Parmi les mesures pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, les différents gouvernements appellent à respecter une certaine distance sociale entre les individus. En France, il est conseillé de respecter un mètre entre chaque personne. Au Royaume-Uni, comme aux Etats-Unis d’ailleurs, la règle est de deux mètres. Alors pourquoi le “social distancing” est différent selon les pays ?
La contamination du COVID-19 s’effectue en effet, entre autres, par les postillons, comme le rappelle l’Organisation mondiale de la santé, donc pour prévenir toute contagion, les personnes doivent se tenir éloignés les unes des autres.
En France, le ministère de la Santé et des Solidarités invite les citoyens à respecter un mètre de distance.
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↔ Respectez une distance d’1 mètreLa meilleure protection face au virus : les #gestesbarrières pic.twitter.com/XDDjBUSG0r
— Ministère de la Santé et de la Prévention (@Sante_Gouv) April 3, 2020
Le gouvernement français suit ainsi au millimètre près les recommandations de l’OMS qui conseille sur son site de “maintenir une distance d’au moins un mètre avec les autres personnes”. Mais au Royaume-Uni, comme aux Etats-Unis, la distance minimum conseillée par l’organisation mondiale de la santé a été réévaluée. En Grande-Bretagne, il est question d’une mesure de 2 mètres, quant aux Etats-Unis, on parle de “6 feet” de séparation.
La décision des gouvernements d’allonger cette distanciation sociale s’appuie sur les conseils de leurs différents centres scientifiques. Ainsi aux USA, les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont indiqué qu’étant donné que la grippe pouvait se propager par projection de gouttelettes jusqu’à 1,8 mètre (6 feets), cela devait donc en être de même pour le coronavirus. Au Royaume-Uni, c’est le NHS (National Health Service) qui a déterminé la mesure des deux mètres, sans toutefois préciser pourquoi.
Certains voient dans le choix des “6 pieds” un ancrage historique. “Les cadavres sont enterrés six pieds sous terre depuis le XVIIème siècle, une mesure qui avait été décidée au moment de la Grande peste de Londres de 1665, puisqu’il fallait éviter que les chiens déterrent les corps en creusant et continuent ainsi de répandre la peste noire. La mesure s’est vite exportée dans les autres pays anglo-saxons”, explique le site Numerama qui reconnaît que “cette anecdote ne peut pas constituer une explication au choix du CDC, mais montre que les ‘six pieds’ ont une puissance symbolique très ancrée du fait de leur histoire”.
La distance exacte à adopter est en tout cas sujet à débat. Par exemple, fin avril, dans un article du journal britannique Metro, Robert Dingwall, membre du groupe consultatif sur les menaces de virus respiratoires nouveaux et émergents (NERVTAG) qui conseille le groupe des scientifiques en lien avec le gouvernement de Boris Johnson, a déclaré que le choix des deux mètres de distance à respecter était une idée “sortie de nulle part”. “Il existe une certaine quantité de preuves scientifiques pour expliquer la distance d’un mètre (…)”, mais pas pour celle des deux mètres, selon lui. A contrario, une étude de chercheurs du Massachusetts Institute of Technology aux Etats-Unis estiment que les gouttelettes issues des éternuements et la toux peuvent voyager jusqu’à plus de 8 mètres. Qui dit vrai ? Difficile de trancher. Mais se tenir le plus éloigné possible d’une personne, quand cela est possible, reste la meilleure solution.