Il ne reste plus qu’un an avant la clôture définitive des demandes de pre-settled et settled status. En effet, les ressortissants européens, arrivés sur le sol britannique avant le 31 décembre 2020 et pouvant prouver leur résidence, auront jusqu’au 30 juin 2021 pour faire leur démarche. Selon les derniers chiffres publiés mi-juin dernier par le Home Office, 2.900 Français ont fait leur demande entre avril et mai 2020. De quoi satisfaire Kevin Foster, chargé auprès de la ministre britannique de l’Intérieur de gérer le nouveau régime statutaire des citoyens européens (EU Settlement Scheme). “Au total, nous avons reçu (depuis la mise en place du système en mars 2019) plus de 137.000 demandes de la part des ressortissants français et nous sommes impatients de traiter celles qui vont arriver d’ici le 30 juin 2021”, confie le député conservateur du sud-ouest de l’Angleterre.
Il encourage d’ailleurs celles et ceux qui n’auraient pas encore effectuer leur démarche au plus vite. “Notre message est clair : vous êtes nos amis, nos voisins, vous enrichissez notre communauté et nous voulons que vous restiez”, souligne Kevin Foster. Preuve en est, rappelle l’élu, puisque depuis mars 2019, 3.2 millions de ressortissants européens (sur les 3.6 millions de demandes reçues) ont obtenu leur statut et seules 900 requêtes ont été rejetées pour de casier judiciaire ou d’insuffisance de preuves de résidence. Pour lui, il n’y a donc aucune raison d’attendre davantage, le gouvernement britannique proposant “un procédé rapide, simple, gratuit et qui vous assurera la protection de vos droits non seulement maintenant pour aussi sur le long terme”.
Certes, la pandémie de coronavirus, reconnaît Kevin Foster, a quelque peu ralenti le nombre des demandes. “Les chiffres étaient effectivement plus bas en avril par rapport aux mois précédents”, analyse-t-il, “mais on constate en général une hausse des demandes autour des dates-clés du Brexit”. Il est vrai que juste avant le 31 octobre 2019, première date butoir de la sortie du pays, les statistiques avaient montré une recrudescence des requêtes, puis à nouveau juste avant le 31 janvier 2020 au moment de la première étape du Brexit. Le gouvernement britannique souhaite donc anticiper les choses, pour éviter un afflux à l’automne prochain alors que le Royaume-Uni quittera définitivement l’Union européenne le 31 décembre à 11pm, heure de Londres.
“Actuellement, nous recevons tout de même quelque 2.000 demandes quotidiennement”, commente-t-il. La plupart des demandeurs utilisent l’application, mais reste le problème des personnes vulnérables. “Nous continuons à travailler avec les municipalités, qui sont en contact direct avec ce public et s’assurer qu’il reçoit tout le soutien nécessaire pour faire les démarches”, assure Kevin Foster. Plusieurs outils ont aussi été mis à disposition des demandeurs, comme un centre dédié, le EU Settlement Resolution Centre, disponible par mail ou par téléphone. “Nous avons aussi financé 57 groupes de soutien à travers le pays, grâce à un enveloppe de £9 millions l’an dernier et le gouvernement a annoncé pour 2020”.
Une fois son pre-settled ou settled status obtenu, quelle sera alors la garantie pour les ressortissants européens de ne pas se voir refuser l’accès au Royaume-Uni au moment du passage des frontières après le 1er janvier 2021 ? Car des associations, comme The 3 Million, avaient alerté le gouvernement sur l’inexistence de document officiel prouvant que l’on possède bien son statut. “Dans les prochaines années, on va de plus en plus digitaliser les procédés migratoires”, justifie Kevin Foster, “c’est pour cela que nous offrons déjà un tel statut digital, qui s’avère également plus sécurisé”.
Selon le député, il n’y aurait pas non plus d’inquiétude à avoir pour le passage aux frontières. “Pour les personnes ayant obtenu leur statut avant le 31 décembre 2020 (date de la fin de la libre circulation des personnes, ndlr), rien ne change, ils pourront par exemple continuer à utiliser les portes électroniques aux aéroports”, explique-t-il. Et pour celles et ceux arrivé.e.s avant fin décembre mais qui n’auraient toujours pas fait leur demande ? Là non plus a priori pas de changement, explique le député. Mais le mieux, insiste-t-il, reste de faire ses démarches le plus tôt possible.