Peint d’un rouge vif, impossible de les louper ! Sur 90 centimètres de large et 2.40 mètres de hauteur, les cabines téléphoniques anglaises sont partout à Londres (et aussi ailleurs dans le pays), même si elles tendent peu à peu à disparaître. Depuis leur création en 1921, elles sont devenues la fierté des Anglais au même titre que les bus impériaux – bus à deux étages –, les taxis ou les gardes royaux. 2.000 cabines ont même été classées “monument historique”. Mais pourquoi ont-elles ce design et cette couleur rouge ?
Destinée à être utilisée dans les zones rurales, la première cabine téléphonique – appelée alors “K1” – était fabriquée “à partir de béton armé et pouvait être peint de n’importe quelle couleur pour se confondre avec l’environnement dans lequel elle était disposée”, explique British Telecom (BT), société nationale des télécoms.
Fort de son succès, il a fallu revoir le design de la cabine – “principalement pour réduire les coûts de production”, justifie BT. “A l’initiative du General Post Office (GPO), un concours a été organisé. Sir Giles Gilbert Scott, architecte anglais, l’a remporté avec son modèle appelé “K2″.” Son design composé d’un dôme est toujours le plus connu aujourd’hui. La couleur rouge est alors apparue à cette époque, bien que l’architecte l’eût d’abord pensé en argenté et bleu-vert.
Alors pourquoi le rouge a été préféré ? “Parce qu’elle devait pouvoir être repérable de très loin”, indique la GPO. Plus de 1.700 “K2” ont donc ainsi été exclusivement installées à Londres et dans les grandes villes. Depuis, six autres types de cabines téléphoniques ont été pensés et développés, tout en conservant ce dôme et cette couleur rouge. Des milliers de cabines ont alors été disposées au Royaume-Uni.
Mais que deviennent ces cabines aujourd’hui ? Elles sont de moins en moins nombreuses depuis un certain nombre d’années, d’ailleurs en 2017, British Telecom avait annoncé “le démantèlement de la moitié d’entres elles, soit 20.000”. La société britannique de télécoms ajoute également que “de nombreuses cabines étaient devenues un fardeau et coûtaient trop cher à réparer et entretenir.” Juste pour se faire une idée de la disparition progressive de ce symbole britannique : elles sont passées de 70,000 à 10,000 lors de ces 50 ans dernières années. Si elles tendent à disparaître, c’est à cause évidemment de l’hégémonie des téléphones portables.
Mais pas question de laisser ces cabines mourir comme ça ! “Nous cherchons des alternatives pour répondre aux nouveaux besoins des consommateurs”, expliquait à cette époque Mark Johnson, chargé de la gestion des téléphones publics chez BT. Municipalités, associations ou propriétaires de terre où est installée une cabine peuvent même demander à en “adopter“. Aquarium, coffee shop, bibliothèque, cabine de douche, pub, musée miniature, nightclub… Tout est imaginé pour donner un second souffle à ce symbole national, comme l’explique un article de The Guardian daté de 2019.
Une première version de cette Question Bête avait été publiée en juillet 2018.