Emblèmes de Londres, les gardes royaux britanniques sont célèbres dans le monde entier pour leurs uniformes rouges écarlates et leurs imposants bonnets en poils d’ours. Si, de loin, leurs tenues semblent identiques, quelques différences subtiles mais significatives permettent de distinguer les divers régiments qui composent la Garde royale dont font partie ceux de la Foot Gard (les Grenadier, Coldstream, Scots, Irish et Welsh Guards) et ceux de la Household Cavalry (les Life Guards et les Blues and Royals).
Les uniformes rouges de la garde royale remontent à l’époque victorienne. “Ils ont été choisis car ce sont les dernières grandes tenues de tradition portées par les soldats à l’époque”, raconte Francis Jolivet, auteur du livre Histoire et uniformes de parade de la garde royale britannique.
À partir de 1880, les tenues de combats kakis plus appropriées pour la guerre remplacent progressivement ces uniformes rouges désormais réservés pour les parades et remplacés chaque année. Les soldats, qui en plus d’assurer la sécurité du souverain, restent des militaires pouvant être envoyés sur le front. “D’ailleurs, lorsqu’ils montent la garde devant Buckingham par exemple, leur fusil d’assaut est le même que celui utilisé pour les terrains de guerre”, indique celui qui a installé chez lui, à Saint-Gervais d’Auvergne (Puy-de-Dôme) un musée dédié à l’histoire de ces gardes royaux.
Chaque uniforme est marqué du chiffre du monarque régnant. “Par exemple, EIIR pour Elizabeth II Regina, avec une couronne de Saint-Édouard. Pour le roi actuel, CIIIR avec la couronne de Tudor”.
En hiver, ces vestes rouges sont dissimulées sous de longs manteaux gris-bleu pour protéger les soldats du froid.
Les célèbres bearskins mesurent environ 46 centimètres de hauteur et pèsent 680 grammes. Fabriqués à partir de véritables poils d’ours canadiens, ces bonnets ont été utilisés dès le XVIIe siècle par les armées européennes. Ils servaient à dévier les balles, rondes à l’époque, et à protéger les soldats.
La Garde royale britannique portait quant à elle des shakos, sortes de képis noirs. “Mais en 1815, après leur victoire à Waterloo contre les grenadiers de Napoléon, les soldats britanniques ont adopté ce bonnet en poils d’ours, ainsi que le nom de grenadiers en mémoire de leur triomphe contre les “Immortels” de Napoléon”, explique Francis Jolivet.
Tous ces officiers et gardes portent un bonnet en poils d’ours noirs, une tunique rouge à col bleu foncé, un pantalon bleu foncé avec une bande rouge le long de chaque jambe et une ceinture en cuir blanche.
Cependant, plusieurs éléments permettent de distinguer les différences dans les tenues vestimentaires des gardes et surtout de reconnaître à quel régiment ils appartiennent.
A commencer, l’espacement des boutons disposés selon l’ordre de formation des régiments. Les Grenadier Guards, portent tous leurs boutons sur une seule rangée. Les Coldstream, eux, les portent par deux, les Scots par trois, les Irish par quatre et les Welsh par cinq.
Ensuite, l’insigne du col : Les Grenadier ont une grenade, les Coldstream l’étoile de la Jarretière, les Scots un chardon, les Irish un trèfle et les Welsh un poireau.
En ce qui concerne la couleur et l’emplacement de la plume de coq sur leur bonnet – à l’exception des Scots Guards qui n’en portent pas -, ils diffèrent également : blanc et à gauche pour les Grenadier, rouge et à droite pour les Coldstream, bleu et à droite pour les Irish, vert et blanc et à gauche pour les Welsh.
Enfin, les Grenadier Guards portent un chiffre royal sur leur insigne sur l’épaule, les Coldstream une rose et les Irish une étoile de Saint-Patrick. Les Scots portent une nouvelle fois l’étoile du chardon, tout comme les Welsh qui gardent un poireau.
La Household Cavalry est donc divisée en deux régiments : les Life Guards et les Blues and Royals. Contrairement aux régiments d’infanterie, la cavalerie ne participe qu’aux services d’honneur et d’escorte du souverain. “J’irai même jusqu’à dire que c’est l’élite de l’armée britannique aujourd’hui”, ajoute Francis Jolivet.
Les Life Guards portent les mêmes tuniques rouges que les autres régiments, tandis que les Blues and Royals se distinguent par une veste bleue. “Ce sont également les dernières tenues qu’il avait pour se battre et qu’ils ont abandonnées à la fin du XIXe siècle en adoptant d’ailleurs des engins blindés, et non plus des chevaux“.
La couleur des crinières de chevaux utilisées pour leurs casques diffère également : les Life Guards en portent une blanche, tandis que les Blues and Royals en portent une rouge. “Leurs casques ont d’ailleurs été dessinés par le prince Albert, aujourd’hui encore on les appelle Albert Helmet”, précise l’auteur.