Le Victoria and Albert Museum de Londres présente une exposition dédiée à Naomi Campbell, une des six mannequins de sa génération à avoir été déclarée comme supermodel. French Morning London est allé y faire un tour pour savoir si elle vaut le coup.
La première section de l’exposition est consacrée aux débuts de Naomi Campbell dans le monde du mannequinat. Approchée à ses 15 ans par Beth Boldt, une agente de models, deux ans plus tard elle fera déjà la couverture de British Vogue. Au centre de son ascension était non seulement son dévouement et son travail acharné, mais aussi son amour pour le théâtre et pour la danse. Naomi Campbell n’aurait jamais pensé avoir la carrière qu’elle a aujourd’hui et encore moins dans la mode.
En déviant d’une carrière de danseuse à une carrière dans le mannequinat, Naomi Campbell a eu l’opportunité de travailler avec des photographes renommés comme Martin Brading ou encore Steven Meisel. De plus, de nombreux designers célèbres, comme Yves Saint Laurent, ont su l’épauler en tant que femme de couleur dans ce monde fermé à la différence à l’époque. Le créateur français a ainsi changé le cours de sa carrière en menaçant d’arrêter de travailler avec Vogue Paris si la Britannique n’apparaissait pas sur la couverture de l’édition d’août 1988. Cette couverture a contribué à un changement dans le monde de la mode avec Naomi Campbell en tant que première femme noire faisant la couverture du magazine.
Dans cette section, on y retrouve de nombreuses photos d’elle prises par des photographes de renom, des robes portées par la mannequin et réalisées par des designers de haute couture comme Thierry Mugler, Yves Saint Laurent ou encore Karl Lagerfeld pour Chanel, et même une paire de pointes portée par l’icône de la mode. Les visiteurs peuvent même découvrir la couverture du magazine Vogue où elle a fait sa première apparition pour l’édition de Noël.
Au début de la visite, on retrouve une reconstitution de la loge de Naomi Campbell, remplie de nombreuses robes de styles différents portées lors de ses différents défilés ou shootings photos. De plus, une coiffeuse installée au milieu de la pièce nous laisse imaginer la mannequin en train de se préparer pour son prochain défilé, avec ses parfums et différents produits maquillage disposés sur la table.
Un des éléments de cette loge qui nous permet d’en apprendre plus sur qui elle était en tant qu’humain, est la présence d’un livre de Nelson Mandela disposé dans une malle. Le chef d’Etat d’Afrique du Sud l’avait nommé sa ‘petite-fille honoraire’ et la Britannique accompagnait dans son activisme, se battant notamment contre le racisme.
Au début des années 90, Naomi Campbell ainsi que d’autres mannequins, comme Christy Turlington ou encore Cindy Crawford, se font connaître sous le nom de ‘supermodels’ grâce à leur réputation internationale. De plus, la mode devient un divertissement de masse ce qui place la Britannique au centre de l’attention des médias et du public. “Les gens ont commencé à utiliser le mot ‘supermodel’. Tout ce que l’on portait et chaque restaurant où on allait faisait l’objet d’un article…. Puis, l’instant d’après, vous lisez ce que vous mangez au petit-déjeuner sur la couverture d’un journal !’“, confie-t-elle au musée.
Elle se crée une réputation non seulement pour sa démarche unique dans les défilés mais aussi pour avoir créé certaines des images les plus mémorables de l’époque grâce à son travail avec des photographes célèbres. De nombreuses robes portées par Naomi Campbell sont exposées, en plus des couvertures exclusives des magazines dans lesquelles elle a figurée comme celle du TIME pour leur édition dédiée aux supermodels. Le public pourra aussi regarder des compilations vidéo de sa démarche lors de défilés, ou encore écouter les paroles de célébrités interrogées sur cette femme extraordinaire comme Lenny Kravitz.
Azzedine Alaïa, couturier et designer de chaussures tunisien, rencontre Naomi Campbell en 1986 à Paris. Ils se lièrent rapidement d’amitié, Azzedine Alaïa considérant la mannequin anglaise comme sa fille, et cette dernière l’appelant papa.
Ensemble, ils contribueront au prestige des défilés. Le designer a plus qu’influencé la carrière de la Britannique et a été un soutien essentiel. De nombreuses robes portées par Naomi Campbell sont exposées, allant d’un ensemble léopard à une robe corset avec des franges. En plus des tenues iconiques du couturier tunisien, le public retrouvera un montage video de la supermodel en train de defilé pour Azzedine Alaïa.
Les visiteurs pourront ensuite monter à l’étage afin de découvrir encore plus de robes portées par la supermodel, exposées du sol jusqu’au plafond. De plus, le musée offre une expérience interactive. Il est ainsi possible de se prendre pour un mannequin le temps de quelques minutes, un podium ayant été mis en place pour l’occasion afin de défiler tout en écoutant les conseils de la supermodel pour une démarche parfaite.
Quand : jusqu’au dimanche 6 avril 2025
Où : Victoria and Albert Museum, Gallery 40, Cromwell Rd, London SW7 2RL
Prix : £16
Réservations : ici