C’est sa sœur Alice, qui l’a inscrit à cette émission, avec l’idée, à la fois, de lui faire plaisir mais aussi de faire un joli cadeau à leurs grands-parents, fidèles de ce programme diffusé sur France 2 et dont la nouvelle saison sera diffusée jeudi 19 décembre. “Mes parents nous parlaient de cette émission depuis un moment, et quand Alice a inscrit Raphaël, c’était top secret, on ne devait pas en parler aux grands-parents”, confie la mère, Géraldine Demeester.
Dans Prodiges, émission lancée il y a maintenant dix ans sur France 2 et présentée par Faustine Bollaert, 24 virtuoses du classique, âgés de 8 à 15 ans, se produisent sur scène et font découvrir au jury, composé de Gautier Capuçon, Marie-Claude Pietragalla et Julie Fuchs, ainsi qu’au public leur talent pour le chant, la danse et la musique. Parmi les candidats cette année donc, Raphaël Demeester. A 12 ans, le Français, scolarisé à l’école Jeannine Manuel de Londres, va donc interpréter différents morceaux au violoncelle, son instrument de prédilection.
Né à Genève, le jeune garçon est arrivé avec sa famille en Angleterre quand il avait 4 ans. La musique a toujours fait partie de sa vie, ayant commencé le violon très jeune. “Mon arrière grand-père, mon grand-père et ma mère en jouaient. C’est donc un peu dans la famille”, confie Raphaël Demeester. Ses deux frères, Arthur et Gabriel, ainsi que sa sœur, Alice, pratiquent également. “Comme j’étais le plus jeune, j’avais un violon riquiqui, je crois que c’était un huitième, alors que mes frères et ma sœur avaient des violons beaucoup plus grands”. Sauf que lui rêve de jouer d’instrument aussi grand que le reste de la fratrie.
Mais hors de question pour la maman. “En plus du violon, tous jouaient également du piano. Deux instruments, c’est déjà énorme, alors deux, puis trois, ce n’était pas possible. Et puis à chaque fois qu’on devait voyager, c’était le stress avec les compagnies aériennes pour faire passer les violons de chacun”, explique Géraldine Demeester. Quand l’école de Raphaël, Elstree School dans le Berkshire, propose de mettre à disposition des violoncelles pour un semestre, le jeune garçon saisit l’opportunité de s’essayer à ce nouvel instrument, “plus grand, qui fait un son plus grave, plus rond”.
Lui-même ne peut pas expliquer les raisons qui font qu’il se passionne. “Quand on commence un instrument, surtout un instrument à cordes, au début, les sons sont très durs à faire et de mauvaise qualité, comparés à ce qu’on écoute à la radio par exemple”, confie le garçon de 12 ans, “mais dès que j’arrivais à faire quelque chose d’acceptable, je me disais que c’était vraiment incroyable, parce que déjà, comparé au violon de mes frères et sœurs, c’était beaucoup plus grave et plus gros. Il y avait un son qui était vraiment beau”.
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Raphaël Demeester montre rapidement un certain talent, mais avec la pandémie, les choses se compliquent un peu. Sans instrument à disposition et sans professeur, le jeune adolescent n’a pas l’occasion de pratiquer. “D’ailleurs, à un moment donné, on a cru qu’il voulait arrêter”, se souvient sa maman. Mais encore une fois, le destin va en décider autrement, puisque le garçon reprend le violoncelle au moment où il change d’école début 2022. “Il était à Sussex House School, une école sur Cadogan Square, qui aime la musique, car le directeur est lui-même chef d’orchestre”, lance la maman. L’établissement compte aussi un professeur de violoncelle. Même après avoir arrêté de jouer pendant si longtemps, le garçon, dès son premier concert, marque les esprits de ce professeur, qui lui propose de passer directement au niveau supérieur.
En 2024, les choses s’accélèrent. A 12 ans, Raphaël passe le diplôme Dip-ABRSM, souvent réservé à des étudiants plus avancés. C’est donc décidé, il se consacrera dorénavant au violoncelle. Il joue même avec un orchestre, puis intègre le Royal College of Music Junior. Et maintenant, il va passer à la télévision française. Après que sa sœur Alice a envoyé la candidature, la production a contacté sa mère pour lui annoncer la bonne nouvelle au moment même où la famille partait en vacances cet été. “J’étais très content car je voulais vraiment faire l’émission pour mes grands-parents mais aussi parce qu’il y avait Gautier Capuçon, mon idole”. Aussi, jouer avec l’orchestre dirigé par Zahia Ziouani était un rêve. “Ce n’est pas quelque chose qui arrive tous les jours”.
Si l’émission est diffusée jeudi 19 décembre dans une ambiance de fêtes de fin d’année, le tournage, lui, s’est déroulé en septembre dernier. “Une expérience incroyable et unique” qui lui a permis de beaucoup progresser, reconnaît sa mère. Mais aussi qui lui a fait découvrir l’envers du décor, appris à jouer avec 80 musiciens sur un plateau télé, sous les feux des projecteurs et devant des spectateurs mais aussi son idole… Tout ça à 12 ans. “Je pense que je m’en souviendrai toute ma vie. C’était vraiment une expérience unique. C’était fou de découvrir tout ce qui se passe dans les coulisses”.
Maintenant, le jeune garçon n’a qu’une hâte : que ses grands-parents puissent voir sa performance jeudi 19 décembre au soir. “Ils attendent cela avec impatience”, lance la maman, “on va être en contact pendant l’émission pour partager, en famille, les réactions et les commentaires ensemble”. Et on saura ce soir-là si le jeune musicien est retenu parmi les finalistes. Suspense… Quant à son avenir, Raphaël Demeester ne sait pas s’il sera exclusivement fait de musique, lui qui est aussi un excellent élève et dont la matière préférée est la géographie.
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