20 ans et pas une ride. Depuis sa première en 1998, la comédie musicale Notre Dame de Paris connaît toujours autant le succès. Et pour la première fois, elle sera interprétée en français à Londres pour cinq représentations exceptionnelles du mercredi 23 au dimanche 27 janvier au London Coliseum. Avant cet événement mondial, les créateurs Richard Cocciante et Luc Plamondon, accompagnés de quelques membres du casting, sont venus dans la capitale anglaise en faire la promotion.
Le casting a changé, enfin à une exception près, mais le spectacle promet d’être aussi bien voir mieux que la première version de 1998. Et c’est Daniel Lavoie, qui reprend son rôle de Frollo comme il y a 20 ans, qui le dit : “C’est probablement l’une des plus belles troupes de Notre Dame depuis ses débuts”, explique le chanteur canadien. Quand les créateurs de la comédie musicale, Richard Cocciante et Luc Plamondon, lui ont proposé il y a deux ans de reprendre du service, Daniel Lavoie a accepté tout de suite – car dit-il, “j’aime le fait que Frollo soit un personnage complexe et finalement très humain” -, mais avec quelques appréhensions. “J’ai quitté Notre Dame il y a 18 ans et je suis revenu avec la nouvelle production. Moi qui avais connu les premiers castings, j’avais un peu peur avec la nouvelle équipe, je me demandais si j’arriverais à m’adapter”, confie l’artiste, “mais dès la première répétition, je me suis dit que je travaillais avec des gens très sérieux, de talent et qui, sans pour autant les comparer, remplacent très bien ceux qui étaient là en premier”.
Parmi les nouveaux, Hiba Tawaji qui a repris le rôle de la belle et rebelle Esmeralda. La chanteuse d’origine libanaise, qui fut demi-finaliste à The Voice France en 2015, a grandi avec Notre Dame et se dit “honorée” d’avoir été contactée par Luc Plamondon et le producteur de la comédie musicale pour rejoindre la nouvelle équipe. “Au début, on appréhendait un peu, parce qu’on savait qu’il y avait un public qui allait comparer nos performances avec celles des artistes qui nous ont précédés, mais en même temps il faut avoir confiance en soi, on a été choisi pour une raison car on peut porter les rôles”, raconte la jeune femme. Hiba Tawaji est ravie de venir jouer à Londres et en français. “On a fait une grande tournée, on a voyagé dans des pays improbables et on a joué à Taïwan, en Turquie, en Russie, au Liban, en France. Mais Londres reste la capitale de ce genre de spectacles, c’est comme un nouveau rêve qui se réalise pour moi et qui s’ajoute à l’histoire de notre troupe”.
Angelo Del Vecchio, qui interprète Quasimodo, partage cet avis. “Il y a une grande émotion à venir jouer à Londres. C’est un événement”, confie-t-il. Le jeune homme a rejoint la troupe il y a 7 ans et n’en croit toujours pas ses yeux de voir autant de public encore présent à chaque représentation. “Ce que j’aime, c’est que l’accueil est à chaque fois différent. En France ou en Italie, les gens sont tout de suite très chaleureux et directs, contrairement à l’Asie où le public est plus silencieux au début, puis devient un peu plus fou pour le rappel”, raconte celui est devenu l’unique chanteur au monde à interpréter Notre Dame de Paris en trois langues (français, italien et anglais). “J’aime l’internationalité de ce Notre Dame, qui garde toujours autant d’émotion peu importe la langue dans laquelle le spectacle est interprété”.
Derrière cette comédie musicale, deux grands artistes, l’un compositeur, l’autre parolier. Le premier Richard Cocciante est encore surpris de la longévité de leur œuvre. “Ce n’était pas prévu”, confesse-t-il, “quand on écrit, on ne programme pas un succès, on veut seulement partager des choses. Avoir 20 ans de succès c’est un cadeau exceptionnel”. Venir jouer à Londres en français était une envie de longue date. “Mais on vient humblement, car on connaît la tradition des spectacles en anglais ici à Londres. Nous, on vient avec un spectacle en français et ce n’est pas simple”, lance Richard Cocciante.
Mais oser n’est pas quelque chose de nouveau pour le compositeur qui, avec son comparse Luc Plamandon, l’avait déjà fait il y a 20 ans en proposant Notre Dame à un public français peu familier de ce genre de spectacle. “Surtout aux jeunes, car ce n’était pas complètement leur musique. Mais on a voulu créer quelque chose de contemporain, une nouvelle manière de faire le spectacle”. Une nouvelle manière qui n’a donc pas pris une ride et qui plaît dans le monde entier, comme le raconte Luc Plamondon. “Le disque a été traduit en douze langues depuis la création de Notre Dame. Le Kazakhstan vient tout juste de signer pour le jouer dans le pays en kazak”, lance, heureux, le parolier, qui sera présent pour la première le 23 janvier prochain, tout comme Richard Cocciante.