Mathieu Verger n’aurait jamais imaginé passer de journaliste-présentateur télé à crêpier. Et pourtant, aujourd’hui, il est à la tête de “MasterCrêpes“. “J’ai trois stands que je déplace pour des événements comme les mariages, les fêtes de village, les bals de fin d’année à Cambridge ou Oxford. On fait aussi les concerts, comme celui d’Elton John !”, lance Mathieu Verger.
Installé à Londres depuis plus de huit ans, il est de ces Français qui ont complètement changé de vie en arrivant de l’autre côté de la Manche. “J’ai donc été journaliste et présentateur télé, notamment pour France 3, pendant 13 ans en France et quand je suis arrivé à Londres pour suivre ma petite amie anglaise, qui est depuis devenue ma femme, j’ai galéré pour trouver un poste similaire”, raconte le Français.
Marre de chercher et de ne rien trouver dans sa branche, et après l’arrivée du premier enfant du couple, il change du tout au tout et se dirige vers l’hôtellerie-restauration, “comme beaucoup de Français quand ils arrivent à Londres”. “Cela n’a jamais été un problème de changer de direction professionnelle, quand on débarque dans un autre pays, il faut savoir rester humble et repartir de zéro”.
Il décroche un poste de commis de cuisine dans un établissement 5 étoiles. “J’ai côtoyé des gens du monde entier, c’était très enrichissant”, se souvient Mathieu Verger. Très impliqué dans son travail, il évolue très rapidement. Mais dans ce secteur d’activité, “on travaille beaucoup et on n’est pas très bien payé”. Cependant, pas question de rentrer en France. Il change d’établissement et rejoint The Grove, qui accueille les réunions Google Europe ou encore l’équipe de foot anglaise. “On était 300 employés, c’était énorme”.
Ces expériences dans la restauration lui donne une idée : celle de se lancer dans les crêpes. “J’avais envie de faire un retour aux sources”, lance le Breton d’origine. Il se forme alors à l’école des maîtres crêpiers à Rennes. “Je savais déjà faire des crêpes mais j’estimais que c’était essentiel de se perfectionner”. Il y apprend tout : comment fonctionnent les machines, les recettes… En janvier 2012, il crée enfin “MasterCrêpes”.
“Pendant deux ans, j’ai fait toutes les erreurs possibles et inimaginables”, confesse Mathieu Verger. Comme installer un stand en dur près de chez lui à Londres. “L’affaire marchait bien, mais je dépensais beaucoup d’argent pour cette installation”. Au bout de quelques mois, et alors que la tendance londonienne était aux food-trucks, le Français décide de se lancer également sur ce marché. “Mais les meilleurs endroits étaient déjà pris et je me suis retrouvé à payer très cher pour des stands installés dans des lieux pas terribles”.
La chance – ou plutôt la météo – n’est pas non plus avec lui quand il choisit, en janvier 2013, la gare de Waterloo pour poser son stand “MasterCrêpes”. “Cette année-là, le mois de février a été le plus froid depuis 50 ans. Cela a été une galère sans nom”. Mais finalement, la chance lui sourit. “Une personne de l’organisation du marché de Greenwich m’a contacté et on a commencé à travailler ensemble”. Les premiers événements ont été très profitables à l’entreprise “MasterCrêpes”, qui s’est également développée avec Shepherd Market.
Cependant, la cadence de travail est lourde. “J’étais tous les jours dehors dans des endroits différents”. Pas le temps donc de profiter de sa vie de famille et surtout de ses enfants. Mathieu Verger arrête donc tout. “Je me suis dit que je préférais travailler sur quelques événements le week-end que toute la semaine, comme ça je pouvais profiter de mes enfants”. Aujourd’hui, il a trois stands qu’il installe selon les demandes, comme en janvier dernier au France Show, salon londonien annuel dédié à la France. “Je fais aussi les mariages, les grandes fêtes. Mon maximum pour le moment ? 1.500 crêpes en une nuit !”.
Mathieu Verger n’a en revanche pas fini de rêver et souhaite développer son affaire : la prochaine étape pourrait être l’ouverture d’un restaurant avec au menu crêpes, galettes et plats du jour.