Selon le journal The Independent, plusieurs études concernant l’impact économique du Brexit sur le Royaume-Uni, au niveau regional, ont révélé que toutes les régions du pays subiraient une baisse importante de leur produit national brut (PIB), en cas de situation de ‘no-deal’ avec l’Union Européenne. La région la plus touchée serait alors le Nord-Est du pays qui, pour rappel, avait majoritairement voté pour quitter l’Union Européenne durant le référendum de 2016.
Un déficit de 80 milliards de livres
En effet, cette partie du territoire pourrait subir une baisse majeure de 16% de son PIB en cas de non-accord, alors qu’elle ne s’exposerait qu’à une chute de 3% si le pays demeurait au sein du marché unique. Ces études ont également indiqué qu’un cas de ‘no-deal’ pourrait engendrer un déficit de 80 milliards de livres dans les finances publiques britanniques.
En dépit de ces révélations inquiétantes, la Première Ministre britannique s’est voulue rassurante durant le bal annuel du parti conservateur des Tories, qui s’est tenu mercredi 7 février au Musée National d’Histoire de Londres. En effet, Theresa May a affirmé avoir un plan “ambitieux” pour les futures négociations, et que quitter l’Union Européenne signifiait “reprendre le contrôle de l’argent britannique, et de ne plus envoyer de vastes sommes annuelles à l’UE”. De plus, elle a souligné que, même si le plan était de quitter le marché unique et l’union douanière, il incluait également de “construire un tout nouveau partenariat commercial avec l’Union Européenne”.
Fronde conservatrice
Du côté de l’opposition, le milliardaire George Soros, citoyen américain d’origine hongroise, a fait un don exceptionnel de 400 000 pounds au groupe de campagne Best for Britain, ayant pour but de maintenir le Royaume-Uni au sein de l’UE. Ainsi, d’après les informations du journal Daily Telegraph, le magnat soutient une campagne, qui débutera en ce mois de février, visant à renverser le processus du Brexit.
D’après un document révélant la stratégie de ce groupe, cette campagne veut tenter de recruter d’importants donateurs conservateurs afin de saper l’autorité de Theresa May, et de convaincre certains députés de voter contre l’accord final. L’objectif de l’opération étant de déclencher un second référendum ou une nouvelle éléction générale.
“Cabinet de guerre”
Pas de quoi déstabiliser publiquement Theresa May, qui reste droite dans ses bottes. Mais en interne, les choses ne vont pas si bien. Au regard des craintes concernant une possible impasse du gouvernement sur la finalisation des négociations sur le Brexit, la Première Ministre a de nouveau réuni, jeudi 8 février, son “Cabinet de guerre”. Cet état-major a pour but d’établir la stratégie des pourparlers cruciaux avec l’Union Européenne. Il est constitué des principaux ministres du gouvernement conservateur, tels que le chancelier Philip Hammond et la secrétaire d’Etat Amber Rudd.
Alors que ce cabinet se penche sur les modalités des futurs accords commerciaux, de nombreuses tensions subsistent toujours entre les partisans de pro-Brexit et les Remainers, qui ne souhaitent pas la séparation du pays de l’UE. Dont ferait partie le chancelier Hammond, accusé d’essayer de vouloir maintenir le Royaume-Uni au sein de l’union douanière après la sortie officielle du pays.
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