Jeudi 2 mai, les électeurs londoniens sont appelés aux urnes pour élire leur maire, ainsi que les membres de la London Assembly. Même si le Brexit est passé par là, les ressortissants européens peuvent eux aussi participer au scrutin. Alors pour que vous puissiez choisir pour qui voter, voici la liste de tous les candidats à la mairie.
Sadiq Khan, Labour Party
C’est le maire sortant. A la tête de la mairie de Londres depuis 2016, il repart dans la course pour tenter de décrocher un troisième mandat. S’il y parvient, ce sera un record, car jamais aucun autre candidat, dont son prédécesseur Boris Johnson (qui fut maire de 2008 à 2016), n’a jamais réussi à effectuer plus de deux mandats. Sadiq Khan représente le parti travailliste, classé plutôt comme un parti de centre-gauche. S’il est réélu, le candidat s’est engagé à “la plus grande campagne de construction de logements sociaux depuis une génération”, et a ainsi promis de construire 40,000 nouvelles habitations d’ici la fin de la décennie. Il souhaite aussi dépêcher 1,300 policiers supplémentaires dans les rues pour faire face à la hausse de la criminalité. Dans une lettre ouverte publiée mercredi 9 avril dans le quotidien The Evening Standard, Sadiq Khan a appelé les ressortissants européens vivant à Londres à voter pour lui. “Vous aurez toujours votre place ici et serez les bienvenus”, a-t-il écrit, avant d’ajouter, “le choix est clair : entre un candidat fièrement pro-européen, qui a toujours défendu vos droits, et la candidate conservatrice d’extrême droite (Susan Hall, ndlr) qui divise, qui a soutenu pour Brexit et qui soutient Nigel Farage et Donald Trump”.
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Susan Hall, Conservative Party
Susan Hall, actuellement membre de la London Assembly, pourrait entrer dans l’histoire si elle était élue jeudi 2 mai : elle deviendrait la première femme maire de Londres. Le programme de la candidate du parti conservateur s’appuie sur cinq points : réduire la criminalité, supprimer les Ultra Low Emission Zones mises en place par Sadiq Khan, construire des “maisons familiales” et faire de la capitale une “ville plus propre et plus verte”. Si ses chances de battre le candidat et maire sortant ne sont pas impossibles, selon les sondages, Susan Hall, qui n’a pas été le premier choix de son parti, s’est distinguée ces derniers mois par des prises de paroles plutôt controversées, comme des insultes islamophobes à l’encontre de Sadiq Khan ou encore lors d’une interview dans laquelle elle n’a pas su dire combien coûte un ticket de bus à Londres (ça nous rappelle l’ancienne candidate UMP de la mairie de Paris, Nathalie Kosciusko Morizet, qui ne savait pas combien coûtait un ticket de métro).
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Zoe Garbett, Green Party
Élue locale de Dalston et Hackney, Zoe Garbett a été choisie en février dernier pour être la candidate du Green Party à la course à la mairie de Londres. Dans son programme, elle a promis un gel des loyers de deux ans afin de faire face à la crise du logement, ainsi que l’extension de la gratuité des voyages en bus aux moins de 22 ans et aux demandeurs d’asile. Parmi ses autres propositions, celle d’offrir des repas scolaires gratuits aux élèves du primaire et du secondaire. L’écologiste souhaite aussi, dit-elle, “rendre notre ville plus abordable et offrir un service de police plus responsable”.
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Rob Blackie, Liberal Democrats
Ce spécialiste du marketing numérique se présente comme un militant anti-Brexit. Pour cette campagne locale, le candidat Lib Dem explique que, lui-même victime d’une violente agression, sa priorité, s’il est élu maire de Londres jeudi 2 mai, sera de lutter contre la criminalité et de renforcer le maintien de l’ordre. Il estime d’ailleurs que Sadiq Khan est en partie responsable de la hausse de la violence. Autres points à son programme, construire plus de logements sociaux, améliorer les transports publics dans la grande couronne de Londres, stopper le déversement des eaux usées dans les rivières, augmenter le nombre de bornes de recharge pour voitures électriques…
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Howard Cox, Reform UK
Candidat du parti fondé par le Brexiter Nigel Farage, Howard Cox résume ainsi sa campagne : “supprimer les ULEZ, réduire la criminalité et se débarrasser de (Sadiq) Khan”. Avant de se lancer dans la course à la mairie de Londres, il a milité, avec la création de FairFuelUK, en faveur des automobilistes, des motards, des conducteurs de camionnettes, des chauffeurs de taxi et des camionneurs. C’est pourquoi sa priorité, s’il est élu, sera de supprimer les zones à faible émission de gaz à effet mises en place par le maire sortant de Londres. Pour lui, la science prouverait qu’elles ne servent à rien, elles ne seraient qu’un prétexte pour s’en prendre aux automobilistes qu’il considère être “le cœur commercial de l’économie”. Il souhaite également mettre plus de police dans les rues pour faire baisser la criminalité.
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Amy Gallagher, Social Democratic Party
Infirmière et psychothérapeute au sein du NHS, Amy Gallagher a déclaré qu’elle se présentait aux élections pour faire barrage à l’idéologie “woke”. Son ambition, si elle est élue, serait donc de “supprimer le financement de la diversité qui divise et des dépenses inclusives”. La candidate de Social Democratic Party est également contre “l’immigration de masse”, qui selon elle contribuerait à la crise du logement à Londres. Très active sur les réseaux sociaux, la candidate de ce parti d’extrême droite y partage régulièrement des vidéos où elle présente son programme.
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Femy Amin, Animal Welfare Party – People, Animals, Environment
Réfugiée afghane arrivée au Royaume-Uni à 16 ans, Femy Aghan représentera le parti animaliste lors de cette campagne pour la mairie de Londres. Elle explique vouloir “créer un Londres inclusif, empathique et équitable, où chaque individu est valorisé”. Parmi les points clés de son programme, lutter pour une planète vivable, économiser les fonds du NHS et améliorer la santé humaine et planétaire en promouvant et soutenant les modes de vie à base de plantes, encourager les transports publics en améliorant leur fiabilité, renforcer la sécurité ainsi que la protection des millions d’animaux de la capitale en créant un comité dédié au sein de la London Assembly, faire de la capitale anglaise le leader mondial dans la lutte contre le spécisme avec l’interdiction de la vente de foie gras…
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Brian Rose, London Real Party
London Real Party est un parti qui se veut défenseur de “la liberté d’expression, la liberté de la finance, la liberté d’être en sécurité et la liberté de voyager”. Pour le représenter lors des élections de la mairie de Londres le jeudi 2 mai prochain, le parti a choisi Brian Rose, un podcasteur américain qui vit dans la capitale anglaise. Il s’était déjà présenté en 2021 et souhaite retenter sa chance, car, dit-il, la ville a depuis “sombré dans un cauchemar orwellien de censure, de débancarisation, de violence et de sanctions fiscales”.
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Nick Scanlon, Britain First
Situé à l’extrême droite de l’échiquier politique, Britain First jure pourtant ne pas être un parti raciste, mettant en avant sur son site internet la diversité ethnique des adhérents. Cela étant dit, le slogan pour cette élection locale est clair : “Non à l’immigration”. “Au cours des dernières décennies, les Londoniens ont vu avec horreur leur ville autrefois relativement tranquille et cohésive se transformer en quelque chose de complètement méconnaissable… Reprenons en main Londres !”, explique le candidat du parti Nick Scanlon sur son compte Twitter. Dans son programme, il souhaite entre autres abolir la taxe ULEZ et la Congestion charge, éradiquer les agressions au couteau, faire de la préférence “locale” notamment en matière de logement social, expulser les immigrés illégaux, fermer les hôtels pour migrants, dépolitiser la police…
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Count Binface, candidat indépendant
Il n’y a jamais d’élections sans candidat loufoque. C’est le cas pour la mairie de Londres, avec Le Count Binface (littéralement le comte au visage de poubelle). Ce n’est pas la première qu’il se présente pour cette campagne locale. Il se décrit comme un “guerrier de l’espace intergalactique, chef des Recyclons de la planète Sigma IX, fan de Lovejoy et expert en remplissage de formulaires”. Le “comte” s’engage entre autres à imposer un plafond de prix sur les croissants ou encore à renommer London Bridge Phoebe Waller-Bridge en hommage à la comédienne britannique. Tout un programme…
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Natalie Campbell, candidate indépendante
Cheffe d’entreprise londonienne, Natalie Campbell espère convaincre les électeurs avec un programme qui s’appuie sur la création de nouveaux logements sociaux, pas seulement mis à la vente mais aussi à la location, précise-t-elle dans son programme. “Dans le cadre de mon engagement à garantir que chacun ait un bon logement, je suis déterminée à mettre fin à l’itinérance chez les jeunes à Londres au cours de mes quatre premières années de mandat”, explique-t-elle. La candidate indépendante souhaite également plus de police dans les rues, mais aussi faire de Londres le leader mondial en matière de gestion de l’environnement, ainsi qu’améliorer le système de transport pour le rendre plus abordable et équitable sur l’ensemble du territoire…
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Tarun Ghulati, candidat indépendant
Banquier d’investissement, le candidat souhaite lutter contre la pauvreté Londres, rappelant que plus de deux millions d’habitants de la capitale anglaise vivraient sous le seuil de pauvreté. Dans son programme, Tarun Ghulati prévoit ainsi d’améliorer le bien-être et le niveau de vie des résidents, faire davantage pour les ménages à revenus faibles et moyens, ou encore revigorer l’optimisme et soutenir l’entrepreneuriat.
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Andreas Michli, candidat indépendant
Le fondateur d’un club de gym à Londres a décidé de se présenter après avoir été condamné, lors des confinements en 2020, à fermer son entreprise et à payer une amende de plus de £120,000, avant de gagner son procès. Depuis, il explique “avoir de plus en plus le sentiment que les soi-disant dirigeants de Londres n’ont pas à cœur les meilleurs intérêts de la ville”. S’il est élu maire, il entend ainsi “apporter un style politique entièrement nouveau dans les couloirs du pouvoir : un style politique inspiré non pas par une carrière de col blanc au sein de l’élite managériale, ni par une volonté de pouvoir égoïste, mais par une éthique de travail impitoyable cultivée au cours d’années de musculation, d’entrepreneuriat et de lutte pour la liberté”.
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