Maquettiste à Beaux Arts Magazine, attachée de presse, designer mode… La Franco-belge Olivia Lerolle est avant tout une artiste dans l’âme et plus encore, se consacrant dorénavant à ses deux passions que sont le dessin et la musique. Jusqu’au samedi 28 juillet, la quadragénaire expose quelques-unes de ses œuvres au Factory 45 du côté d’Elephant and Castle.
Née à Tournai en Belgique (mais son père est français), elle grandit pourtant en Malaisie et, là-bas, se rêve même en Mowgli, l’enfant du Livre de la Jungle de l’écrivain Rudyard Kipling. Mais quand Olivia Lerolle doit rentrer en France, alors qu’elle n’est âgée que de 8 ans, “l’atterrissage à Paris fut un désastre, je ne me suis jamais adaptée aux grandes villes”, avoue-t-elle.
Alors pour exprimer ses émotions, la jeune fille d’alors commence à dessiner. “Je ne trouvais pas ma place dans ce monde”, confie la Française. Plus elle grandit, plus l’Asie lui manque. Alors à 18 ans, elle part, seule et en sac à dos, rallier Bangkok à Bali. “J’ai eu la chance de beaucoup voyager dans ma vie et chaque aventure m’a amené à faire des carnets de voyages parsemés d’écrits, de dessins et de photos afin d’en garder une trace que je pourrais relire et ainsi réveiller ses fabuleux souvenirs qui m’ont été offerts de vivre. Et aussi bien sûr pour les partager avec mon entourage”, confie la jeune femme.
Bali, elle ne l’a jamais quitté finalement. Elle y vit d’ailleurs actuellement avec son mari et sa fille. “Nous sommes souvent entre Saint-Barth et l’Asie surtout pour le travail de mon époux”. Ensemble, ils ont aussi parcouru le continent asiatique de long en large, “ce qui a été sans doute le déclencheur de toutes mes inspirations”, analyse Olivia Lerolle, qui se souvient de l’Inde et de son “intense émotion”, du Népal où ils ont trekké chacune de ses montagnes jusqu’à plus de 5.000 mètres d’altitude “découvrant une pureté d’oxygène, la grandeur du monde, croisant des villageois dont la sagesse et la beauté sont renversantes !”. Elle n’oublie pas non plus la Mongolie “jusqu’à se perdre à 360 degrés hésitant sur le choix de la route du retour… et j’en passe…”
Parallèlement au dessin, la musique a aussi fait partie de la vie de la Franco-belge, qui a mené une carrière de designer de mode à St-Barth avant de se consacrer entièrement à l’art. “C’est une source d’inspiration infinie. J’ai commencé à rassembler mes envies quand nous nous sommes un peu posés et lorsque notre fille a commencé ses études il y a sept ans environ”.
Sa première série s’est concentrée sur le rock’n’roll. “J’ai regroupé la biographie d’un artiste sur Photoshop puis imprimé une partie sur toile pour la repeindre, suivant les émotions qui m’avaient été offertes, j’ai complété avec des écrits, des couleurs”. La seconde s’est inspirée du cheval, une autre passion d’Olivia Lerolle. “C’étaient des toiles uniquement peintes à la main, j’aime beaucoup le contact avec la matière”.
Et enfin la troisième, actuellement exposée à The Factory 45 à Londres et pour laquelle l’artiste a eu envie d’essayer une nouvelle technique “comme une superposition des deux dernières”. “J’ai choisi le thème de la femme, en essayant de toucher au plus près sa beauté, son élégance et sa légèreté, celle qui erre en chacune de nous. Cela s’est présenté comme une évidence”.
Son inspiration a beaucoup été puisée dans les photos qu’elle a pu voir dans les magazines. Sa technique ? “Je peins une femme puis la prends en photo pour la “minimaliser” sur Photoshop à son état le plus pur. Je l’imprime ensuite sur plexiglass puis je repeins quelques détails pour lui offrir une troisième dimension quasi-invisible et pourtant qui dévoilera une profondeur optique selon la lumière du jour. C’est assez amusant à créer et surtout quand l’on découvre le regard étonné que les visiteurs leur accordent”.