Les conjoints s’étant arrêtés de travailler pour s’occuper de leurs enfants ont jusqu’au 31 juillet 2023 pour récupérer leurs années de retraite non cotisées sur la période 2006-2016. Mode d’emploi.
Toute personne ayant des trous dans ses années de cotisation retraite peut décider de racheter ces années par des cotisations volontaires (voluntary contributions), afin de bénéficier d’une retraite à taux plein. Cependant, un dispositif particulier est offert aux conjoints ayant fait une pause professionnelle afin de se consacrer à leurs enfants. Il s’agit alors pour eux non pas d’un rachat mais d’un crédit d’années. Inutile de mettre la main au porte-monnaie.
Attention cependant à la date limite pour effectuer ces démarches (par rachat ou par crédit), initialement fixée à 5 avril 2023 puis prolongée de 3 mois. Ainsi que l’indique le Home Office, « vous avez jusqu’au 31 juillet 2023 pour verser des cotisations volontaires pour combler les écarts entre les années d’imposition avril 2006 et avril 2016, si vous êtes éligible. Après le 31 juillet 2023, vous ne pourrez payer que les cotisations volontaires des six dernières années ».
Se connecter sur la page de Government Gateway (ou créer son compte le cas échéant – attention aux délais pour obtenir ses codes). Apparaitront ensuite les prévisions de retraite (date et montant de la state pension). Cliquer sur le lien en bas « View your national insurance record » pour accéder au listing des années passées, détaillant les années pleines et celles pour lesquelles les contributions ont été insuffisantes (« year is not full »).
C’est après avoir consulté son Gateway que Bénédicte, avocate française, contacte HMRC pour racheter ses années de retraite non cotisées. Elle découvre alors la bonne nouvelle. « Apprenant au détour de la conversation que je m’étais arrêtée dix ans pour élever mes trois enfants, mon interlocuteur me répond que j’ai tout simplement droit à ces années. Inutile de passer par un rachat. Mon mari m’a transféré les Child Benefits qui étaient à son nom. J’ai ainsi récupéré ces dix années de cotisations, en plus de toutes celles pour lesquelles j’ai cotisé en travaillant ».
C’est une sorte d’allocation familiale, au nom d’un des deux parents. Il donne droit au versement hebdomadaire de £24 pour le premier enfant (£15.90 pour les suivants*). L’inscription au Child Benefit permet également d’obtenir des années de contributions à la retraite, si le parent ne travaille pas ou ne gagne pas suffisamment. Et enfin l’obtention d’un numéro de sécurité sociale (NIN, National Insurance Number) pour l’enfant. À partir de 2013 fut introduit le High Income Child Benefit Charge, une taxe si l’un des parents gagnait plus de £50,000 nets annuels. Les parents concernés pouvaient alors décider de ne plus percevoir l’argent des Child Benefits, tout en maintenant leur inscription, conservant ainsi les avantages cités précédemment.
Si les Child benefits sont au nom du conjoint resté en activité, les crédits peuvent être transférés au partenaire s’étant occupé des enfants. En cas de non inscription, il est possible de le faire, mais le bénéfice ne sera rétrospectif que de trois mois.
Sur les années à partir du 6 avril 2010 : si vous étiez enregistré auprès du Child Benefit en tant que parents d’un enfant de moins de 12 ans (que vous en bénéficiiez ou non, cf paragraphe précédent), vous receviez normalement ces crédits automatiquement. Application en ligne ou par voie postale à partir de ce lien.
Sur les années avant le 6 avril 2010 (et à partir du 6 avril 1978) : si vous étiez bénéficiaire du Child Benefit pour un enfant de moins de 16 ans, réclamer le Home Responsibilities Protection en ligne ou par voie postale à partir de ce lien.
*Montants en cours au moment de la rédaction de cet article
Credit photo de Une : Unsplash
(Cet article avait été initialement publié le 1er mai dernier)