Banksy est l’un, si ce n’est l’artiste graffiti le plus connu dans le monde au XXIe siècle. Paradoxalement, depuis ses débuts dans sa ville natale de Bristol, son identité est toujours restée mystérieuse, ajoutant un certain charme à son travail. De par ses oeuvres aussi soignées esthétiquement que provocatrices, il a d’ores et déjà acquis un statut de légende du street art mondial.
Au cours de sa carrière secrète, Banksy a laissé d’innombrables traces sur les murs de Londres. Cependant, elles ne sont pas toujours indélébiles du fait de nettoyages municipaux et de vandalisme, notamment. French Morning London vous indique où trouver certains des meilleurs travaux de Banksy encore visibles dans la capitale anglaise.
Cette œuvre apparue en 2007 sur une façade située au croisement de Pollard Row et Pollard Street, à Bethnal Green, est l’un des travaux les plus connus de Banksy à Londres. Ce pochoir montre un ouvrier dont le travail est de peindre les lignes jaunes sur la chaussée, faisant une pause après avoir dessiné une grande fleur jaune sur le mur derrière lui. Peu de temps après l’apparition de l’œuvre, la municipalité a décidé d’effacer la partie de la fleur qui était sur le trottoir mais a gardé celle sur le mur. Malheureusement depuis, le dessin a été plusieurs fois tagué et les peintures originales sont à peine visibles.
Adresse : croisement entre Pollard Row et Pollard Street, Bethnal Green, London E2 6MB
Située à Shoreditch, cette création de Banksy est l’une des mieux conservées qu’il ait jamais réalisée. On y voit un ordre de la National Highways Agency déclarant “Ce mur est une zone de graffiti” ainsi qu’un agent de sécurité tenant en laisse un caniche juste à côté de l’ordre. Plus précisément, cette œuvre se situe dans un club dénommé Cargo, ce qui explique pourquoi elle est si bien conservée. Elle a été mise sous plexiglass pour éviter qu’elle ne soit abîmée, et est désormais une attraction pour les clients du Club.
Adresse : 83 Rivington Street, London EC2A 3AY
“If voting ever changed anything, it would be illegal” (si voter changeait quelque chose, alors cela serait illégal, en français) : ce sont ces mots d’Emma Goldman, lors d’une campagne en faveur du vote des femmes au début du XXe siècle, qui ont largement inspiré Banksy pour la réalisation de ce graffiti daté de 2011.
En effet, on peut voir un rat (souvent la signature de l’artiste) regarder au-dessus de lui une inscription à la peinture rouge sur mur blanc disant “Si le graffiti changeait quelque chose, il serait interdit”. Cette oeuvre fait partie des nombreux sarcasmes dont Banksy sait faire preuve, en l’occurrence pour souligner le pouvoir du graffiti et critiquer son interdiction. A ce sujet, ce tag a failli être effacé par le conseil municipal de Westminster, mais a été “sauvé” par une campagne lancée par le voisinage ayant pour but de la conserver : elle est aujourd’hui recouverte d’un film de plexiglass, mais a elle aussi été dégradée par de nombreux tags ultérieurs.
Adresse : Clipstone Street, Fitzrovia, London W1W 6BF
Ce qui marque avec cette fresque de Banksy, c’est la contradiction flagrante entre les deux éléments majeurs du pochoir. Effectivement, Banksy a d’une part représenté un jeune homme à l’allure inquiétante, le visage caché par une capuche et un bandana, symbole d’une jeunesse anglaise abandonnée, en perte de repères dans la société.
De l’autre, ce jeune homme tient en laisse un chien qui semble aboyer, sauf que ce chien est représenté dans le style du “Chien aboyant” de Keith Haring, célèbre artiste américain décédé en 1990. Après avoir été effacé juste après sa découverte en 2010, le dessin est réapparu six mois plus tard, et il est depuis protégé par du plexiglass.
Adresse : 103 Grange Road, Southwark, London SE1 3GG
Cette fois-ci, Banksy a voulu attirer l’attention sur les dangers du consumérisme à outrance qui caractériserait nos sociétés occidentales modernes. Apparue en 2011 sur la façade d’un bâtiment sur Bruton Lane, l’œuvre représente une femme qui semble tenir un caddie de supermarché dans ses mains en train de tomber dans le vide depuis le haut du bâtiment. Cette œuvre est relativement bien conservée et est toujours visible.
Adresse : Bruton Lane, West End, London W1S 4EF
La fresque “Very Little Helps” remonte à 2008 : peinte sur une façade de pharmacie, sont représentés des enfants en train de planter un drapeau à l’effigie de Tesco, chaîne de supermarchés britannique. On remarque cette fois que Banksy a utilisé l’environnement initial du mur sur lequel il peint puisqu’il se sert d’un câble électrique pour représenter le mât du drapeau. Malgré la mise sous plexiglass, l’œuvre a été vandalisée à de nombreuses reprises, mais reste toujours visible aujourd’hui avec notamment quelques modifications telles que le drapeau.
Adresse : Essex Road, Forest, London, E10 6EG
Aussi surnommée “Mon robinet a été téléphoné”, cette fresque humoristique de Banksy fait écho à l’affaire du téléphone piraté du magnat de la presse Rupert Murdoch, qui avait déclaré “My phone has been tapped”. Ici, Banksy joue sur la similitude entre les mots tap et tapped qui signifient respectivement “robinet” et “piraté”. Sur le mur d’un parking, Banksy a dessiné une personne ayant l’air confuse qui déclare donc “Oh no… my tap’s been phoned”. Depuis 2011, l’œuvre est restée plus ou moins intacte, mais est en assez bon état pour pouvoir l’admirer.
Adresse : Chrisp Street, Lansbury, London, E14 6NW
A Notting Hill, bien que la date de réalisation semble inconnue, Banksy a innové dans son travail en réalisant une forme de collaboration artistique entre le street art et l’art baroque. En effet, sur l’entrée de la MuTate Gallery, il a représenté le peintre baroque espagnol Diego Vélazquez en train de peindre une inscription de style graffiti où l’on peut lire Banksy. Cette œuvre a été achetée pour plus de £200.000 mais est toujours visible. Pressez-vous car elle ne le sera pas éternellement.
Adresse : 274 Portobello Rd, Notting Hill, London W10 5TE