Après avoir gagné la bataille de l’annulation des frais de demande du “settled status”, le collectif The 3 Million vient de gagner un nouveau combat, certainement le plus important de tous. Le lobbying du mouvement créé au lendemain du référendum sur le Brexit a finalement payé puisque mercredi 27 février, les parlementaires britanniques ont voté à l’unanimité un amendement demandant un traité spécial “et dans les meilleurs délais” avec l’Union européenne afin de protéger juridiquement les droits des citoyens européens au Royaume-Uni et des Britanniques en Europe même en cas de Brexit sans accord.
“Cela n’aurait pas été possible sans les milliers de courriels, de tweets et d’appels téléphoniques aux députés et sans notre campagne acharnée en partenariat avec ‘British in Europe’ depuis 2017”, s’est félicité Nicolas Hatton, Français et co-fondateur de The 3 Million. “Aujourd’hui, nous pouvons être fiers que la voix des citoyens ordinaires ait été entendue”, a-t-il ensuite ajouté.
Ce traité, réclamé par le mouvement depuis sa création et proposé par le député écossais conservateur Alberto Costa, pourrait donc sécuriser juridiquement les droits des citoyens européens vivant au Royaume-Uni (et réciproquement des Britanniques vivant en Europe) dans la cas d’un “hard Brexit”. Jusqu’à présent, ces droits n’avaient été évoqués que par principe et surtout étaient inclus dans l’accord final toujours pas voté par le Parlement. “C’est une excellente nouvelle”, a confirmé Alexandre Holroyd, député représentant entre autres les Français du Royaume-Uni, “car cela implique un pouvoir contraignant dans la protection des droits des citoyens européens”, qui doivent malgré tout toujours s’enregistrer en demandant le fameux settled status, leur permettant de continuer à vivre et travailler après la sortie du pays de l’UE.
L’adoption de cet amendement n’était pourtant pas gagné d’avance malgré le soutien de nombreux parlementaires britanniques, dont certains radicaux sur le sujet du Brexit. La veille, mardi 26 février, Theresa May avait clairement rejeté cette idée. Alberto Costa avait même dû démissionner de son poste qu’il occupait au sein du gouvernement pour avoir osé défier son propre parti. The 3 Million avait alors écrit sur Twitter : “En réponse à l’#AmendementCosta, Theresa May a affirmé que l’UE n’avait pas l’autorité légale pour séparer les #droitsdescitoyenseuropeens des négociations sur le Brexit. Nous avons eu nos experts juridiques à ce sujet et le verdict est sans équivoque: INCORRECT”.
FACT CHECK:
Yesterday, in response to the #CostaAmendment, Theresa May claimed that the EU has not got the legal authority to separate the #citizensrights from the Brexit negotiations. We got our legal experts on it and the clear verdict is: INCORRECT pic.twitter.com/TFJyc4XSyu— the3million (@the3million) 27 février 2019
Si c’est une victoire sur le papier, rien n’est gagné car il faut maintenant que le gouvernement britannique, par la voix de Theresa May, négocie avec l’Union européenne. Mais pour Nicolas Hatton, “ce serait incroyable si cela ne passait pas”.