Repoussée à plusieurs reprises, et dernièrement à cause des Jeux olympiques de Paris, l’entrée en vigueur du nouveau système d’entrée-sortie du sol européen était prévue pour le 10 novembre prochain. L’Entry/Exit System (EES) est, comme l’explique l’Union européenne, “un système informatique automatisé destiné à enregistrer les voyageurs en provenance de pays tiers (et donc britanniques, ndlr), qu’ils soient titulaires d’un visa de court séjour ou exemptés de visa, à chaque fois qu’ils franchissent une frontière extérieure de l’UE”.
Ce système n’est pas le même que le système ETIAS, qui devrait entrer en vigueur en 2025. L’ETIAS, sous le même modèle que l’ESTA pour entrer aux Etats-Unis, obligera les ressortissants de pays tiers – et donc britanniques – à s’enregistrer en ligne avant de voyager dans l’espace de l’Union européenne. S’il est approuvé, le document sera alors valable pour une durée de trois ans.
En ce qui concerne l’EES, qui remplacera le système actuel de tamponnage manuel de passeport, il enregistrera à chaque passage le nom de la personne, le type de document de voyage utilisé, les données biométriques (empreintes digitales et images faciales capturées) ainsi que la date et le lieu d’entrée et de sortie. Le système enregistrera également les refus d’entrée. “L’EES contribuera à prévenir l’immigration irrégulière et à protéger la sécurité des citoyens européens”, justifie l’Union européenne, “le nouveau système aidera également les ressortissants de pays tiers de bonne foi à voyager plus facilement tout en identifiant plus efficacement les voyageurs ayant dépassé la durée maximale de leur séjour ainsi que les cas de fraude aux documents et à l’identité”.
Alors que l’entrée en vigueur de l’EES était prévue au 10 novembre prochain, la Commission européenne a annoncé jeudi 10 octobre que cette date “n’était plus d’actualité”. Plusieurs pays, dont la France, avaient en effet exprimé leur inquiétude quant au délai imparti pour cette mise en place prévue dans un mois. Selon le quotidien britannique The Guardian, la France, mais aussi l’Allemagne et les Pays-Bas, qui absorbent “40 % de tout le trafic entrant vers l’UE, (…) avaient écrit à la Commission européenne début septembre pour dire qu’ils ne pouvaient pas signer une déclaration de préparation, la France étant également préoccupée par le trafic de vacances en provenance de Douvres au Royaume-Uni à Noël et pendant les vacances scolaires de février”.
Lors de la réunion des ministres de l’Intérieur européens à Luxembourg jeudi 10 octobre, il a été donc convenu qu’il fallait repousser la date du 10 novembre. “J’espère que nous pourrons commencer dès que possible, mais il n’y a pas de nouveau calendrier pour l’instant. Cela dépend aussi de l’évaluation juridique que nous ferons et nous y travaillons en ce moment même”, a ainsi justifié Ylva Johansson, la commissaire aux affaires intérieures. Il se pourrait cependant que l’Union européenne, en guise d’alternative, introduise le système de manière progressive pour éviter “un Big Bang de tous les points de passage frontaliers en même temps”. Mais pour l’heure, rien n’a été décidé sur le sujet.