Emmanuel Macron fait des émules de l’autre côté de la Manche. L’ascension de l’actuel président de la République, passé de secrétaire général adjoint de l’Elysée à ministre avant de créer son propre mouvement politique, a de quoi inspirer.
Pour preuve, lundi 19 février aura lieu le lancement officiel d’un tout nouvau parti politique britannique : Renew Britain. Comme son nom l’indique, la volonté des créateurs est de redonner un nouveau souffle à la politique exercée au Royaume-Uni, actuellement empêtré dans le Brexit et les négociations plus que douloureuses avec l’Union Européenne.
La naissance du mouvement politique s’est faite lors des élections générales en juin 2017. Chris Coghlan, James Torrance, James Clarke et Tim Lord se sont tous présentés, pour briguer un poste de député, comme candidats indépendants pro-européens dans les circonscriptions de Battersea, Kensington, Bermondsey, Old Southwark et Westminster. “À l’époque, nous ignorions l’existence de chacun”, commente James Clarke, “mais après les élections, nous avons décidé de former un parti politique pour s’opposer au Brexit, mais avec des objectifs plus larges de renouvellement de la classe politique britannique afin d’installer au Parlement des gens de la société civile”.
Les quatre candidats étaient en fait plus qu’insatisfaits de la politique menée par le gouvernement conservateur, et “qui a abouti au référendum et à son résultat”. “Le but est vraiment de ramener de l’espoir. Nous voyons le Brexit comme un symptôme d’une dégénérescence plus large à Westminster”, argumente James Clarke. Mais croit-il vraiment qu’il est possible de stopper le processus de sortie de l’Union européenne ? “Oui, surtout quand les Britanniques peuvent avoir leur dernier mot sur l’accord négocié par Theresa May et son équipe. La démocratie n’a pas pris fin le 23 juin 2016”.
Renew Britain s’inspire d’un modèle bien connu des Français : Emmanuel Macron. La vague En marche, l’ascension si rapide de l’actuel président français et sa vision de la politique a ainsi déferlé de l’autre côté de la Manche. La volonté de créer un nouveau mouvement coïncide d’ailleurs à l’élection en mai 2017 d’Emmanuel Macron et au succès de son parti quelques semaines plus tard aux législatives. “Il a fourni un nouveau modèle pour prouver à quel point le changement est possible en peu de temps. Il est un très bon exemple pour inspirer le Royaume-Uni”, défend James Clarke. Des liens sont d’ailleurs tangibles entre les En Marche et Renew Britain. L’un de co-fondateurs du parti britannique a étudié avec la médiatique députée La République En Marche (LREM), Amélie de Montchalin. Elle a même apporté son soutien via une vidéo visible sur le site de Renew Britain.
Quelle va être la suite maintenant une fois le mouvement officiellement lancé ? “Nous avons déjà commencé notre tournée nationale “Listen to Britain” à Durham, et avons des événements à Nottingham, Cardiff, Exeter, Manchester, Birmingham et Edimbourg… Nous continuerons de recruter des candidats jusqu’à ce que nous en ayons 650, un pour chaque circonscription du Royaume-Uni”, avance James Clarke. Peser de toute son idéologie, voilà à quoi serviront ces réunions et rencontres, car Renew Britain a bien l’intention de participer à toute élection partielle nationale et aux élections locales à Londres, prévues en mai.