Le Brexit vous a peut-être conduit – ou non – à prendre cette décision. Après de longues années passées en Angleterre, vous vous apprêtez à refaire vos valises pour la France. French Morning London vous donne quelques précieux conseils pour effectuer au mieux cette démarche, pas toujours évidente.
Vous êtes inscrit au registre des Français établis hors de France ? Pensez à bien vous désinscrire auprès du consulat. Se retirer de la liste électorale consulaire est important, sans quoi vous pourriez ne pas exercer votre droit au vote de retour en France.
Vous devez utiliser le formulaire P85, disponible sur le site du HMRC, pour signaler aux autorités fiscales britanniques que vous partez. Il vous sera aussi utile pour réclamer un remboursement partiel de vos impôts (si, toutefois, vous avez été prélevé(e) plus que vous n’auriez dû).
Les périodes travaillées en Angleterre sont actuellement prises en compte dans le calcul de votre retraite française (toutefois, cela dépend aussi du Brexit, lire ici). Il est en tout cas recommandé de demander un relevé des cotisations acquises en Grande-Bretagne, par le biais du formulaire CA3916, à votre départ.
Si vous travaillez à votre retour, vous pouvez directement demander la réouverture de vos droits à la caisse primaire d’assurance maladie de votre lieu de résidence. En l’absence d’emploi, vous pouvez demander la Protection Universelle Maladie (Puma) qui s’obtient après trois mois de résidence sur le territoire français. Si vous avez exporté vos droits au chômage, vous bénéficiez de l’assurance maladie sur présentation de la carte européenne d’assurance maladie.
Trouver un logement, notamment sur le marché parisien, peut être complexe. Si vous en avez la possibilité, n’hésitez pas à passer par des agences immobilières. Parmi les noms connus, il y a Orpi, Century 21, Laforêt… Certaines, comme Des Murs à Paris, Barnes ou French Touch Properties, sont particulièrement tournées vers la clientèle impatriée ou internationale. Vous pouvez aussi passer directement par des particuliers, parfois plus souples que les agences. Les sites à consulter dans ce cas-là sont PAP, Leboncoin ou Entreparticuliers.com. Pour la colocation, vous pouvez vous aider du site Appartager.
Retrouver un emploi n’est pas toujours évident lorsque l’on revient d’expatriation. Ne serait-ce que parce que l’on ne maîtrise plus forcément les codes du marché français. N’hésitez donc pas à utiliser les services de Pôle emploi (la plateforme Emploi Store fournit plein d’outils intéressants, comme le B.A-BA, retour de mobilité, particulièrement adapté) et ceux de l’Apec, si vous êtes cadre (le service Objectif Candidature permet de faire évaluer gratuitement votre CV par un professionnel). Pour ce qui est du chômage, Pôle emploi aura besoin, pour prendre en compte les périodes travaillées en Grande-Bretagne, du formulaire U1 que vous pourrez obtenir, là encore, en remplissant le document CA3916 (notez que vous devrez travailler au moins une journée pour ouvrir des droits au chômage en France). Si vous touchiez des allocations chômage en Grande-Bretagne, vous pourrez exporter vos droits pour une durée de trois mois à l’aide du formulaire U2. Les démarches sont à effectuer auprès de votre Job centre.
L’inscription des enfants dans un établissement scolaire doit se prévoir plusieurs mois à l’avance. Ne pas se hésiter à se renseigner auprès de votre future mairie ou de votre rectorat d’académie.
Le soutien de personnes ayant elles aussi vécu une impatriation peut s’avérer utile. Française revenue vivre dans l’Hexagone après plusieurs années au Canada, Anne-Laure Fréant a fondé le site retourenfrance.fr, qui propose aide et conseils pratiques à ceux qui reviennent de l’étranger. “Les informations transitent mal d’une administration à l’autre et la France est quasiment hermétique à tout document produit par des administrations étrangères”, note la jeune femme qui évoque aussi les difficultés liées à la problématique de l’emploi (il peut être compliqué de trouver un logement sans travail stable). La dimension psychologique du retour est aussi abordée sur le site… La Française a par ailleurs créé un groupe Facebook d’entraide entre personnes impatriées ainsi que, plus récemment, un groupe spécifique autour du Brexit.
De leur côté, Mélanie Alonso et Dalila Pilot Hammoud, qui ont toutes deux habité la capitale britannique avant de s’installer à Paris, ont fondé le groupe Les Filles de Londres (back to Paris). “On y parle de changement de vie, de remise en question de sa situation personnelle, professionnelle, familiale, explique Mélanie Alonso. On évoque le fait de retrouver sa place, de prendre de nouvelles habitudes…” Le tout sur fond de rencontres, de partages d’expériences. « L’objectif est de faire de son retour une réussite ! ».