Après avoir été l’un des premiers employés de Doctolib, Axel Hars travaille, en 2018, pour une entreprise allemande qui souhaite créer une plateforme similaire pour un usage interne. Il s’installe alors avec une équipe dans des bureaux à Paris et c’est là que l’idée de Myr.ai voit le jour. “Dans les bureaux, tous les soirs, je voyais passer des hommes qui poussaient des chariots et qui faisaient la tournée des bureaux. Personne ne savait qui étaient ces hommes et ce qu’ils faisaient. Alors, je suis allé discuter avec eux pour comprendre”, raconte Axel Hars.
Il s’agissait en fait de l’équipe d’entretien des bureaux. L’ingénieur est alors surpris de l’obsolescence de leur matériel et des procédures. “Comment, alors qu’on était en 2018, pouvait-on avoir Tesla qui fabriquait des voitures autonomes dans un trafic aléatoire, alors même que dans un bureau avec un trafic statique, on trouvait du personnel qu’on ne connaissait pas et qui travaillait avec du matériel d’un autre temps ? En tant qu’ingénieur, ça n’a aucun sens.”
La graine est ainsi plantée. Axel Hars et son collègue Joackim Boucetta, ancien chef de produit chez Google, partent à la rencontre des entreprises et font rapidement le constat que tout le monde fonctionne de la même manière, à l’ancienne. “Je me suis dit que si j’étais client, jamais je ne voudrais quelque chose comme ça, mais j’aurais plutôt envie d’avoir une application sur laquelle j’ai la photo, le nom et le prénom de la personne qui vient et avec qui je peux discuter et avoir des retours. Une application qui me permettrait aussi de connaître la liste de tâches de la journée de cette personne, qui aurait également la possibilité de prendre des photos de son travail”, explique le co-fondateur.
C’est de cette manière que les deux ingénieurs lancent la révolution digitale des prestations de nettoyage de bureaux, Myr.ai. La solution se veut similaire à Doctolib et permet aux prestataires de nettoyage d’encaisser la surcharge de travail. Elle remet de la transparence et une meilleure communication entre clients et prestataires, tout le monde est gagnant.
Après deux ans en France et une centaine de clients grands comptes comme Microsoft, Nexity ou encore Décathlon, Myr.ai fait son premier saut outre-Manche. Fin 2021, la start-up lève 2 millions d’euros et c’est en juin 2022 qu’Axel Hars arrive à Londres, avec une installation sommaire dans un premier temps. “Je suis venue avec ma petite valise et je vais depuis à la rencontre des gens. L’idée est de construire un premier réseau à Londres, de tester la méthode de vente avant de pouvoir recruter une équipe dans les six prochains mois.”
Le cofondateur est très enthousiaste à l’idée de s’implanter sur le marché anglo-saxon. Les premiers échanges qu’il a pu avoir avec des clients ici sont déjà très encourageants. “L’innovation passe bien, même si je n’ai pas forcément un anglais impeccable, les gens sont ouverts. Ils aiment les technologies qui viennent d’ailleurs. Ils ne sont pas frileux, alors qu’en France, c’est plus compliqué.”
Évidemment, le développement de la start-up ne s’arrêtera pas à l’Europe. Le marché de la propreté de bureaux est assez conséquent, 15 milliards d’euros en France, 15 milliards de livres sterling au Royaume-Uni et 100 milliards aux États-Unis. Axel Hars ne le cache pas : “L’idée est de faire ce premier saut au Royaume-Uni pour montrer qu’on peut se déployer dans d’autres pays. On fera ensuite une seconde levée de fonds pour aller attaquer le marché américain.”