La France est-elle sur le point de rejoindre la fameuse “liste rouge” des pays dont les voyageurs sont soumis à une quarantaine obligatoire à l’hôtel ? C’est en tout cas ce qu’a laissé entendre un ministre dans les colonnes du journal The Times. “S’il y a un autre pic en Europe et qu’il est à des niveaux effrénés, nous ne voulons certainement pas ramener (des cas) ici”, a déclaré ce membre du gouvernement, dont le nom n’a pas été dévoilé.
La France connaît en effet actuellement une flambée quotidienne du nombre de contaminations, notamment lié à la présence du variant anglais. Le Premier ministre Jean Castex a annoncé il y a quelques jours des nouvelles mesures de confinement, en particulier pour l’Île de France.
A contrario, le Royaume-Uni enregistre depuis plusieurs semaines une baisse quotidienne du nombre de cas de contamination et d’hospitalisation. Au 19 mars, un peu plus de 5.000 cas et 100 décès ont été dénombrés. Les trois mois de confinement en Angleterre notamment y sont pour beaucoup, tout comme la campagne de vaccination qui bat son plein. Près de 27 millions d’adultes ont en effet déjà reçu une première dose (plus de 2 millions ont reçu les deux doses). Boris Johnson espère ainsi toujours atteindre son objectif de vaccination de toute la population adulte au 1er juillet prochain.
D’après The Times, des discussions seraient donc en cours au Royaume-Uni pour éviter de gâcher tous ces efforts. Si Londres décide d’appliquer cette mesure, tous les voyageurs en provenance de France, quelle que soit leur nationalité, devront alors effectuer leur quarantaine (10 jours) dans un hôtel dès leur arrivée sur le sol britannique (même si c’est déjà le cas en Ecosse). Coût à charge pour chaque voyageur : £1750.
Pour l’heure, les seules mesures restrictives de voyage dans le sens France-UK concernent la présentation obligatoire d’un test PCR datant de moins de 72 heures avant le départ mais aussi du passenger locator form, ainsi que l’achat (environ £200) d’un kit de deux tests à effectuer au 2ème et au 8ème jour de son isolement.
Si la France pourrait rejoindre cette liste rouge, il ne serait en revanche pas question de fermer les frontières avec le voisin d’outre-Manche. “Des sources ont également déclaré que le Royaume-Uni n’irait pas ‘aussi loin que la France l’a fait en décembre'”, écrit le journaliste du Times. En effet, le 20 décembre dernier, le gouvernement français avait fermé ses frontières, juste après que le ministre de la Santé britannique, Matt Hancock, avait déclaré que le virus était “hors de contrôle”. Cela avait entraîné un départ massif de Français voulant rentrer pour les fêtes de fin d’année, mais aussi un blocage des camions à Douvres.
Reste qu’aucune décision n’a encore été officiellement prise sur cette nouvelle mesure de quarantaine obligatoire à l’hôtel. Les choses devraient s’éclaircir dans les prochains jours.