Même sans bénéficier du versement de l’allocation, l’inscription au Child Benefit présente des avantages certains, notamment en matière de retraite.
Sorte d’allocation familiale, versée à un seul des parents, résidant au Royaume-Uni et vivant avec l’enfant, le Child Benefit donne le droit à £24 hebdomadaires pour le premier enfant (£15.90 pour les suivants*). Ce, jusqu’aux 16 ans de l’enfant (20 ans si ce dernier suit des études ou une formation). Destinée à l’origine à toutes les familles, cette allocation est dans les faits versée sous condition de revenus depuis le High-Income Benefit Charge instauré en 2013. Depuis cette date, le bénéficiaire de l’allocation doit s’acquitter d’une taxe si lui-même ou l’autre parent percevait un revenu annuel au-delà de £50,000. Certaines familles ont alors décidé de ne plus recevoir d’allocation (« opt out »). Rester inscrit conserve cependant un véritable intérêt.
Outre le fait que l’inscription au Child Benefit procure automatiquement un National Insurance number (numéro de sécurité sociale) à l’enfant à ses 16 ans, économisant ainsi des démarches administratives, elle a un impact direct sur la retraite. En effet, le Child Benefit permet à celui qui en est titulaire, s’il ne travaille pas ou ne gagne pas suffisamment pour cotiser, d’obtenir des années de contributions à la retraite d’état britannique (State Pension), tant que l’enfant a moins de 12 ans. Pour rappel, il faut 35 années de cotisations et avoir atteint l’âge de 67 ans pour toucher une retraite à taux plein au UK (£203.85/semaine sur l’année 2023-2024). À partir de dix années de cotisations, on peut commencer à recevoir une portion de cette retraite (pour accéder à son historique d’années cotisées, se connecter sur le site du Home Office). « Globalement on connait la tendance : on va tous travailler plus longtemps, pour recevoir peu. Mais même si ces retraites sociales sont faibles, elles feront partie du revenu de remplacement à la retraite et il faut les optimiser », conseille Bérangère Salembien, à la tête du cabinet de conseil en gestion de patrimoine Altyx Financial Planning. Et même si ce minimum de dix années n’est pas atteint, « il est bénéfique d’avoir des trimestres de retraite validés par Department of Work and Pensions car on peut les faire valoir en France ».
Les conjoints s’étant arrêtés de travailler pour s’occuper de leurs enfants et recevant les Child Benefits peuvent profiter d’un dispositif particulier qui leur permet de récupérer un crédit d’années de retraite sur ces années sans cotisations. Si la fenêtre pour rattraper les années non cotisées sur la période avril 2006 à avril 2016 est maintenant fermée, on peut combler les trous à partir de 2016 en s’adressant au Home Office. À défaut de pouvoir faire valoir un historique de Child Benefit, il est possible racheter ces années (voluntary contributions). Pour la période 2006-2016, « cette capacité à racheter des trimestres a été prolongée d’avril 2023 à avril 2025 », observe Bérangère Salembien.
L’inscription se fait sur la page dédiée du HMRC. Il est possible de s’inscrire à tout moment, sous condition d’éligibilité. En revanche, le bénéfice ne sera rétroactif que de trois mois. Les Child Benefits inscrits sous le nom du conjoint resté en activité peuvent être transférés au partenaire s’étant arrêté pour s’occuper des enfants.
*Montants en cours au moment de la rédaction de cet article
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