C’est autour d’une tasse de café ou dans l’exiguïté d’un appartement new-yorkais que l’idée de mettre en relation des femmes francophones vivant à l’étranger a fait son chemin dans la tête de Valérie-Anne Demulier, fondatrice de She for S.H.E. Aujourd’hui, cette communauté féminine qui compte 150 membres à New York veut s’étendre dans la capitale anglaise où les Françaises ne manquent pas.
“En tant qu’expatriée, on a souvent besoin de retrouver un petit cocon francophone”, assure Margaux Bonnet, qui a pris la tête du développement international de She for S.H.E. “Sharing, Helping, Empowering”, voilà en trois mots les valeurs qui fonde ce réseau né en 2016 de l’autre côté de l’Atlantique, à New York. En effet, “on se regroupe pour les bonnes raisons”, poursuit la responsable internationale pour qui le but n’est pas de s’enfermer dans un cercle de Françaises à l’étranger, mais au contraire d’apporter “stimulation et challenge” pour que chaque femme s’épanouisse dans ce qu’elle fait.
Depuis le lancement de She for S.H.E il y a quatre ans, les occasions de se réunir ont alors été depuis nombreuses pour les membres. Elles ont ainsi pu échanger sur leur parcours professionnels, mais aussi parler d’entrepreneuriat ou même participer à une séance de méditation. “C’est plus que du business, c’est un réseau humain et bienveillant d’entraide”, explique la Française qui est aujourd’hui chargée d’exporter ce concept à Londres, mais aussi à Los Angeles ou encore à Paris.
Qu’importe l’endroit, une règle ne change pas : seules les femmes sont autorisées à devenir membres. En effet, Margaux Bonnet tient à cette atmosphère 100% féminine qui est gage, selon elle, d’un climat de confiance plus propice aux échanges. Les membres sont conscientes des inégalités qui les touchent et en discutent volontiers ensemble. “On est loin d’un monde parfait où on aurait les mêmes chances que les hommes dans ce qu’on entreprendrait”, dénonce la responsable, convaincue que la parole se libère plus facilement quand les femmes sont entre elles. “Les discussions deviennent plus profondes et personnelles. Certaines osent par exemple avouer qu’elles ont changé de travail parce que l’ambiance masculine était trop dure à supporter.”
Ainsi, l’idée de pouvoir partager son expérience de femme avec d’autres en a séduit plus d’une. Mais leur vie d’expatriée fait qu’elles sont souvent obligées de quitter New York et donc la communauté She for S.H.E qu’elles aimeraient bien, disent-elles, “emporter dans leurs valises”. C’est de cette demande récurrente qu’est né le projet d’expansion du réseau vers d’autres grandes villes du monde.
Ainsi, Valérie-Anne Demulier et Margaux Bonnet peuvent déjà compter sur les liens forts tissés avec d’anciennes “She” new-yorkaises pour agrandir leur réseau à l’international. Son expansion a d’ailleurs concrètement débuté cet été. Cependant à Londres, avant que les membres puissent avoir accès à la même fréquence d’événements que ceux organisés à New York, il va falloir attendre un peu, le temps que les conditions sanitaires s’améliorent et que de nouvelles recrues fédèrent la communauté.
En effet, pour le moment dans la capitale anglaise, il n’est question que d’un “membership digital” correspondant à un abonnement mensuel (et payant) et donnant notamment accès à des visioconférences. En ce qui concerne les réunions “physiques”, elles ne sont prévues à ce stade que deux fois par mois.
Globalement, “She International” se construira petit à petit et “sur mesure”. Autrement dit, les thèmes des rencontres dépendront des profils des membres. Si les New-Yorkaises se regroupent pour discuter d’entrepreneuriat, peut-être que les Londoniennes préfèreront échanger régulièrement sur la littérature et cela pourrait ainsi déboucher sur la création d’un “book club”.