Parée de sa robe ambre, marron et rouge, la bouteille sort son goulot dès les premiers rayons de soleil estivaux. Les Britanniques sont en effet des grands amateurs de Pimm’s, boisson alcoolisée dont l’histoire remonte au XIXème siècle et qui tire son nom de son créateur.
Vers 1840, un certain James Pimm, à la tête d’un bar à huîtres londonien, invente une liqueur destinée à faciliter la digestion de sa clientèle. Pimm’s et fruits de mer, une association qui laisse songeur, ce qui n’empêchera pas l’élixir de rencontrer le succès qu’on lui connait.
La version numéro 1 est à base de gin. D’autres boissons verront le jour (un jour plus ou moins long) : Pimm’s n˚2 à base de scotch, n˚3 brandy, n˚4 rhum et n˚5 whisky, n˚6 vodka et une petite 7˚ à la tequila. La marque, aujourd’hui propriété du groupe Diageo, se concentre désormais presque entièrement sur la version n˚1.
Le Pimm’s, fournisseur officiel de la couronne britannique comme le témoigne l’étiquette frappée du Royal Warrant, « fait vraiment partie de la culture populaire britannique, avec un très fort taux de notoriété, tant chez les Britanniques que chez les nouveaux venus », fait remarquer Yves Cosentino, un ancien de Diageo, qui fait lui dans la liqueur de café.
Servi on the rocks, le Pimm’s est dilué dans une limonade à laquelle on ajoutera éventuellement et selon les goûts, des feuilles de menthe, des tranches de fraise, de pomme, des rondelles de citron, d’orange, des lamelles de concombre, ou d’autres variantes plus iconoclastes de five-a-day.
De quoi se désaltérer la conscience tranquille. C’est le fruit cup cher aux Britanniques, c’est-à-dire une « boisson inspirée du punch, garnie avec des fruits de saison, servie fraîche, avec une base alcoolisée diluée le plus souvent dans la limonade, mais aussi parfois dans d’autres mixeurs comme l’eau gazeuse, ou le Ginger Ale », explique Yves Cosentino, également consultant auprès des barmans.
La liqueur à 25% vol descend autour de 10% vol après dilution dans 2 ou 3 volumes de limonade, « tout à fait dans la tendance No And Low (alcohol NdlA) présente depuis plusieurs années. Avec un moment et un mode de dégustation en terrasse et en outdoor, proches de l’Apérol ». La Dolce Vita à la sauce anglaise, en somme.
Certains bar tenders ont leur propre version du Pimm’s, parmi lesquelles on trouve, mélangés au gin, « liqueur d’orange, cointreau ou curaçao, vermouth rouge ». Pour les puristes, cependant, attention à ne pas trop ajouter de solides. « Plus on met de choses dans son Pimm’s cup, plus on risque de casser la bulle, ce qui est contre-productif pour une boisson sensée être rafraichissante ».
Parmi les conseils de pro, ne pas préparer le Pimm’s trop longtemps à l’avance. Si servi en carafe, « idéalement mélanger Pimm’s et glace dans un pichet, y faire infuser la garniture, verser du pichet directement dans son verre et ensuite seulement ajouter la limonade, sans oublier un brin de menthe. Casse-pied mais bien meilleur en termes de dégustation ! ».