Tourisme et biodiversité ne font pas toujours bon ménage, mais cela est sans compter le travail du National Trust et de l’association française Smilo (Small Islands Organisation), qui collaborent pour protéger l’île de Brownsea, réserve naturelle de 200 hectares à la faune et à la flore florissantes et connue pour ses écureuils roux et ses cerfs Sika. Il était évident que cette mission puisse se faire avec Smilo, organisation non gouvernementale qui accompagne les petites îles du monde entier (46 au total) sur la route du développement durable et de la gestion durable des ressources. Le travail commun entre les deux organismes a pour vocation d’obtenir le statut d'”île durable” à travers un processus de labellisation régi par l’association française.
Située dans la baie de Poole, à quelques kilomètres de Bournemouth dans le Dorset, l’île de Brownsea est une propriété du National Trust depuis 1963. Depuis son ouverture au public avec l’acquisition de l’île par l’organisme britannique de protection du patrimoine, l’île attire de nombreux visiteurs et accueille aujourd’hui près de 110,000 touristes par an.
Havre de paix de 2,4 kilomètres de long et 1,2 kilomètre de large, Bromnsea est le rendez-vous des scouts et des amoureux de Shakespeare. Un festival en l’honneur du dramaturge britannique, le Brownsea Open Air Theatre, a lieu chaque année depuis 1964. Avec plus de cent espèces d’arbres, deux lacs d’eau douce, un lagon d’eau saumâtre et un marais salant, cette parcelle est une destination privilégiée pour les amoureux de la nature.
C’est pourquoi le National Trust collabore avec l’association française Smilo pour bénéficier de l’expertise de l’organisme en matière de durabilité insulaire. Élaborée à partir des objectifs de développement durable des Nations Unies, l’expertise de Smilo s’applique à la protection des écosystèmes terrestres et marins, à la gestion des déchets, de l’eau, de l’énergie et à la préservation des paysages.
Menacées par le tourisme de masse, certaines îles ont lourdement pâti de l’affluence non réglementée des visiteurs. À titre d’exemple, le récif corallien de l’île thaïlandaise Phi Phi a diminué de plus de 60 % en dix ans, notamment à cause de l’usage constant de bateaux à moteurs destinés au tourisme.
Pour les îles membres du réseau Smilo, l’un des enjeux les plus importants est de poser les conditions d’un tourisme responsable et écologique à travers tous les mois de l’année. Si l’île de Brownsea n’est pas victime d’un engouement touristique, le National Trust souhaite instaurer des bonnes pratiques en matière de contrôle des espèces envahissantes.
Smilo organise ainsi des rencontres inter-îles pour proposer des solutions écologiques comme l’indique Marta Ferriti, gestionnaire de projet au sein de l’association. « Nous organisons des réunions sur une île avec tous les participants tous les deux ans. Nous traitons des enjeux de transition énergétique et des activités de pêches, nous encourageons le partage d’expériences à travers des sessions de brainstorming et d’autres activités », indique la responsable.
L’association a déjà reconnu les efforts de l’île de Brownsea envers la biodiversité, la gestion de l’eau et les paysages. Forte de cette collaboration fructueuse, l’association française espère collaborer avec d’autres îles britanniques dans les mois et années à venir.