“Le savoir-faire français leur manquait.” Forte de ce constat, Djeny Menclé, qui travaillait dans des salons de beauté londoniens dans le but d’améliorer son anglais, a décidé de se lancer dans sa propre aventure en ouvrant un petit institut chez elle, The French Beauty Room. Esthéticienne depuis de nombreuses années, elle souhaite par là faire profiter les expatriés français de son expérience, tout en leur permettant de retrouver un petit bout de chez eux dans leur ville adoptive.
Djeny Menclé n’est plus une novice dans le milieu de l’esthétique. À 31 ans, cette diplômée d’un CAP et d’un brevet professionnel en esthétique exerce depuis plus de 10 ans. Mais surtout, ce n’est pas la première fois qu’elle est à la tête de son propre institut. “En France, j’avais déjà un salon du même type à la maison”, explique-t-elle. À la différence qu’aujourd’hui, elle dispose également d’un BTS en assistance commerciale, ce qui lui donne des compétences supplémentaires pour gérer comme il se doit son nouveau commerce, tant au niveau du marketing que de la communication.
Si elle a tout de même souhaité travailler en salon en arrivant sur Londres en septembre 2019, c’est alors pour la simple et bonne raison qu’elle est venue en Angleterre avant tout pour améliorer son anglais. “Je sais pertinemment que maîtriser une seconde langue, et notamment l’anglais, est un véritable atout, surtout dans le marketing. Or, je savais que la meilleure façon pour moi de progresser était d’apprendre sur le tas, confie-t-elle. Puis je savais que si la langue risquait au départ de me manquer, mes mains et mon expérience pourraient parler pour moi.”
Mais deux éléments l’ont finalement fait changer d’avis, quelques mois après son arrivée dans la capitale anglaise. La pandémie de Covid-19 a été l’un d’eux. “Comme j’étais la dernière arrivée dans le salon, j’étais sûre que j’aurais été la première licenciée. La situation précaire dans laquelle je pouvais donc potentiellement me trouver m’a fait prendre conscience de l’intérêt d’être à son compte, notamment en cette période.”
Une prise de conscience renforcée par les retours des clients expatriés qu’elle a pu croiser dans les deux instituts londoniens dans lesquels elle a travaillé. “Beaucoup de Françaises me posaient des questions concernant l’épilation à l’anglaise, car elles n’appréciaient pas les techniques utilisées. D’autres me disaient avoir du mal à trouver des personnes compétentes pour faire des soins ou des massages.” Constat auquel elle-même a été confrontée. “Mon ancien patron m’a un jour demandé d’apprendre à l’esthéticienne de l’institut à faire des soins du visage. Sa demande m’a fortement étonnée, car en France, le soin du visage est le béaba, la base de l’apprentissage du métier d’esthéticienne.”
Par contre, contrairement à l’Hexagone, le stretching, technique qui consiste à étirer les muscles, est particulièrement pratiquée en Angleterre. Ces mois passés dans des instituts anglais lui ont donc tout de même permis de développer d’autres compétences professionnelles.
Ses diverses expériences l’ont donc décidé à se lancer de nouveau à son compte. “C’est beaucoup plus gratifiant de travailler pour soi. Puis avoir sa propre clientèle et faire plaisir aux Français de Londres ont aussi été des motivations supplémentaires”, assure Djeny Menclé. The French Beauty Room a donc ouvert ses portes le 19 octobre dernier. Et malgré la situation, la patronne est plutôt satisfaite du démarrage. “Je n’habite malheureusement pas dans le centre de Londres, ce qui est un inconvénient. Mais c’est vraiment encourageant de constater que les Français prennent quand même le temps de se déplacer pour venir tester mes prestations.”
Dans son salon à la maison, Djeny Menclé propose aussi bien des soins du visage que des soins du corps, des épilations, des massages ou des pédicures et des manicures. “Les trois prestations pour lesquelles j’ai pour le moment reçu le plus de clients sont les soins du visage, les épilations et les massages”, constate-t-elle. Finalement ce qui manquait le plus aux Français installés à Londres.
Si la jeune femme se concentre pour le moment sur le développement de sa clientèle via un travail de communication, elle projette également à moyen terme de créer sa propre marque de produits. “Il me semble plus professionnel de pouvoir proposer à ma clientèle des produits que je connais à 100%, afin de pouvoir adapter chaque prestation selon les profils.” De quoi se détendre quelques minutes avant d’attaquer la dernière ligne droite de l’année 2020, bien riche en émotions…