Accueillant le méridien de Greenwich et le Greenwich Mean Time (GMT), l’Observatoire royal de Greenwich est l’un des sites scientifiques historiques les plus emblématiques au monde. Transformé en musée en 1960, il attire chaque année plus de 600,000 visiteurs.
Fondé en 1675 par Charles II, l’Observatoire avait pour mission initiale d’améliorer la navigation maritime à l’aide des observations célestes et de la cartographie des étoiles.
“Depuis ses débuts, la mesure précise des positions du Soleil, de la Lune, des étoiles et des planètes est restée au cœur de ses travaux, à commencer par le projet de John Flamsteed pour cataloguer les étoiles”, précise Daisy Chamberlain, conservatrice adjointe des sciences au Royal Museums de Greenwich.
À Flamsteed House, la partie la plus ancienne du site, les visiteurs peuvent justement découvrir les anciens appartements des astronomes.
Dans les années 1760, l’horloger John Harrison met au point le chronomètre marin, une invention cruciale pour calculer la longitude en mer. “Ses quatre premiers modèles, toujours fonctionnels, sont exposés dans la galerie Time and Longitude du musée”, ajoute la conservatrice.
Entre variations magnétiques, météorologie et essais de chronomètres pour la marine, l’Observatoire diversifie ses recherches à partir du XIXe siècle. En raison d’une détérioration des conditions d’observation, il déménage en 1958 au château de Herstmonceux dans l’East Sussex et le site de Greenwich devient un musée deux ans plus tard.
Aujourd’hui, l’Observatoire est à la fois un lieu d’éducation scientifique et un musée qui abrite plusieurs attractions incontournables.
C’est à Greenwich que fut défini le méridien zéro lors de la Conférence internationale de Washington en 1884. Selon Daisy Chamberlain, “aucun visiteur ne devrait manquer l’occasion de se tenir sur le premier méridien du monde, avec un pied dans l’hémisphère Est et l’autre à l’Ouest.”
Le lieu accueille aussi le seul planétarium de Londres, baptisé Peter Harrison, qui propose des spectacles d’astronomie immersifs, adaptés à tous les âges. À partir d’août, un nouveau programme y sera d’ailleurs lancé afin de reconstituer le ciel nocturne tel qu’il apparaissait lorsque la première pierre a été posée à Greenwich Park au XVIIe siècle.
Autre activité phare, The Time Ball, une boule rouge, installée au sommet de Flamsteed House, et qui tombe chaque jour à 13 heures pile. Elle permettait autrefois aux marins de régler leurs horloges en observant sa chute.
Sur place, les visiteurs peuvent également admirer le spectaculaire Great Equatorial Telescope (GET), le plus grand télescope réfractaire du Royaume-Uni. Même s’il n’est plus en fonction à l’heure actuelle, des sessions publiques y sont parfois organisées. “En plus des instruments d’observation, plusieurs galeries permanentes explorent différentes facettes du temps et de la navigation, mais aussi de la société à travers des objets parfois insolites”, raconte la conservatrice.
Plusieurs visites guidées sont disponibles tels que le “Regular Treasures Tours”, qui retrace l’histoire de l’Observatoire, de ses premières observations à aujourd’hui. “Notre équipe de bénévoles organise une série de discussions autour de la fondation de l’Observatoire, le méridien, ou encore l’histoire de John Harrison et de ses chronomètres marins”, raconte Daisy Chamberlain.
Le week-end, des activités pratiques pour petits et grands sont proposées. “Selon le jour, vous pouvez manipuler un vrai télescope, explorer la surface de Mars ou utiliser des outils de navigation historiques”, précise-t-elle.
Et pour les amateurs d’évènement nocturne, l’observatoire accueille aussi conférences, tables rondes et projections de films. “Nos dernières conférences ont mis à l’honneur les femmes pionnières de l’astronomie, ainsi que les représentations de l’espace dans les arts”, ajoute la conservatrice. Le dimanche 27 avril, une projection de Star Trek avait d’ailleurs été organisée directement dans le planétarium.
À l’occasion de son 350e anniversaire, une riche programmation d’événements est aussi proposée. “Nous entreprenons aussi à rendre l’astronomie accessible à tous avec de nouvelles galeries explorant l’héritage scientifique ainsi que des concepts de base comme la lumière, la matière et le mouvement”, explique Daisy Chamberlain.
Pour connaître toute la programmation des célébrations de ces 350 ans : ici