Énora* ne s’attendait pas à recevoir une amende de £74 en allant prendre son avion à Stansted. Pourtant détentrice d’une carte Oyster qu’elle venait d’utiliser pour prendre le métro à Londres, une fois arrivée devant les portiques donnant accès à l’aéroport, elle se fera verbaliser par un contrôleur pour « non détention de titre de transport ».
Ce qu’elle ne savait pas c’est que la Oyster ne fonctionne pas partout, bien que cette même carte lui ait permis d’accéder au quai.
Dans la capitale britannique, cette carte donne accès au réseau de métro, aux bus, à certaines lignes de trains et parfois même aux transports fluviaux. Selon le type de carte, à savoir entre la Travelcard, la Oyster card classique, la Visitor Oyster card, etc -, l’accès à ces différents modes de déplacements peut différer.
Côté paiement, il existe diverses options, de l’abonnement mensuel à la recharge ponctuelle. Le choix dépend de plusieurs facteurs : la durée du séjour, le type de transports ainsi que les zones de déplacements…
Pour les séjours courts – un week-end par exemple -, il est possible d’utiliser la carte en mode pay as you go (on paie à chaque passage). Ce qui revient souvent moins cher qu’un paiement directement avec une carte bancaire, surtout sur plusieurs trajets avec différents moyens de transports.
Pour une longue durée – celles et ceux qui résident à Londres – , il est préférable de prendre un abonnement (mensuel ou annuel, dont le prix varie selon les zones de déplacement).
Contrairement à Paris, où le Pass Navigo est passé à un tarif unique quelque soit la zone de déplacement, à Londres, le prix d’un trajet varie selon la distance et les zones traversées. C’est pourquoi il faut toujours valider sa Oyster ou sa carte bancaire à l’entrée et à la sortie du transport (train, métro, Overground).
Cependant, même s’il est possible d’accéder physiquement à un quai avec une Oyster, cela ne veut pas dire que le trajet est inclus dans l’abonnement. En résumé, l’accès aux bornes de sortie n’est pas garanti.
Le cas du Stansted Express
Énora* a pris le métro de Clapham Junction jusqu’à Tottenham Hale, c’est-à-dire, un trajet couvert par sa Oyster. Etant déjà physiquement dans la station, elle a embarqué dans le Stansted Express – train menant à l’aéroport – sans passer par un contrôle de ticket, pensant pouvoir simplement repasser sa Oyster à la sortie.
Évidemment, l’aéroport étant hors des zones de l’abonnement mensuel d’Énora, la jeune femme savait, faute d’avoir chargé sa carte avec le montant nécessaire pour accéder à cette zone, qu’elle devrait la réalimenter (top up) – comme ce fut le cas quand elle s’est rendue à l’aéroport de Gatwick.
Ce que la Française ne savait pas, c’est que le Stansted Express n’est pas géré par le réseau TfL (Transport for London). C’est un service indépendant, avec ses propres règles et billets. La Oyster et cartes bancaires ne sont donc pas valables sur ce genre de trajet. Les billets doivent être achetés au préalable, en ligne ou en gare. C’est pourquoi elle a reçu cette amende de £74.
Ce genre de confusion arrive souvent car certaines gares partagées entre TfL et d’autres compagnies privées laissent penser que l’accessibilité est pour tous les détenteurs d’une Oyster.
Par conséquent, même si le site officiel de TfL indique que la Oyster permet de voyager sur « la plupart des trains à Londres », il faut être vigilant. Avant de monter à bord, il est essentiel de vérifier si la ligne est bien couverte par l’Oyster ou la carte bancaire sans contact, ou s’il faut se procurer un ticket spécifique.
Concernant la Oyster classique, il est possible d’identifier quels trains sont compris dans l’abonnement grâce à un plan répertoriant les liaisons du réseau National Rail. En règle générale, il est possible d’utiliser cette carte jusqu’à la zone 9. Au-delà, il est impératif de vérifier l’accessibilité aux trains.
Ensuite, pour savoir quels trains autorisent le paiement sans contact en carte bancaire, National Rail a lui aussi réalisé un plan.
*Le prénom a été modifié à la demande de la personne interrogée