Désignée lauréate du “London Prestige Awards” mercredi 25 septembre 2019, Marine Vincent se réjouit de voir la qualité de sa relation client distinguée de la sorte. “C’est la récompense de quatre années de travail”, explique la fondatrice de la parapharmacie “Make me feel”. En effet, c’est après avoir travaillé dans plusieurs officines anglaises que la native de la région lyonnaise s’est finalement lancée dans l’entreprenariat en créant de toute pièce une boutique claquée sur le modèle français.
A la différence des autres parapharmacies, “Make me feel” regroupe sous un même toit de nombreux produits et services. En plus des accessoires beauté, des compléments alimentaires et d’une panoplie de médicaments vendus sans ordonnance, l’établissement dispose également d’une salle de thérapie dans laquelle se succèdent patients et praticiens. En tout, plus d’une quinzaine de professions y sont représentées chaque semaine, de l’ostéopathe à l’acupuncteur en passant par la sophrologue et l’hypnothérapeute. Il est même possible d’y réaliser une prise de sang pour environ deux fois moins cher que chez un médecin généraliste.
Sorte d’hybridation entre une supérette médicale et une maison de soins, l’enseigne s’est donc adaptée aux besoins de ses riverains. Ouverte en août 2016 au beau milieu de Clapham, dans un secteur surnommé la “nappy valley” (“la vallée des couches”, ndlr), la parapharmacie a dès sa création fait des femmes avec enfants son cœur de cible. Dès son arrivée à Londres en 2006, Marine Vincent a “tout de suite vu qu’il y avait un besoin dans le marché britannique”. Aujourd’hui, la chef d’entreprise de 38 ans s’apprête à dupliquer son modèle avec la création prochaine d’un réseau de franchisés à sa marque à Londres. “J’ai toujours eu la fibre entrepreneuriale”, confie d’ailleurs la native de la région lyonnaise.
Outre proposer des produits français n’ayant pas d’équivalents sur le marché britannique comme la Biafine ou le sérum physiologique, Marine Vincent a eu à cœur de recréer dans sa boutique une proximité entre le pharmacien et son client. “C’est en connaissant bien mes clients que je peux véritablement savoir quels sont leurs besoins”, déclare celle qui pendant dix ans a travaillé dans des officines londoniennes. Il faut dire que, très tôt, la Française se voyait travailler dans une “pharmacie de quartier”. Après avoir obtenu son baccalauréat scientifique, c’est à la faculté de pharmacie de Lyon que la jeune femme s’accomplie pendant ses cinq années d’études.
Expatriée au Royaume-Uni en 2006 pour suivre celui qui deviendra son futur mari, elle dit avoir été “très surprise de voir que les pharmaciens anglais restent en permanence derrière leur comptoir”. Un temps consultante auprès d’une plateforme de téléconsultation britannique, la cheffe d’entreprise n’a eu de cesse de mettre à profit son expérience pharmaceutique de part et d’autre de la Manche. “J’ai voulu importer le savoir-faire de la pharmacie ‘à la française’ à Londres et ça marche plutôt bien”, conclut-elle.
Au fait des dernières innovations, Marine Vincent a lancé en janvier dernier “The french pharmacy”, une déclinaison numérique de sa boutique lui permettant d’écouler ses produits dans toute l’Europe. Devenu au fil du temps “son principal axe de travail”, le site de e-commerce représente déjà près de 15% de son chiffre d’affaires. Désormais, c’est à l’intelligence artificielle que s’attaque la pharmacienne. Une nouvelle fonctionnalité permettra en effet d’ici quelques jours d’orienter le client dans ses choix. Après avoir répondu à une série de questions sur son âge ou sa peau, l’internaute se verra proposer une palette de produits beauté présélectionnés par l’algorithme et accompagnés de conseils d’utilisation sur mesure. “Une manière de ressembler le plus possible à l’expérience d’un client en boutique”, explique la Française.