Pour célébrer son trentième anniversaire, le Medicare Français a décidé de bousculer les traditions. “Nous voulions organiser une soirée, mais pas n’importe laquelle”, explique Karine Hawawini, responsable du marketing et des événements mais aussi fille du fondateur de la clinique privée française de Londres, qui fut la première du genre dans la capitale. Elle imagine alors une soirée caritative qui prendra une année à préparer. “Nous avons préféré prendre notre temps pour organiser cet événement où nous souhaitons rassembler le plus grand nombre”.
Le choix de l’association à soutenir était évident pour le Medicare Française. Ce sera le Dispensaire Français de Londres. “C’est la seule charité médicale française au Royaume-Uni, donc cela nous semblait logique et en plus cela nous tenait à cœur”, justifie Karine Hawawini, d’autant plus que certains praticiens de la clinique privée française donnent de leur temps à l’organisation caritative.
Fondé en 1867 à Londres, soit il y a 157 ans, le dispensaire, d’abord installé dans le centre de Londres (il reste encore la devanture à Soho) avant de s’établir définitivement à Hammersmith en 2005, avait vocation à proposer aux personnes les plus démunies des soins médicaux. C’est toujours le cas, en plus d’un soutien social aux personnes les plus vulnérables mais aussi aux jeunes, grâce à son espace dédié. Organisation à but non lucratif, le Dispensaire français (Société de Bienfaisance Française) bénéficie d’un patronage royal britannique, assuré depuis 2022 par la Duchesse d’Edimbourg, Sophie Rhys-Jones, tandis qu’Elizabeth II en fut la marraine jusqu’à son décès.
Tous les professionnels de santé sont bénévoles (il y en a une quarantaine), et pour bénéficier de soins, il est nécessaire de s’inscrire (cotisation à £10, inscription valable pour 12 mois) puis chaque consultation coûte £10. Pour fonctionner, le lieu, qui enregistre en moyenne 2,500 consultations par an, a besoin d’un budget annuel de £150,000, révélaient les équipes en 2019. Une somme pas toujours facile à boucler, alors que le dispensaire dispose de trois sources de revenus : les recettes liées à la location de bureaux au dernier étage de leur bâtiment à Hammersmith, les revenus du capital constitués au fil des années et la levée de fonds lors de son dîner de gala annuel à la Résidence de France.
La levée de fonds que souhaite organiser le Medicare Français sera donc la bienvenue pour soutenir les actions du Dispensaire. Pour l’événement, Karine Hawawini a imaginé un cocktail dinatoire au sein du prestigieux Café Royal sur Regent’s Street, mercredi 15 mai prochain. Le ticket est à £75, mais les participants, promet la chargée des événements au sein de la clinique française, vivront une belle expérience gustative, mais auront aussi la possibilité de “networker”. “Nous n’avons pas souhaité un gala avec des tables pour justement que les convives puissent se parler les uns les autres”, commente Karine Hawawini. Les £75 du prix du ticket seront intégralement reversés au Dispensaire, tout comme les sommes récoltées grâce à la tombola (avec des tickets débutant à £6, selon les lots, qui incluent entre autres un dîner dans le restaurant du chef étoilé Claude Bosi, un séjour au Club Med en Provence, des produits cosmétiques de la marque Rouje…) et la vente aux enchères silencieuse (avec notamment deux places pour l’US Open de New York avec billets et nuits d’hôtel, un week-end à Venise, un séjour à Koh Samui en Thaïlande…).
“Nous voulions que tout le monde puisse participer, c’est pourquoi les tickets de tombola commencent à £6”, avance la Française qui a fait appel à son réseau professionnel mais aussi aux membres de la Chambre de commerce française de Grande-Bretagne. Cet événement est très important aux yeux de Karine Hawawini. “Chacun peut aider tout en gagnant quelque chose. Le Dispensaire est une organisation essentielle. N’importe qui pourrait un jour en avoir besoin, c’est pourquoi il est important de le soutenir au maximum”. L’organisatrice s’est fixé un objectif de £15 à 20,000. “Le centre en disposera comme il le souhaite”, précise-t-elle avant de rappeler, “plus il y a aura de fonds, plus le Dispensaire pourra accepter plus de patients”.