Fini le tracé en orange. Les six lignes d’Overground à Londres ont, depuis lundi 25 novembre, dorénavant chacune son code couleur distinct et un nom. Mais pourquoi ce changement ? Comment les couleurs ont-elles été choisies ? Et quels noms ? French Morning London vous explique tout.
Le London Overground a vu le jour en 2007 lorsque TfL a décidé de réhabiliter quatre lignes ferroviaires de banlieue, peu utilisées, pour créer une nouvelle option de déplacement pour les habitants de Londres, calquée sur la fréquence du métro. Depuis, le réseau s’est développé et couvre plus de 160 kilomètres de rails, desservant 113 stations sur les 9 zones que couvre la capitale anglaise. Le succès est tel que plus de trois millions de passagers utilisent l’Overground chaque semaine.
Dès sa création, il y a 17 ans, TfL a décidé de conserver la couleur orange, qui était celle de la ligne de métro East London. Cette liaison, créée en 1933 et reliant jusqu’à 2007 Shoreditch à New Cross, fut l’une des quatre réhabilitées pour le lancement de l’Overground. La couleur orange fut donc conservée au fil des années pour toutes les extensions et nouvelles ouvertures de lignes de l’Overground.
Mais c’est là que résidait le problème, selon le TfL. “Une de nos études a montré que certains usagers trouvaient le réseau un peu confus, estimant qu’il serait plus facile de s’y retrouver s’il n’y avait pas qu’une seule couleur et un seul nom”. Le changement de couleur et de nom s’appuierait donc, selon TfL et la mairie de Londres, sur quatre objectifs : augmenter de l’utilisabilité et de la compréhension du réseau tout en proposant un aménagement plus simple, gagner une plus grande confiance des usagers et permettre de donner des informations plus claires en cas de perturbation du service.
Pour Sadiq Khan, nommer distinctement les lignes permettrait également, en plus de faciliter les déplacements des voyageurs que ce soit pour le travail ou le tourisme, de mettre en valeur l’histoire de Londres. “En réinventant le plan du métro, nous honorons et célébrons également différentes parties de l’histoire et de la culture locales uniques de la ville”, expliquait ainsi le maire, lors de l’annonce officielle de ce changement en février dernier.
Pour décider des couleurs et noms, le personnel de TfL, les usagers de l’Overground, les communautés locales, des historiens locaux, des universitaires et des spécialistes des transports ont été sollicités. “Notre approche a consisté à écouter les diverses et nombreuses communautés vivant à proximité de l’Overground afin de savoir comment nous pouvions les représenter”, confiait il y a quelques mois TfL, qui souhaitait que le processus soit le plus inclusif et collaboratif possible.
La ligne qui relie Euston à Watford Junction, la première à avoir inauguré le changement mercredi 20 novembre, devient la Lioness Line, avec un code couleur jaune. Traversant Wembley, où se trouve le stade, elle souhaite “rendre hommage aux réalisations historiques et à l’héritage durable créé par l’équipe féminine de football d’Angleterre qui continue d’inspirer la prochaine génération de femmes et de filles dans le sport”.
La Mildmay Line, représentée en bleu sur la nouvelle carte, assure la liaison entre Stratford à Richmond/Clapham Junction. Traversant Dalston, elle souhaite “rendre hommage au Mildmay Mission Hospital, petit hôpital caritatif de Shoreditch qui a soigné les Londoniens pendant de nombreuses années, avec notamment un rôle central lors de la crise du Sida dans les années 1980. Ce qui fait de lui aujourd’hui un lieu apprécié et respecté de la communauté LGBTQ+”.
La Windrush Line relie Highbury & Islington à Clapham Junction/New Cross/Crystal Palace/West Croydon. Dorénavant en rouge sur la carte, cette ligne traverse des zones ayant aujourd’hui des liens étroits avec les communautés caribéennes, comme Dalston Junction, Peckham Rye ou West Croydon. De part son nom, elle rendra ainsi hommage à la génération Windrush qui “continue aujourd’hui de façonner et d’enrichir l’identité culturelle et sociale de Londres”.
La Weaver Line, entre Liverpool Street et Cheshunt/Enfield Town/Chingford, est représentée en marron sur la carte. Le choix de son nom repose sur le fait qu’elle traverse Liverpool Street, Spitalfields, Bethnal Green et Hackney, des quartiers de Londres connus pour leur commerce du textile, façonné au fil des siècles par diverses communautés immigrées.
La Suffragettes Line, reliant Gospel Oak à Barking Riverside, est représentée en vert sur la carte et célébra le mouvement ouvrier de l’East End qui s’était battu pour obtenir le droit de vote pour les femmes. Un combat qui avait ensuite ouvert la voie à celui, plus large, pour les droits des femmes. La ligne mène à Barking, ancien quartier de la Sufragette Annie Huggett, décédée en 1996 à l’âge de 103 ans.
Enfin, la Liberty line, de Romford à Upminster, et représentée en gris sur la carte, fait référence à la liberté qui caractérise Londres et à l’indépendance historique, obtenue au 15ème siècle, des habitants de Havering, quartier qu’elle traverse.
TfL mettra à jour environ 6 000 panneaux d’orientation des stations, des plans de métro, des écrans numériques des stations, des informations à bord des trains, Journey Planner et TfL Go. Les annonces audio et visuelles dans les trains et les stations seront également mises à jour.
Ce “rebranding” aura coûté au total à 6,3 millions de livres sterling. Aussi, pas de panique, le nom du London Overground ne changera pas ni la célèbre rondelle orange.
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