“Je suis passionnée et curieuse de tout”. A 25 ans, Fauve Degrendele a déjà une grande soif d’apprendre mais surtout d’entreprendre. C’est pourquoi elle n’a pas attendu longtemps pour fonder sa propre société, Maison Haylli. Cette ancienne étudiante en communication, lyonnaise d’origine, vient en effet de lancer sa marque de textile, autour de laquelle elle veut créer une vraie communauté. L’idée est née après plusieurs séjours à l’étranger, dont Londres où elle a vécu jusqu’en septembre dernier et où elle revient au moins une semaine par mois.
“Après mes études, j’ai voulu faire une pause, j’avais envie de partir. Mon anglais était catastrophique, alors je me suis dit que ce serait une bonne idée de vivre dans un pays anglophone pour apprendre la langue”, confie Fauve Degrendele. Elle fait son sa valise et se retrouve à… Milan. “C’était un pur hasard”, rit-elle encore. Elle devient alors jeune fille au pair et vivra dans cette grande ville du nord de l’Italie pendant un an et demi. “J’ai vraiment eu un coup de cœur pour Milan et pour la culture italienne. Pourtant, je n’y avais jamais mis les pieds auparavant, mais j’ai tout de suite ressentie cette familiarité évidente”, lance Fauve Degrendele.
Après cette première expérience, elle décide cette fois-ci de vraiment séjourner dans un pays anglophone. “Londres m’a parue très chère au départ, alors j’ai préféré l’Irlande en première étape”. Elle travaille dans l’hôtellerie de luxe dans la campagne irlandaise, “une belle expérience”, avant finalement de s’installer huit mois plus tard dans la capitale anglaise. Elle est employée au sein de la marque The Kooples, son premier pas d’adulte dans le monde de la mode, bien que la jeune femme ait été élevée par une mère qui côtoie du beau monde, dont le designer Max Chaoul qui est devenu au fil des années un vrai mentor pour Fauve Degrendele.
Ce n’est donc pas un hasard si elle décide finalement de se lancer dans le textile. Mais pour elle, il fallait que cela ait un sens, il lui fallait une histoire à raconter, et c’est à Londres que le déclic va avoir lieu. “Je me suis rendue compte que bien que née française, j’étais milanaise dans l’âme, j’avais des palpitations rien qu’à l’idée de penser à cette ville. En parlant autour de moi, je me suis aperçue que je n’étais pas la seule à vivre une relation privilégiée avec une ville, comme ici la communauté française avec Londres”.
Mais alors comment afficher cet amour au monde entier ? Sur un t-shirt, pardi. “J’ai voulu commencer comme ça pour que les gens qui portent ce vêtement se reconnaissent et créent ainsi une communauté autour de leur attachement à leur ville de cœur”, détaille Fauve Degrendele. La Maison Haylli est alors lancée en juillet 2018 alors qu’elle est encore installée dans la capitale anglaise. “J’ai au fond trois villes de cœur : Milan, Paris et Londres”, lance la jeune femme, qui a donc créé il y a tout juste deux mois trois t-shirts en hommage à ces trois grandes métropoles européennes et dans lesquelles elle vit en roulement permanent.
Mais la Française a souhaité aller plus loin. “Ce que j’aime faire, c’est aussi d’interviewer les personnes qui portent le t-shirt pour comprendre leur rapport à leur ville car pour moi, une ville est une porte ouverte sur le monde, c’est comme un cœur et la communauté en est le battement. Ce vêtement, c’est ainsi signer son appartenance à un groupe, à une histoire commune”, lance poétiquement la jeune femme. Les ambassadeurs de sa marque sont d’ailleurs des “vraies gens”. “Les influenceurs ne m’intéressent pas vraiment, je veux des personnes qui ont une histoire à raconter et qui revendiquent leur amour pour la ville dans laquelle ils vivent. Lors des interviews que je poste sur mon site, je leur demande d’ailleurs toujours pourquoi ils l’aiment tant”.
Ses t-shirts fabriqués en quantité limitée sont “made in France”, insiste-t-elle. “C’est pour moi un gage de qualité”. Fauve Degrendele souhaite étendre prochainement sa collection, avec d’autres vêtements mais aussi de la maroquinerie ou encore du linge de maison.