Après Dubaï, Montréal, Paris, Washington DC et bien d’autres, l’exposition en réalité augmentée de Notre-Dame de Paris aux 370,000 visiteurs continue son tour du monde et arrive à Londres. C’est l’abbaye de Westminster qui a été choisie pour en être sa toile de fond.
Lors de la présentation, mardi 6 février, Edouard Lussan, co-fondateur d’Histovery, entreprise spécialisée dans ce type d’expérience, a expliqué ce choix par le lien particulier existant entre les deux lieux de culte. En effet, l’abbaye de Westminster et Notre-Dame partagent une époque mais aussi une architecture gothique. Elles sont aussi toutes deux des représentations importantes de l’Histoire ainsi que de la culture de leur pays respectif et ont été soumises à des rénovations d’envergure. Ces “sœurs” agissent alors comme des reflets l’une de l’autre, une relation singulière soulignée par la visite du roi Charles III sur le chantier de Notre-Dame en septembre dernier, lors de son déplacement officiel en France.
Le 15 avril 2019, le monde entier a été ému face aux images de l’incendie la cathédrale parisienne. Suite à la tragédie, la somme collectée grâce aux 340,000 donateurs provenant de 150 pays différents a permis de rénover entièrement le lieu de culte, qui devrait rouvrir ses portes le dimanche 8 décembre prochain.
L’exposition, soutenue par le groupe L’Oréal, possède donc un double objectif : amener Notre-Dame aux visiteurs du monde entier, pendant que ses portes restent encore fermées et leur permettre de comprendre comment celle qui n’est ni la plus grande ni la plus ancienne cathédrale de France est devenue, dans l’inconscient sentimental et culturel, un symbole international.
Pour ce faire, des reproductions des sculptures de la cathédrale ainsi qu’une vingtaine de panneaux photographiques ont été installées dans la Chapter House de Westminster Abbey et chacune d’entre elles sont accompagnées de pictogrammes à scanner à l’aide d’une tablette, donnée à l’entrée.
Ainsi, la tablette, par l’utilisation de la réalité virtuelle, devient l’œil du passé pour transporter le public, au temps de la création et de l’histoire de Notre-Dame dans la première partie de l’exposition, puis dans l’évolution du chantier actuel dans une seconde partie. Il est alors possible, par exemple, d’assister en direct au mariage d’Henri IV, à la Révolution française ou encore à la restauration de la flèche.
Afin de donner vie à cette présentation, une trentaine d’historiens et de scientifiques ont été rassemblés en comités afin d’établir un état de l’art actuel sur ce que l’on sait de Notre-Dame. Cette exposition, qui ouvre ses portes au public du mercredi 7 février au samedi 1er juin, propose une perspective exclusive sur la cathédrale en suggérant des choix historiques : à titre d’exemple, il existe des débats sur la couleur des pigments qui existaient sur la devanture, l’exposition choisit de montrer visuellement ce qui se rapprocherait le plus de la réalité de l’époque.
Mais ce n’est pas tout, elle parvient également à établir une vérité historique en décryptant le vrai du faux, en faisant par exemple la différence entre le sacre de Napoléon vu par le peintre du 19ème siècle Jacques Louis David et la réalité.
En plus de la dimension historique, Notre Dame de Paris, the Augmented Exhibition se veut ludique et intergénérationnelle, proposant une immersion totale, une chasse au trésor numérique, des selfies aux faux airs du siècle dernier, le tout dans le majestueux décor de la Chapter House aux vitraux colorés.
Elle est également unique car Westminster Abbey propose généralement peu d’expositions. Si cette dernière se révèle être un succès, elle pourrait ouvrir la voie à d’autres et faire de l’église du Commonwealth un lieu de rencontres entre art et histoire.
Quand : du mercredi 7 février au samedi 1er Juin, de 10am à 3pm
Où : 20 Dean’s Yard, London SW1P 3PA
Prix : £13 à £29
Réservations : ici