Frontières européennes, annonce d’un nouveau centre de détention pour les migrants en France, guerre en Ukraine et coopération en matière d’énergies renouvelables et nucléaires… Pour leur premier sommet bilatéral, -le trente-sixième franco-britannique, Emmanuel Macron et Rishi Sunak, ont avant tout, ce vendredi 10 mars à Paris, voulu faire la démonstration d’un changement de ton.
Bromance
Cette rencontre franco-britannique était la première depuis le sommet de Sandhurst entre Emmanuel Macron et Theresa May en 2018. Amicale et conviviale, cette rencontre insuffle un vent de dynamisme dans les relations franco-britanniques alors remises en question par l’ancienne Première ministre Liz Struss en 2022. Sur son compte Twitter, le Premier ministre britannique a partagé une photo d’une poignée de main avec son homologue français accompagnée de la légende : « Voisins, grands amis, alliés historiques. Je suis heureux d’être à Paris @EmmanuelMacron. » Si de nombreux journaux des deux côtés de la Manche n’hésitent pas à parler de « bromance », The Times annonce une nouvelle phase de « lune de miel » entre la France et le Royaume-Uni : « la rencontre entre Rishi Sunak et Emmanuel Macron s’inscrit dans une histoire d’amour et de haine de plusieurs siècles entre les deux pays ».
Close neighbours. Great friends. Historic allies. 🇬🇧🇫🇷
It's great to be in Paris @EmmanuelMacron. pic.twitter.com/s7eRLY80Zk
— Rishi Sunak (@RishiSunak) March 10, 2023
Les « small boats » en ligne de mire
Du côté britannique, les yeux sont rivés sur la Manche depuis l’annonce du projet de loi Illegal Migration Bill. Dans la presse britannique, le quotidien The Spectator place la question migratoire au centre des échanges entre les deux dirigeants, « de nombreux espoirs reposent sur un accord potentiel avec Emmanuel Macron ». Un accord a bel et bien été confirmé lors la rencontre avec l’annonce d’un nouveau centre de détention dans le nord de la France pour les migrants interpelés dans la Manche. Le renforcement des contrôles devrait se traduire par la mobilisation de 500 officiers supplémentaires en patrouille sur les côtes françaises, aidés par des technologies de surveillance telles que les drones. Le Royaume-Uni devrait contribuer au financement de ces nouveaux dispositifs à hauteur de 541 millions d’euros de 2023 à 2026. Selon Politico, l’Élysée aurait refusé de donner des informations chiffrées relatives à la contribution française à la surveillance renforcée des côtes. The Guardian donne la parole aux associations telles qu’Amnesty International UK, qui qualifient la décision de « mesure sans cœur, contre les réfugiés ». Ce nouvel accord ne prévoit pas le retour vers la France des migrants ayant atteint illégalement les côtes britanniques. Pour Emmanuel Macron, il s’agit d’une discussion à engager avec le Royaume-Uni et le reste des pays membres de l’Union européenne.
Une coopération européenne renforcée
La question du Brexit est, depuis le référendum du 2016, toujours au cœur des discussions. Le sommet franco-britannique a eu lieu une dizaine de jours après la rencontre entre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et Rishi Sunak en Angleterre. L’accord du cadre de Windsor allège les contrôles douaniers et permet d’ouvrir un chapitre plus apaisé entre l’Union européenne et le Royaume-Uni. Le Premier ministre affirme que le Royaume-Uni « souhaite entretenir une relation proche, coopérative et collaborative avec ses partenaires et alliés européens » à commencer par la France, son voisin le plus proche. Emmanuel Macron a félicité son homologue britannique de ses efforts entrepris en faveur d’une entente cordiale entre le bloc des 27 et la Grande-Bretagne.