Voilà non pas l’été mais… Les Négresses Vertes. Le mythique groupe français se reforme à l’occasion des 30 ans de leur tout premier album Mlah. En tournée, depuis des mois, sillonnant la France mais aussi toute l’Europe, hors de question pour la bande de ne pas jouer sur une scène londonienne. Ce sera donc le cas mardi 25 septembre (et le lendemain, les musiciens seront à Manchester). “L’histoire des Négresses Vertes a commencé en Angleterre en 1989”, rappelle Stefane, membre historique du groupe et dorénavant chanteur (le leader Helno est décédé en 1993, NDLR). “Notre premier titre avait été remixé là par William Orbit et on avait alors eu la chance de tourner dans toute l’Angleterre”.
Le groupe avait immédiatement connu le succès, remplissant les salles de la capitale anglaise. Dans les souvenirs de Stefane, Kentish Town, Soho ou encore Portobello et Camden, “où on aimait bien traîner”. “Notre histoire avec ce pays date de 30 ans et c’était donc logique que l’on revienne”. Si pour lui, Londres n’a pas changé, le nord de l’Angleterre a bien évolué. “Quand on a commencé, c’était la fin de l’époque Tatcher, depuis j’ai vu à quel point des villes comme Liverpool, Leeds ou Manchester avaient bien changé”.
Cette grande tournée est celle des retrouvailles avec le public qui lui est resté fidèle après presque 20 ans d’absence sur scène. Car la dernière fois que les Négresses Vertes ont joué ensemble c’était en 2001. L’accueil des spectateurs a donc été d’autant plus plaisant pour les membres du groupe. A l’annonce de leur reformation, certaines dates ont affiché complet en quelques jours. Cela sans promotion. “On a fait le choix de notre retour loin des plateaux télé. On a commencé par là où était venu : le public”. Voir un tel accueil a été rassurant pour le groupe, voire agréablement surprenant. “Outre nos “fans”, on a aussi dans la salle la jeune génération et ça fait plaisir”.
Il est vrai que leurs chansons – qui ne se souvient pas de “Zobi la mouche”, “Voilà l’été” et “Sous le soleil de Bodega” ? – sont devenus de véritables standards de la scène musicale française. “On a eu la chance inouïe de connaître le succès, et à l’époque cela nous avait largement dépassés. Mais rien n’avait été prémédité, il n’y a pas de recette magique, sinon cela fait longtemps qu’on l’aurait réutilisée”, plaisante Stefane. De l’authenticité, voilà ce que vient rechercher le public. Parce qu’après tant d’années d’absence, Les Négresses Vertes n’ont pas changé. “Vous savez, on vient du punk parisien des années 80, rien ne nous prédestinait à ce succès, alors…”
Alors ce nouvel élan donne-t-il envie au groupe de se reformer et de se lancer dans l’écriture d’un nouvel album 30 ans après sa création ? “On a décidé de cette tournée sans se mettre de pression supplémentaire pour écrire un nouvel opus. En tous les cas, le projet n’est pas dans les tuyaux”, coupe court Stefane, “on aime ce que l’on fait, on adore revoir nos amis. On revient tout juste d’Allemagne et cela a été exceptionnel. On a revus des personnes d’il y a 20 ans. Et puis, les gens qui viennent aujourd’hui nous voir en concert, qu’est-ce qu’ils attendent ? Qu’on leur joue nos standards ou un nouvel album ? Moi, j’ai la réponse”. Cependant Stefane, qui rappelle que chaque membre a continué à faire son petit bonhomme de chemin dans la musique après l’arrêt du groupe, reconnaît que cette “énergie nouvelle réanime”.
Londres – “où on mange beaucoup mieux qu’à Paris” – les attend en tous les cas de pied ferme mardi 25 septembre pour ce concert à l’O2 Academy Islington. “Ceux qui n’auraient pas pu venir nous voir dans la capitale ou à Manchester pourront nous voir dans des festivals anglais très bientôt”, promet Stefane.