« Un an après l’entrée en vigueur du Brexit, les entreprises britanniques continuent de constater une augmentation des retards dans les importations en provenance de l’Union européenne », constate le dernier rapport sur l’état des relations d’affaires franco-britanniques de la Chambre de Commerce Française de Grande-Bretagne (CCFGB) et réalisé en collaboration avec Ekimetrics. « A l’approche d’une période des fêtes de fin d’année cruciale, les derniers chiffres présentés dans cette étude font état de freins potentiellement dommageables sur les chaînes d’approvisionnement », est-il également précisé dans le document publié mardi 7 décembre.
Dans le détail, sur les 400 membres interrogés, 82% des entreprises affirment que les coûts logistiques de leurs importations (de l’Union européenne au Royaume-Uni) ont augmenté, soit 15% de plus qu’au premier trimestre de cette année. Aussi, 43% des entreprises estiment que les coûts logistiques des exportations (du Royaume-Uni à l’Union européenne) ont augmenté.
79% des entreprises ont par ailleurs connu des retards dans l’importation ou l’exportation de marchandises, soit 8% de plus qu’au premier trimestre 2021. Parallèlement, le volume total de marchandises importées et exportées a diminué de 18 %. Le total des échanges de biens et de services (exportations plus importations) entre le Royaume-Uni et la France s’élève à 74,2 milliards de livres sterling entre le deuxième trimestre 2019 et le deuxième trimestre 2020. Ce chiffre a ainsi diminué de 13,6 % pour atteindre 64,1 milliards de livres sterling entre le deuxième trimestre 2020 et le deuxième trimestre 2021. Pour les entreprises, ces chiffres soulignent l’urgente nécessité de répondre à ces défis pour continuer à être prospères, explique le rapport.
La Chambre de Commerce française de Grande-Bretagne note également des répercussions sur la main-d’œuvre et le recrutement au Royaume-Uni. En effet, depuis le 1er janvier 2021, les règles migratoires ont changé et les Européens doivent dorénavant demander un visa pour venir travailler au Royaume-Uni. Cela aura eu pour conséquences que 46% des entreprises ont réduit le nombre de recrutements en provenance de l’Union européenne (15% de plus qu’au premier trimestre 2021), tandis que 67% ont réduit leurs recrutements de stagiaires et de VIE (volontariat international en entreprise) en raison des nouvelles règles d’immigration.
De plus, 30 % des entreprises interrogées déclarent que l’augmentation des coûts associés au recrutement de ressortissants de l’Union européenne est la raison pour laquelle elles ont diminué le nombre de recrutements. Enfin, 30% des entreprises déclarent avoir réduit leurs effectifs au Royaume-Uni en raison du Brexit.
« Ces données confirment que les problèmes constatés sur les chaînes d’approvisionnement entre la France et le Royaume-Uni persistent et ne semblent pas s’améliorer depuis le début de l’année. Ce qui nous préoccupe le plus, c’est la diminution du nombre de jeunes ayant accès à des opportunités de carrière des deux côtés de la Manche – la mobilité des jeunes est une question cruciale à régler alors que nous construisons notre avenir post-Brexit en 2022 », constate Marilise Saghbini, directrice de la Chambre de Commerce Française de Grande-Bretagne.