Le chanteur, fils du légendaire Serge Gainsbourg, vit à Londres depuis six ans. Lulu, de son prénom, est actuellement en promotion dans la capitale alors qu’il sort son troisième album “T’es qui là ?”, disponible depuis vendredi 9 février.
Le nouvel opus est bien loin de ressembler aux précédents. “Le premier était un hommage, un cadeau à mon père pour les 20 ans de sa disparition”, confie le jeune homme. Pour l’occasion, il avait fait appel à plusieurs artistes pour de duos inoubliables. “Le second était déjà plus personnel puisque j’avais entièrement composé et co-écrit les textes avec des auteurs”, complète Lulu Gainsbourg.
Pour réaliser “T’es qui là?”, il s’est appuyé sur les textes de sa compagne, Lilou. Cet album parle d’amour, de bonheur. Bien loin des musiques plus mélancoliques du deuxième album, où il abordait sa rupture d’avec son ancienne partenaire. Lulu Gainsbourg est aujourd’hui un homme heureux et il a donc décidé de le chanter.
L’opus a été enregistré à New York, le piano et les voix dans la maison de son père rue de Verneuil à Paris et le chœur de 25 enfants, présent sur trois titres, en Normandie. “Deux chansons ont été écrites à Londres, dont “Love is the key”, la seule d’ailleurs où j’ai collaboré au texte. Cela s’est passé dans notre appartement en rentrant de soirée. “Tequila” est aussi inspirée d’une dégustation de téquila sur la terrasse de l’Empire Casino à Leceister Square”, raconte l’artiste.
Pour lui, il est aussi essentiel de savoir se renouveler pour ne pas s’ennuyer et ennuyer le public. “Je joue du piano depuis mes quatre ans, j’ai étudié longuement la musique et je suis allé au Berklee College of Music de Boston. Dans mon style, je suis éclectique et capable de jouer différents styles, d’ailleurs j’aime les mélanges”. Sa musique dépend du projet, dit-il, “de ce que je ressens, de ce que j’ai envie de donner. Je tiens peut-être ça de mon père, car c’est un des seuls qui a su mélanger plein de styles différents”.
D’ailleurs, est-ce que cela l’agace qu’on lui parle toujours de cet héritage paternel ? “Non, pas du tout. Je n’ai aucun problème à ce que l’on me pose des questions sur lui. J’assume mon nom et je suis plutôt fier d’avoir eu un papa qui a marqué et qui marque encore les époques”. Lulu Gainsbourg essaie cependant, depuis son deuxième album, de montrer sa musique, son talent à lui. En bref, d’exister par lui-même à travers sa propre musique.
S’il a choisi Londres pour installer son pied-à-terre, c’est qu’ici, il se sent bien. “C’est important pour un globe-trotteur, comme moi, qui a du mal à rester en place tout le temps. Ce n’est pas facile de trouver une ville qui nous plaise et qui soit en même temps inspirante. A Londres, on a aussi l’impression d’être un peu plus libre”.
La capitale anglaise est aussi symbole, pour un musicien comme Lulu Gainsbourg, d’une culture musicale hors norme, avec comme têtes d’affiche David Bowie, The Rolling Stones, The Beatles ou encore Pink Floyd. “Il y a des concerts d’artistes différents tous les jours. On ne peut que s’enrichir de ça”.
Quand on lui demande quels sont ses quartiers préférés à Londres, le jeune homme cite Notting Hill, Portobello Road, Soho, Shoreditch. “En fait, tout dépend de l’humeur, des gens avec qui on est, de ce qu’on veut voir. C’est une très grande ville, chaque aspect est différent”.
Maintenant que l’album est sorti, Lulu Gainsbourg va devoir le défendre sur scène. Londres ne figure pas encore sur sa feuille de route. “Mais j’y travaille, j’aimerais avoir des dates avant la fin de l’année, au pire en début d’année prochaine”. C’est donc d’abord une tournée en France qui l’attend, avec Paris mercredi 4 avril à l’Européen ou encore Lyon mercredi 16 mai.
Le projet d’un nouvel album, voire d’un double, est aussi dans la tête de Lulu Gainsbourg. “J’espère pouvoir le sortir l’an prochain, mais là encore, tout dépendra du temps que je peux passer en studio entre les dates de la tournée”, précise Lulu Gainsbourg.