S’amuser en cuisine. C’est l’objectif avec lequel la Franco-britannique Maud de Rohan Willner a lancé The Box. Diplômée en design culinaire, la jeune femme souhaite que ses clients prennent autant de plaisir qu’elle à cuisiner avec des produits tous plus originaux les uns que les autres, créés ou dénichés par ses soins aux quatre coins de Londres.
Maud de Rohan Willner, qui a toujours habité à Londres, a commencé toute jeune à cuisiner, en compagnie de sa mère, française, et de sa grand-mère. Se définissant comme gourmande et très curieuse, elle n’avait pour autant jamais pensé faire sa carrière dans la gastronomie. “J’ai réalisé mes études dans l’art et le design, orientées vers la conception de produits durables et écologiques. Puis un jour, j’ai entendu parlé du design culinaire. Je ne savais pas du tout que ça existait, et encore moins en tant que métier. Je m’y suis alors intéressée de plus près jusqu’à trouver un master à Milan spécialisé dans ce domaine.”
Alliant deux de ses passions, cette voie l’a alors immédiatement conquise. Après de nombreux stages dans des studios de design culinaire en Italie et en Afrique du Sud, elle est finalement rentrée sur Londres. Mais ayant cherché en vain un emploi dans ce milieu dans la capitale anglaise, elle a alors décidé de monter sa propre entreprise de food design, Salty Studio, en janvier 2019. “Mon but était de créer des expériences culinaires qui viendraient marquer la mémoire des individus, tout en racontant une histoire”, confie-t-elle.
Dans un premier temps, Maud de Rohan Willner a d’abord organisé de petits évènements aux menus insolites dans des lieux originaux. Mais l’arrivée du Covid-19 a mis fin à cette activité. Elle a donc commencé à proposer des contenus en ligne, via l’organisation de conférences ou la vente de produits. “Il faut savoir que je me cherche toujours un peu par rapport à ce que je veux faire et proposer avec Salty Studio. J’ai d’autres boulots en freelance à côté, cette petite entreprise me sert donc avant tout pour le moment à me faire plaisir”, explique la passionnée de cuisine.
Si les conférences qu’elle a pu proposer lors du premier confinement ont très bien marché, ça n’en a pas été de même des produits insolites qu’elle avait mis en vente sur son site internet. “J’aimerais beaucoup un jour ouvrir un café ou un comptoir où seraient proposés des petits mets, plats et ingrédients marrants. Je m’étais alors dit que le mieux pour aboutir à cela serait d’abord de me lancer en ligne.” Le problème ? Les ingrédients qu’elle y propose sont tellement originaux qu’il est difficile pour les individus de savoir comment les utiliser.
Mais il n’existe pas de problème sans solution. “Pour aider les clients à savoir quoi faire des produits, j’ai décidé de créer une box où je regroupe moi-même cinq aliments. Chaque boîte contient alors deux QR codes, l’un renvoyant à une vidéo expliquant son contenu et l’autre à un board Pinterest sur lequel sont regroupées des idées de recettes utilisant les ingrédients de la box.”
La toute première, celle du mois de novembre, comprenait par exemple de l’harissa, des pétales de fleurs ou des grains de pollen. “La box de décembre aura bien évidemment un côté plus festif, avec notamment mon tout premier partenariat”, se satisfait la jeune femme. Elle souhaiterait en effet à terme monter des collaborations avec les magasins londoniens chez lesquels elle se fournit. Car Maud de Rohan Willner ne prend pas l’avion régulièrement pour trouver de nouvelles saveurs à faire découvrir à ses clients. Elle se balade seulement dans les différents quartiers de Londres.
La capitale anglaise est en effet connue pour son multiculturalisme, caractéristique qui plait énormément à la jeune femme. “Il y a tellement de magasins et de quartiers différents dans cette ville que je parviens à trouver plein d’ingrédients originaux. Par exemple, à Hackney, il y a beaucoup de commerces tournés vers la cuisine du Moyen-Orient ; à Brick Lane, on trouve surtout des magasins indiens… ” Ce travail de repérage est alors loin d’être une contrainte pour elle. Au contraire, c’est même plutôt l’un de ses loisirs. “J’adore aller m’aventurer dans différents quartiers, entrer dans des magasins alimentaires d’origines diverses et variées… Je fais toujours de super découvertes, comme la fois où j’ai déniché de la farine de maïs bleu par exemple.”
Ses trouvailles, elle les utilise alors avant tout pour elle. “Tous les ingrédients que j’achète, je les utilise quotidiennement dans ma cuisine. Par exemple, je rajoute souvent de la poudre de sel de betterave dans mon humus.” Sa box du mois est donc, en plus d’une aide pour ses clients afin qu’ils s’amusent en cuisine, un moyen pour elle de retrouver de la créativité, en cette période pauvre en organisation d’évènements.