La taxe d’habitation, ou council tax, fait partie des charges régulières de chaque résident au Royaume-Uni. Cet impôt, souvent disputé à l’échelle politique, est directement versé aux communes, ou council. Il sert à financer des services publics comme le ramassage et le recyclage des déchets, le fonctionnement des aides sociales et espaces publics, comme les bibliothèques et les routes, ainsi que les services de pompier et de police.
Lorsque l’on vit en colocation, la council tax est généralement géré par le propriétaire, qui l’inclut dans les charges mensuelles de chaque occupant. Mais au moment d’emménager dans son propre logement, cette responsabilité nous revient et la note peut surprendre ! Chaque locataire se doit alors de contacter son council, par internet ou par téléphone, pour signaler son déménagement et choisir la façon dont il/elle souhaite régler sa taxe d’habitation (par virements, espèces, prélèvements automatiques de façon mensuelle ou annuelle, etc).
Le montant de la taxe dépend du nombre de résidents et de la valeur de chaque propriété, qui a été évaluée en 1991 en fonction du quartier et de la surface d’habitation. Le bureau en charge de ce classement au sein du HMRC (His Majesty Revenue and Customs) a attribué à chaque domicile un band (une ordre de valeur), situé entre A et H. Il est ensuite revenu aux autorités locales de décider du montant en fonction de ce classement et de l’augmenter lorsqu’une telle mesure devient nécessaire, comme en cas d’inflation.
Heureusement, il existe des réductions, ou benefits, disponibles en fonction de la situation des foyers. Les résidents célibataires peuvent demander le single occupent benefit, qui leur permet d’obtenir une réduction de 25% la council tax. Les récipients du Universal Credit ou autres aides financières de l’État peuvent également percevoir une réduction qui s’ajoute à toute autre abaissement de la taxe. Certains foyers peuvent aussi en être complètement exempts, comme les étudiants à temps-plein, les personnes souffrantes de handicaps (physique ou mental) ou les ordres religieux. Les councils disposent généralement d’un moyen rapide de demander une réduction sur leur site internet.
Par exemple pour un studio à Harrow, classé band A, la taxe d’habitation s’élève, en tant que résidente solo, à £109 par mois.
Les variations de la council tax restent un débat politique très fréquent du fait des difficultés de certaines communes à s’en sortir malgré cette contribution et les aides du gouvernement ou du secteur privé. Cet impôt a encore récemment fait les gros titres lorsque le nouveau gouvernement travailliste a écarté tout espoir de réévaluation des bands avant son élection en juillet, et a laissé entendre lors avant l’annonce de son budget fin octobre dernier que certaines réductions pourraient être retirées afin d’aider à assouplir la dette nationale et les tensions financières des councils.
Pour y voir plus clair, il est possible de se renseigner sur la répartition de son impôt local, notamment via les sites internet respectifs des municipalités. Contacté par nos soins à titre d’exemple, le council d’Harrow a décliné toute « responsabilité » ou engagement sur la mise à jour des bands, réservé selon lui à HMRC.
Du côté des dépenses, un des élus locaux de cette municipalité du nord-ouest de Londres, le councillor Paul Osborn, a déclaré dans un guide adressé aux résidents que son bureau était « à nouveau confronté à des pressions inflationnistes et à une demande croissante de nos services, en particulier dans le domaine de l’aide sociale aux adultes, qui représente plus de deux tiers de nos dépenses ». Dans ce document, un graphique démontre que, pour l’année financière 2024/2025, 80% des frais nécessaires provenaient de la council tax, tandis que le reste se divisait entre l’aide du gouvernement et l’investissement de certains business.