Jeudi 29 mars, le Royaume-Uni lançait le compte à rebours avant son retrait official de l’Union Européenne prévu dans un an. En effet, à cette date, en 2019, le Royaume-Uni quittera officiellement le bloc continental et entrera alors dans une période de transition de 21 mois au cours de laquelle la majorité des arrangements actuels se poursuivront, avant que la relation définitive post-adhésion ne soit alors mise en place.
A cette occasion, la Première ministre britannique s’est voulue rassurante, et a exprimé à Laura Kuenssberg, rédactrice en chef du service politique de la BBC News, son désir de rassembler les Britanniques. Theresa May a ainsi déclaré que le Brexit “livrerait un pays qui sera différent” mais avec la chance “d’un brillant avenir” et la possibilité de devenir “une nation indépendante”.
Durant son interview, la Première ministre s’est exprimée sur la notion de “dividende Brexit”, sans pour autant en reprendre le terme, précisant qu’il y aurait “de l’argent disponible au Royaume-Uni pour dépenser sur nos priorités comme le NHS et les écoles”, puisque qu’après sa sortie, le pays ne versera plus sa cotisation annuelle à l’Union Européenne. Alors que Theresa May a visité une grande partie du pays, afin d’officiellement marquer le lancement du compte à rebours, elle s’est aussi dite confiante concernant l’obtention d’un accord qui serait “bon pour toutes les parties du Royaume-Uni”.
La réticence de la Première ministre à qualifier de “dividende” le retour annuel de la contribution nette de 8 milliards de livres à Bruxelles suggère, selon les observateurs, certaines de ses réticences à l’idée qu’il y aurait un réel gain économique à quitter l’Union Européenne.
Daprès le quotidien The Guardian, Theresa May a ainsi refusé de soutenir l’affirmation du “pro-Leave” Boris Johnson, sécrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, selon laquelle il y aurait une “dividende Brexit” pour le Royaume-Uni. Dans un tweet publié mercredi 28 mars, l’ancien maire de Londres avait en effet déclaré: “Des nouvelles fantastiques sur le financement de la NHS. Les fruits d’une économie forte et d’un gouvernement conservateur. Stand by pour la dividende Brexit !!”.
Fantastic news about NHS funding – the fruits of a strong economy and a Tory government. Stand by for Brexit dividend !!
— Boris Johnson (@BorisJohnson) March 28, 2018
Cependant, l’institut de recherche londonien, The Institute for Fiscal Studies, a estimé que l’impact économique du Brexit affaiblira les finances publiques britanniques d’environ 15 milliards de livres par an, au début des années 2020, représentant ainsi environ 10% du budget du système de santé publique du Royaume-Uni.
Lundi 27 mars, le ministère de l’Intérieur britannique avait exprimé la décision de confier la fabrication des futurs passeports bleus britanniques post-brexit à la société franco-néerlandaise Gemalto. Cette décision, jugée surprenante par de nombreux élus conservateurs, avait été justifiée par des raisons économiques, puisqu’elle permettrait ainsi aux contribuables d’économiser 120 millions de livres. De plus, le ministère avait d’ailleurs fait valoir que le processus d’appel d’offres avait été “rigoureux, équitable et ouvert à la concurrence”.
D’après les informations du journal The Telegraph, l’entreprise britannique De La Rue, qui s’occupait jusque-là de la fabrication des passeports, s’apprête à faire appel du choix du gouvernement d’accorder le contrat de 490 millions de livres à Gemalto .
En effet, la société a annoncé entreprendre cette action judiciaire au motif qu’elle offrait la meilleure offre en termes de qualité et de sécurité. Le directeur général de l’entreprise, Martin Sutherland, avait précédemment appelé Theresa May à “venir à son usine expliquer à sa main d’oeuvre dévouée pourquoi le gouvernement pense que c’est une décision sensée de délocaliser la fabrication d’une icône britannique”.