La dernière fois que le groupe était venu jouer à Londres c’était le 14 juillet 2014. Huit ans plus tard, Indochine revient en concert… mais cette fois-ci, sur grand écran. En effet, les quatres membres étaient venus présenter, au BFI IMAX, vendredi 25 novembre la projection de l’enregistrement de leur concert joué au stade Groupama Stadium de Lyon en juin 2022 lors de la tournée des 40 ans du groupe (reportée d’un an à cause de la pandémie). 22 caméras certifiées IMAX avaient ainsi été installées pour filmer au plus près les près de trois heures de concert du groupe donnant un effet “comme si vous y étiez” aux spectateurs de la projection. “IMAX nous a approchés en janvier 2022 pour nous demander si nous étions intéressés de participer à cette grande première”, raconte Nicola Sirkis, le leader et co-fondateur d’Indochine, “on a tout de suite été convaincu par leur ambition de recréer l’esprit d’un concert dans un cinéma”. En acceptant la proposition d’IMAX, Indochine entre dans l’histoire en devant le premier groupe au monde à offrir cette nouvelle expérience.
Côté sensations, le pari était réussi. La salle comble du BFI IMAX a chanté, s’est même levée parfois d’un seul homme pour danser au rythme des mélodies entêtantes du groupe français. Parmi les spectateurs, des Français de Londres, mais pas que. Certains avaient fait le déplacement depuis la France pour entrapercevoir leurs idoles, qui sont apparus pendant une dizaine de minutes en début de projection pour présenter ce film-concert.
Sur l’écran mais aussi dans la salle, on pouvait constater que le groupe français, même après 40 ans d’existence, touche toutes les générations. Grâce à leurs chansons, de L’Aventurier à Nos célébrations, en passant par Trois Nuits par Semaine et J’ai demandé à la lune, Indochine a marqué la fin du siècle dernier et le début du XXIème . Et quel groupe de musique français peut en dire autant ? Nicolas Sirkis lui-même ne s’explique pas ce succès. “Peut-être parce que nous sommes passionnés, que nous sommes restés intègres”, confie le leader du groupe, “on a toujours fait la musique qui nous plaît. On n’a jamais été dupe de l’industrie musicale, le public nous a toujours donné le pouvoir de dire non et de continuer à faire ce que l’on veut”.
A chaque nouvel album, Indochine n’a pas non plus peur de se remettre en question, explique Nicola Sirkis. “On repart à chaque fois de zéro”. Leurs chansons abordent tous les sujets et s’inspirent de ce que le groupe voit, ressent et a envie de partager. Quarante ans après sa création, Indochine parvient ainsi à continuer à toucher les fidèles de la première heure tout en parlant à de nouvelles générations. “Je crois que cela vient du fait que nous ne sommes pas hors sol, que nous demeurons des observateurs de la vie mais aussi que nous sommes comme tout le monde : on vit et subit les mêmes émotions”, poursuit le leader du groupe.
Indochine a tenu à venir à Londres présenter la projection. Il faut dire que Nicola Sirkis a un lien tout particulier avec la capitale anglaise. “Ma fille fait ses études ici”, commente l’artiste. Il essaie d’ailleurs de se rendre très souvent de ce côté de la Manche pour lui rendre visite. Mais s’il aime Londres, c’est aussi parce que c’est “une ville où on se sent bien, où les gens sont bienveillants et polis”. Au-delà des bonnes manières des Londoniens, le Français met en avant la grande culture musicale de la capitale. “Depuis les débuts du groupe, on y est venu enregistrer de nombreuses chansons”, commente Nicola Sirkis.
En parlant d’enregistrement, le groupe est d’ailleurs en pleine finalisation d’un nouvel album, le dernier, intitulé “13”, datant de 2017. Passera-t-il enfin à Londres le présenter ? “On n’a pas eu la chance de revenir depuis 2014, puis il y a eu la pandémie qui a limité les déplacements. Mais c’est certain que nous avons envie de venir y jouer à nouveau”, confie Nicola Sirkis. Le groupe Indochine a donc encore de beaux jours devant lui, bien que le leader ait conscience que tout a une fin. “Arrêter ? J’imagine ça tous les jours. La peur du ridicule, l’album ou la scène de trop… et puis, tout peut disparaître en quelques secondes. Mais tant que l’énergie et l’envie sont là, on continuera. Je pense vraiment que je n’arrêterai jamais de créer, car j’ai besoin de créer”.