Alors qu’elle vient de sortir un second album fin août, Souldier, l’auteure-compositrice-interprète française Jain fait sa rentrée à Londres avec un concert à l’Electric Brixton mardi 27 novembre.
Habitant à Paris depuis maintenant sept ans, il s’agit tout de même du quatrième concert de la jeune femme dans la capitale anglaise. Pour elle, “jouer à Londres est une chance. Tous les artistes français n’en ont pas la possibilité. C’est une ville avec une telle culture musicale… On peut dire que c’est un peu le “temple de la musique””.
Aussi, Jain confie qu’elle apprécie d’autant plus jouer à Londres vue la mixité de son public : mi-français, mi-anglais. “Ici quand j’arrive sur scène, j’ai une petite pression en plus. Les gens n’ont pas vraiment la même culture musicale qu’en France et ils comprennent vraiment les paroles de mes chansons.” Néanmoins pour la chanteuse, il n’y a pas de différence majeure entre les spectateurs anglophones et francophones en termes d’ambiance, car “peu importe où je me trouve dans le monde, le public réagit, rigole – ou non – de la même manière à mes concerts. C’est là où l’on se rend compte que la musique est universelle”, résume-t-elle.
Entre magasins rétro et bars à concerts, il est dur pour l’artiste de choisir ce qu’elle préfère dans la capitale anglaise. “Il y a encore beaucoup d’endroits atypiques”, lance-t-elle, “c’est une ville qui me plait beaucoup.” Jain a une légère préférence pour le quartier de Brixton où l’on peut trouver “en plus de beaucoup de bons restaurants, une ambiance à la fois populaire et tranquille”. Elle a aussi ses petites habitudes quand elle vient à Londres, comme se rendre dans sa boutique de vinyles préférée : le Rough Trade.
Alors que son premier album (sorti en 2015) était déjà basé sur ces voyages et son enfance en Afrique, Jain confie qu’il en est de même pour son second opus, qu’elle a imaginé comme une suite de Zanaka. Pour l’écrire, elle s’est inspirée de ce qu’elle a vécu lors de ses précédentes tournées. “Toutes mes chansons ne sont qu’un reflet de ma vie. Et ma vie en ce moment c’est le voyage”, raconte la jeune femme. En effet, la chanteuse a passé ses deux dernières années à parcourir le monde dans le cadre de ses concerts. “J’écrivais dans le bus avant de monter sur scène, dans les aéroports, dans une chambre d’hôtel. C’est vraiment un album qui a bougé – encore plus que dans le premier – dans l’écriture.”
Jain veut aussi mettre en avant les différences artistiques. “Souldier est beaucoup plus affirmé notamment dans les textes et les sujets”, explique-t-elle, “j’ai écrit mon premier album autour de mes 16 ans sur des sujets “légers”. A 26 ans, j’ai envie de parler de choses plus compliquées à traiter“. Aussi, l’artiste indique que ce nouvel opus est composé “de sonorités orientales”, ce qui n’était pas le cas pour le premier. Elle l’a aussi voulu “un peu plus hip-hop”.
Ecrire en anglais n’a jamais été une règle que Jain s’est fixée, c’est plutôt le fruit du hasard. “J’ai commencé à écrire mes textes quand je vivais à l’étranger et à l’époque mes amis ne parlaient pas tous français, donc écrire en anglais s’est fait naturellement.” Et puis pour la jeune femme, l’utilisation de la langue anglaise est indispensable si l’on veut être compris par le plus grand nombre. “La musique est un moyen de communiquer à travers le monde. Même si je n’utilise pas un anglais parfait, c’est l’anglais des voyageurs et ça me plaît bien”.
C’est à 16 ans, que Jain, de son vraie nom Jeanne Louise Galice, a décidé de son pseudonyme. “J’avais envie de me cacher derrière un pseudo, créer une autre forme d’attitude”, explique-t-elle. C’est en parcourant diverses citations qu’elle est tombée sur celle du “jaïnisme”, ensemble de croyances sans relation avec des divinités : “Ne sois pas déçu si tu perds et ne deviens pas fier si tu gagnes”. De quoi inspirer Jain, qui commençait alors tout juste à déposer ses maquettes dans des maisons de disques.
Avant de poser son micro à Londres, la Française débutera sa tournée aux Etats-Unis en octobre prochain. Pour la suite, tout reste encore incertain, mais elle confie qu’elle a “peut-être un partenariat avec un artiste “secret” dans les mois qui viennent, mais rien de sûr”. “C’est une autre manière de travailler, de composer les chansons. Je ne sais pas trop encore comment ça va se passer car je ne l’ai jamais fait”, explique-t-elle, avant de conclure en souriant, “mais, je ne serai pas contre une collaboration avec Beyoncé ou Kendrick Lamar”.