Charlotte Faucher, historienne a sorti son livre « Propaganda, Gender, and Cultural Power ».
Propaganda, Gender, and Cultural Power est le premier ouvrage de Charlotte Faucher. Cette historienne post-doctorante, travaillant actuellement à l’université Paris 3 Sorbonne Nouvelle, a en réalité converti sa thèse en un livre plus accessible, dont le thème principal aborde l’histoire de l’Institut français au Royaume-Uni entre 1880 et 1944.
Edité par Oxford University Press, ce livre de 270 pages analyse en effet les motivations qui ont poussé les membres de la société civile, et en particulier les femmes, à consacrer leurs ressources à l’amélioration de l’image de la France en Grande-Bretagne par le biais de stratégies culturelles. Dans son récit documenté, Charlotte Faucher retrace ainsi les origines et le développement de cette nouvelle méthode diplomatique, tout en révélant comment les citoyens français, les francophiles britanniques, et finalement l’État français, ont promu la culture française en Grande-Bretagne.
Parallèlement, l’ouvrage académique aborde la discrimination fondée sur le sexe dans le domaine de la diplomatie culturelle pendant l’entre-deux-guerres. Mais aussi les catalyseurs de changement en temps de guerre – en particulier l’arrivée d’enfants réfugiés et l’introduction de nouvelles méthodes de propagande dans les sphères diplomatiques françaises et britanniques ainsi que les contestations politiques sur la propriété de la production culturelle.
En redéfinissant le récit selon lequel la diplomatie était un monde dominé par les hommes, l’historienne française se positionne en tant que féministe. « La mise en avant de la place de la femme est récurrente dans mon livre, et ce n’est pas anodin », commente Charlotte Faucher, qui se revendique en effet comme féministe. « Je considère que l’approche féministe est importante pour redynamiser des approches d’histoires plus institutionnelles, qui peuvent parfois être un peu sèches ». Par exemple, confie-t-elle, en pensant« au rôle des femmes dans des institutions où on n’a pas l’habitude de les voir», ou en réfléchissant « aux positions qu’on leur donne, aux commentaires qu’on fait sur leur présence et pourquoi certaines, avec un capital culturel plus importants, sont plus acceptées par les diplomates que d’autres. »
Charlotte Faucher a eu l’idée de ce premier livre assez naturellement. Elle explique s’être toujours beaucoup intéressée au Royaume-Uni. Malgré aucune connexion directe avec le pays, ce sont ses professeurs d’anglais qui l’ont énormément motivée à intégrer la section européenne de son collège. C’est ce qui, de fil en aiguille, l’a menée des années plus tard à faire sa thèse à Queen Mary University of London. Alors qu’elle y est étudiante, l’Ambassade de France met en place en 2010 un partenariat avec sa faculté qui, après avoir décroché les financements, cherche à embaucher un doctorant pour travailler sur l’histoire de l’Institut français du Royaume-Uni. Charlotte Faucher postule et elle sera choisie. Elle y travaille alors sous la direction de Julian Jackson, auteur du célèbre livre De Gaulle sorti en 2018, et qui l’accompagne dans l’écriture de cette thèse.
Une thèse qui deviendra donc quatre ans plus tard un livre, grâce à un retravail de ses recherches académiques afin de le rendre plus grand public. « S’il y a des notes de bas de pages et si les lecteurs qui voudront aller vérifier les informations dans les archives ou dans la littérature secondaire pourront le faire, le corps du texte est assez accessible », assure Charlotte Faucher. L’historienne pense aussi que son livre« devrait non seulement toucher les Français du Royaume-Uni qui s’intéressent à ces questions de relation entre les deux pays ou au rôle de la communauté française en Grande-Bretagne, mais aussi les praticiens de la diplomatie et des relations internationales qui réfléchissent aux questions de ‘soft power’ en plus des questions de parité » dans ce corps de métier.
Pour se procurer le livre : dans les librairies britanniques (Waterstones), mais aussi sur Amazon et via le site de Oxford University Press