“C’est un projet qui me tenait à cœur depuis la fermeture des bars et restaurants”. Barman dans un prestigieux hôtel de la capitale britannique, Thomas Villareal, 32 ans, est actuellement privé d’activité, son établissement ayant temporairement fermé à cause du confinement. Alors, en attendant la reprise, il propose des cours de cocktail “virtuels”, en ligne.
“Je suis passionné par mon métier, sourit-t-il. Etre à mon bar, faire des cocktails, parler aux clients, cela me manque.” Alors ces classes en ligne qu’il a lancées il y a quelques semaines – après avoir sondé la communauté via la page Facebook du Cercle des Français de Londres -, c’est un peu une manière d’y remédier.
Le Français propose donc aux personnes intéressées de réaliser avec lui différents cocktails. Sa carte comprend une vingtaine de possibilités, sur une base de quatre alcools (vodka, rhum, bourbon, gin). Expresso martini, white lady, daïquiri, cosmopolitan… Les cocktails sélectionnés sont très populaires, bien sûr, mais aussi un brin complexes afin d’éveiller la curiosité du public. Thomas Villareal peut aussi s’adapter et travailler autour de boissons personnalisées suivant les demandes.
Le procédé est simple. Les clients optent pour des cocktails et achètent les ingrédients, alcool inclus, sur les recommandations du barman. Puis se connectent sur Zoom pour se retrouver en direct avec lui. Le Français réalise les cocktails en même temps qu’eux, les guidant à chaque étape, non sans avoir bien sûr livré quelques explications sur le breuvage qu’ils s’apprêtent à réaliser. “Le ‘pornstar martini’, par exemple (vodka, fruit de la passion), avait initialement reçu le nom de ‘Maverick martini’ et a bien sûr énormément gagné en popularité avec sa nouvelle appellation. Le ‘French 75’ (gin, champagne) doit quant à lui son nom à des canons de l’armée française pendant la Première Guerre mondiale…”, explique l’expert. Pour Thomas Villareal, il s’agit naturellement d’aller plus loin que les simples “tutos” proposés sur Internet et de valoriser la profession de barman.
Installé durablement à Londres depuis 2015 – le jeune homme était déjà venu en 2008, avant ses études en hôtellerie et y avait découvert l’univers des bars en tant que “commis” –, le Français n’a jusqu’ici travaillé que dans des établissements de luxe. Son métier lui tient particulièrement à cœur. “Ce qui me plaît, c’est notamment la créativité autour des cocktails mais aussi d’en discuter avec les clients, de pouvoir les orienter sur leurs goûts.”
Un dernier aspect qu’il a davantage le loisir de développer grâce à ses cours. “A l’hôtel, il faut souvent se dépêcher de réaliser les commandes, j’ai moins le temps d’accompagner le client…” Thomas Villareal ne sait pas encore à quelle date il pourra reprendre son emploi et en profite donc pour tester son projet. Naturellement, si celui-ci marche bien – le jeune homme dispose encore d’une clientèle plutôt modeste mais les retours sont positifs –, il envisage de persévérer au-delà du confinement.