Ce mot ne vous dit peut-être rien. Et pour cause, ce sport n’est pas très connu dans l’Hexagone… Il l’est, en revanche, beaucoup plus dans le monde anglo-saxon. Notamment en Angleterre et dans le reste du Commonwealth. Mais pourquoi donc ?
Le netball est un dérivé du basket. Si l’objectif reste le même – il s’agit d’aller placer le ballon dans le panier/filet de l’adversaire –, il existe des différences, comme le nombre de joueurs (7 au lieu de 5, au basket), l’absence de dribble ou le fait de se voir attribuer une zone selon son rôle dans l’équipe (alors qu’en basket, les joueurs sont libres de se déplacer sur le terrain), l’absence de panneau derrière le panier… Ce jeu est aussi beaucoup pratiqué par des femmes.
L’Angleterre a un lien particulier avec ce sport car c’est en partie ici qu’il s’est constitué… Et c’est aussi ce qui explique la popularité du netball dans les anciens territoires britanniques du Commonwealth. Au niveau des performances internationales, l’Angleterre est classée 3ème, sur 43 pays, par la fédération World Netball (vers Manchester). Derrière l’Australie et la Nouvelle-Zélande. De leur côté, Pays de Galles, Écosse et Irlande du Nord sont respectivement 9ème, 10ème et 12ème.
L’histoire du netball est donc à mettre en lien avec celle du basket. Ce dernier voit le jour aux États-Unis au début des années 1890. Dans le Massachussets, James Naismith, professeur d’éducation physique, cherche à proposer un sport qui se jouerait en intérieur aux jeunes hommes de l’École des Travailleurs Chrétiens, ex-YMCA (Young Men’s Christian Association) de Springfield.
S’ensuit une réflexion autour de l’adaptation de la discipline à la pratique féminine. Le netball s’apparente ainsi un temps à la version féminine du basket. Avec l’idée de le rendre moins « brutal »… Dans le basket proposé notamment par Clara Baer, professeure d’éducation physique à la Nouvelle Orléans, en 1895, l’action de dribbler disparaît. Et les joueuses ne peuvent se déplacer que dans certaines zones (conséquence, en réalité, d’une mauvaise interprétation des règles de Naismith).
Le sport va connaître d’autres évolutions de l’autre côté de l’Atlantique. Le basket est introduit en 1895 au Physical Training College (à Hampstead, Londres puis à Darford, Kent) de Martina Bergman-Österberg, pionnère de l’éducation physique aux femmes en Angleterre. Peu à peu, les paniers utilisés pour le basket sont remplacés par des anneaux avec des filets. « C’est ce changement d’équipement qui a donné au sport ce nouveau nom de ‘netball’ », indique-t-on à la fédération nationale England Netball. Les règles de la nouvelle discipline sont publiées en 1901 en Angleterre.
Le netball se développe ensuite dans beaucoup de pays du Commonwealth. Le début des années 1960 voit la création de l’International Federation of Women’s Basketball and Netball et des championnats du monde commencent à être organisés tous les quatre ans. Mais bien que le netball soit un sport reconnu par le comité olympique international, il n’est aujourd’hui toujours pas inclus au programme des Jeux Olympiques. En revanche, il fait partie des Commonwealth Games depuis 1998.
Au niveau international, c’est surtout l’Australie qui, historiquement, domine la compétition mais l’Angleterre s’est classée 3ème aux trois derniers championnats du monde et a remporté l’or, pour la première fois, aux Commonweath Games de 2018… Ce qui a valu au netball de gagner davantage de popularité dans le pays. D’après England Netball, la discipline serait « le sport collectif le plus important pratiqué par les femmes adultes (par semaine, quinzaine et annuellement) en Angleterre ». Pour ce qui est des chiffres, 214,600 individus (dont 196,700 femmes) de plus de 16 ans auraient joué au netball, chaque semaine, entre novembre 2021 et 2022 dans le pays de Shakespeare.
Et de manière plus globale, « en 2021-2022, le netball est devenu le 3ème sport d’équipe le plus important d’Angleterre pour ce qui est de la participation bimensuelle, tous genres confondus, derrière le football et le cricket… mais devant le basket et le rugby. »
Crédit photos : The All England Netball Association Ltd