100, 200 ou 250.000 ? Personne ne sait donner le chiffre exact. Cependant, la majorité s’accorde à dire que plus d’une centaine de milliers de personnes a défilé en fin de matinée dans le rues de Londres samedi 23 juin, soit deux ans jour pour jour après le référendum sur la sortie de l’Union européenne, à l’appel de l’organisation pro-européenne, People’s Vote, pour demander la tenue d’un vote populaire sur l’accord final sur le Brexit.
De nombreux Européens étaient d’ailleurs dans le cortège qui a défilé de Paul Mall à Westminster. Anne faisait partie des manifestants. Pour cette Française de 33 ans, pas question de rester les bras croisés alors que les politiques décident de son sort, ainsi que de celui de plus de 3 millions d’expatriés comme elle. “Si on ne dit rien, personne ne fera rien pour nous. Nous devons montrer que nous sommes là, que notre voix compte, tout autant que celle des Britanniques”, confie la jeune femme.
Autre participant, un couple franco-britannique, Eleonore et Paul, a fait également le déplacement samedi 23 juin pour défiler. L’Anglais et la Française se sont rencontrés il y a plus de 20 ans à Londres. Elle était étudiante et lui travaillait déjà. Ensemble, ils ont fondé une famille ici et il leur est inconcevable d’imaginer leur vie séparée par le Brexit. “Parfois je me demande ce que l’on va devenir, ce que nos enfants vont devenir. Ce qui se passe n’est pas juste. Nous n’avons rien fait de mal, rien demandé et voilà qu’on doit penser au pire”, explique Eleonore. Pour elle, il était évident de venir manifester. “On veut avoir le droit de dire ce que l’on pense. Il faut que nous aussi, citoyens européens, puissions donner notre avis sur l’accord final sur le Brexit”.
Le mouvement The 3 Million, co-fondé par Nicolas Hatton et qui défend les droits des plus de trois millions de ressortissants européens vivant au Royaume-Uni, était lui aussi présent et l’organisation confirme : “Il y avait beaucoup d’Européens et un message très clair : les Britanniques ont voté en 2016 sur une idée et on demande qu’ils puissent voter en 2018 sur l’accord lui-même. Et en tant qu’Européen habitant ici, nous demandons nous aussi à voter car nous sommes les premiers concernés dans ce Brexit”, a-t-il avancé, rappelant que la participation des citoyens européens au vote sur l’indépendance écossaise faisait jurisprudence. Une pétition circule par ailleurs actuellement en ligne pour faire pression sur le gouvernement.