4RG
Prix : entre £5 et £20
Réservations : ici
Ce printemps, le V&A offre un rare aperçu de la collection privée de photographies du célèbre chanteur Elton John et de son mari David Furnish, en partenariat avec Gucci. Fragile Beauty promet d’être l’une des nouvelles expositions les plus débattues à Londres. Elle rassemble une sélection inégalée de 300 tirages de 140 des plus grands photographes modernes et contemporains du monde – Robert Mapplethorpe, Cindy Sherman, William Eggleston, Diane Arbus, Sally Mann, Zanele Muholi, Ai Weiwei et Carrie Mae Weems, entre autres.
La collection s’étend des années 1950 à aujourd’hui et comprend des portraits emblématiques tels que ceux des musiciens de jazz Miles Davis et Chet Baker, ainsi que celui de l’icône du cinéma Marilyn Monroe. L’exposition présentera également des moments historiques, du mouvement des droits civiques à la lutte contre le sida.
Fragile Beauty est une célébration incontournable de l’histoire de la photographie moderne et contemporaine, dévoilant des images emblématiques sur des sujets tels que la mode, la célébrité, le reportage et le corps masculin.
Quand : du samedi 18 mai au dimanche 5 janvier 2025
Où : Cromwell Rd, London SW7 2RL
Prix et réservations: ici