Il y a 50 ans, l’école Jacques Prévert, un des premiers établissements français de Londres, est créée. L’objectif était à l’époque de désengorger le lycée Charles de Gaulle, qui ne pouvait alors plus accueillir les élèves d’une communauté française grandissante. La création d’une nouvelle école au sein du réseau de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE) s’est cependant d’abord heurté à quelques problèmes de financement.
Mais la Chambre de commerce française en Grande-Bretagne va se mobiliser et créer un fond dédié pour acquérir un immeuble en vente, situé dans le quartier de Book Green, à l’ouest de Londres. La quasi-totalité des compagnies françaises implantées sur le territoire britannique va alors acheter des parts. Ce qui permettra de payer les £300,000 demandés pour le bâtiment et l’ouverture de l’école en 1974. A l’époque de sa création, l’établissement accueillait 81 élèves. Aujourd’hui, il en compte 262, le nombre maximum autorisé, précise la directrice Bleuenn Morvan.
La Française a pris la direction de l’établissement il y a tout juste un an. “J’ai la chance d’être à la tête d’une école attractive”, confie-t-elle, “je suis arrivée ici en connaissant déjà la bonne réputation de l’école, sa bonne ambiance, sa convivialité, sa communauté soudée et le travail que chacun y met” que ce soit chez le personnel enseignant et encadrant ou l’association de parents d’élèves. “Cela me donne une marge de manœuvre plaisante pour mener les projets à venir”.
L’école compte donc 262 élèves pour cette rentrée. Un effectif qui reste stable par rapport aux années précédentes, souligne la directrice. “Nous avons même une liste d’attente”, ajoute Bleuenn Morvan. Sur ces 262 inscrits, 72% sont de nationalité française dont la moitié issus de familles franco-britanniques, 20% de nationalité britannique et 7% d’autres nationalités. “Même si c’est une école française, la langue anglaise est très prégnante, c’est la langue de la cour de récré”. Aussi, les cours de sciences, histoire et de sport sont dispensés en anglais. “Cela permet aux enfants d’ensuite rejoindre le lycée français ou de se tourner vers le système scolaire britannique. Cela rassure les parents”.
Si le nombre maximum d’élèves est atteint, il pourrait évoluer dans les prochaines semaines puisque l’établissement va s’agrandir. “Nous avons obtenu l’autorisation d’ouvrir une classe de 30 élèves en petite section de maternelle”, précise Bleuenn Morvan. Cela faisait 20 ans, rappelle la directrice, que l’école travaillait à un agrandissement.
Ce nouveau challenge, la directrice est prête à le relever, elle qui a fait toute sa carrière au sein de l’AEFE à la tête de plus gros établissements, comme le lycée français de Vienne ou celui de Dublin. C’est elle qui a souhaité rejoindre l’école Jacques Prévert, elle qui avoue ne pas aimer “rester trop longtemps dans sa zone de confort”. “Chaque école a son histoire et ses challenges à relever”, avance la directrice. Ses priorités seront de consolider les efforts fournis par l’établissement en matière de protection des élèves. “Nous avons également introduit cette année le PSHE (personal, social, health and economic)”, un programme scolaire qui aide les enfants à rester en bonne santé, en sécurité et à réaliser leur potentiel académique. Après celle de la salle polyvalente et de certaines salles de classes, les équipes vont par ailleurs “entreprendre une rénovation de la cour de récréation mais aussi du bâtiment pour améliorer l’accueil des élèves”.
La vie quotidienne de l’école est aussi au centre des préoccupations de la directrice qui a créé une newsletter qu’elle envoie toutes les semaines aux familles pour garder un contact constant avec elle. “Nous avons aussi créé un comité cantine avec les familles et le chef qui prépare des repas frais tous les jours sur place”, poursuit Bleuenn Morvan, “cela permet de poser toutes les questions et de rassurer les parents. Je pense que le dialogue et la transparence sont essentiels”. Son expérience dans de plus grands établissements lui a appris, dit-elle, à régler les problèmes sans attendre. “Gérer un lycée de 715 élèves vous apprend à être réactive pour être efficace”. Avec les enfants, même chose, grâce à des assemblées régulières mais aussi le lancement d’une émission radio animée par les élèves eux-mêmes.