La France n’a accueilli que 4.213 étudiants britanniques en 2018, bien loin des plus de 30.000 venus de Chine ou encore des près de 40.000 provenant du Maroc pour ne citer que les contingents les plus importants. C’est pourquoi le gouvernement français a décidé de passer à la vitesse supérieure avec le lancement, dès l’élection d’Emmanuel Macron, de l’opération “Choose France”. Parmi les domaines ciblés, celui de l’éducation et tout particulièrement des études supérieures.
C’est donc dans l’objectif d’augmenter le nombre d’étudiants britanniques dès l’an prochain qu’un bureau Campus France a été inauguré vendredi 10 mai à Londres. Cet événement a eu lieu à la Résidence de France en présence de l’ambassadeur Jean-Pierre Jouyet, mais également de la présidente de Campus France Béatrice Khaiat. Ce tout premier bureau au Royaume-Uni vient s’ajouter à la liste des 256 autre espaces Campus France situés dans plus de 126 pays via le réseau diplomatique français. L’équipe dédiée aura pour mission d’informer les étudiants britanniques sur les programmes éducatifs disponibles en France et de promouvoir les cursus en anglais (plus de 1.400 programmes sont actuellement dispensés dans la langue de Shakespeare au sein des établissements français), mais aussi d’aider les étudiants à affiner leurs objectifs et ainsi les accompagner dans leurs démarches administratives afin de faciliter leur mobilité vers la France.
Mais l’ouverture de cet espace d’informations intervient dans un contexte particulier au Royaume-Uni puisque le pays s’apprête à quitter l’Union européenne. Cette initiative prendrait justement tout son sens, parce qu’“il est important de faire en sorte que notre relation bilatérale continue”, comme l’a souligné Jean-Pierre Jouyet lors de son discours introductif. Selon Campus France, la mobilité étudiante se nourrit en effet des liens historiques et culturels qu’entretiennent les deux pays. Malgré les 4.000 Britanniques accueillis l’an dernier, la France, bénéficiant d’une renommée internationale d’excellence en termes d’éducation, n’en reste pas moins le quatrième pays d’accueil de ces étudiants (après les Etats-Unis, les Pays-Bas et l’Australie) et la première destination pour ces derniers dans le cadre d’Erasmus+ avec 3.900 futurs diplômés qui ont déjà étudié en 2018 en France.
Afin d’encourager plus encore cette mobilité, une campagne menée par l’association des Universités Britanniques (UUK), intitulée “Go International, Stand Out”, a même été lancée l’an dernier, l’objectif étant de multiplier par deux le nombre de Britanniques dans des cursus étrangers, dont la France, d’ici 2020. “Vu le contexte international avec Donald Trump aux Etats-Unis, le Brexit, la présence de la Chine mais aussi celles de l’Arabie Saoudite ou encore de la Russie, on doit se battre pour nos valeurs. Et pour cela, il faut faciliter les échanges entre les étudiants”, a justifié Béatrice Khaiat, directrice de Campus France. Amitié, coopération, relation ente la France et le Royaume-Uni, ambition et opportunités : ces mots ont été tour à tour employés par les intervenants le jour de l’inauguration pour montrer à quel point ils étaient “déterminés à renforcer les liens entre les deux pays”, point sur lequel a insisté Patrick Lévy, le président du comité Europe de la conférence des présidents d’universités (CPU).