“C’est une première mondiale”, assure Jean-Jacques Prigent, le co-fondateur d’ARInsight, qui vient de lancer une nouvelle application, DétéGo, qui mêle la 3D et la réalité augmentée. La société corrézienne veut ainsi bousculer le monde de l’art en proposant des expositions virtuelles d’un nouveau genre, dont la première est visible depuis fin juin notamment à Londres. “L’association de ces deux technologies permet de se substituer à une galerie classique et de recréer l’atmosphère d’une véritable exposition en tous lieux afin de faciliter la promotion d’artistes, d’œuvres muséales…”, explique le co-créateur. Pour le lancement de ce concept, l’entreprise française a ainsi choisi 7 villes, dont la capitale anglaise mais aussi New York et Montréal.
Avec DétéGo, la culture sort de ses lieux habituels pour investir la rue, des parcs et jardins, ou encore des endroits insolites. “On voulait mettre la culture à portée de clic”, résume le co-fondateur d’ARInsight, Jean-Jacques Prigent, qui a eu cette idée avec son associé Stéphane Rey. Le principe est simple : il suffit de télécharger gratuitement l’application DétéGo sur l’Apple Store ou sur Google Play. “Il y a un petit explicatif sur comment ça fonctionne”, ajoute Jean-Jacques Prigent avant d’assurer qu’aucune donnée personnelle ne sera exploitée par l’entreprise. Une fois sur l’application, il faut cliquer sur l’exposition qui nous intéresse. “Il y a ensuite une présentation de l’artiste et de son travail”, complète le co-créateur, “les personnes ont aussi accès à une carte pour géolocaliser où il est possible de voir l’exposition”.
En cliquant sur la ville, l’application propose même un guidage jusqu’au lieu. “Une fois sur place, il faut simplement enclencher son téléphone et on se retrouve alors en plein milieu de tableaux en lévitation”, promet Jean-Jacques Prigent. Grâce au mélange des technologies 3D et de la réalité augmentée, les personnes peuvent ainsi contourner les œuvres, les observer et les scruter de près, “afin d’en apprécier les détails, la texture”. “En un clic, elles auront aussi accès à toutes les informations la concernant et la possibilité de contacter l’auteur”, ajoute le Français.
Le co-créateur assure donc que ce concept est une première mondiale. “On a cherché avant de lancer ce concept s’il existait déjà, mais on n’a rien trouvé de tel”, confirme Jean-Jacques Prigent, qui se dit fier qu’une “petite entreprise corrézienne” soit parvenue à un tel exploit. Une entreprise qu’il a co-fondée en 2012 avec son associé Stéphane Rey.
“On crée des applications pour smartphones et tablettes à la demande des clients”, explique le chef d’entreprise, “au départ, nous avons monté ARInsight pour valoriser le patrimoine naturel en utilisant la technologie de la réalité augmentée pour mieux faire connaître un site naturel ou patrimonial à travers des audio-guides ou des tables d’orientation virtuelles”. Mais avec la volonté d’aller toujours plus loin, “en se basant sur les intérêts du public”, les deux associés ont continué à développer leur entreprise en proposant donc un mélange de cette technologie de la réalité augmentée avec de la 3D. “Quand j’en ai parlé à Stéphane, il m’a dit que cela allait être compliqué, mais finalement il est parvenu à trouver la solution”, raconte fièrement Jean-Jacques Prigent.
Et l’idée est tombée à point nommé avec l’arrivée de la pandémie de la Covid 19. “Les gens ont été en manque de culture et cela a montré à quel point il était nécessaire de trouver des solutions pour rendre la culture accessible malgré un tel contexte”, avance le Français. Avec DétéGo, les expositions peuvent avoir lieu n’importe où et dans des espaces “sécurisés”. “Pour le lancement, on n’a pas choisi les endroits, comme Trafalgar Square à Londres, par hasard. On voulait des lieux dégagés pour que les gens ne prennent aucun risque. Du coup, chacun peut vivre la visite à son rythme ou à sa manière, par petits groupes sans risque de contamination grâce aux distanciations sociales préconisées”.
Pas de hasard non plus sur les villes sélectionnées. “On voulait absolument être à Paris, Genève et Londres, car ce sont des villes qui bougent et qui restent emblématiques dans le monde de l’art et de la mode”, confie Jean-Jacques Prigent. Les autres villes, New York, Montréal, Sydney et Stockholm ont été choisies selon les coups de cœur personnels de deux associés.
L’objectif de DétéGo étant aussi de mettre en valeur des jeunes artistes, en leur offrant ainsi une visibilité grand public, les co-créateurs ont choisi Kiko, ancien marin du Sud de la France devenu peintre et dessinateur. “On aime beaucoup ce qu’il fait et quand on lui a proposé de participer, il a dit oui tout de suite”, confirme Jean-Jacques Prigent, qui espère un jour que des mécènes se manifesteront, via leur projet “DétéGo découverte”, pour soutenir les prochains talents présentés à travers l’application.
La présentation de deux autres artistes est par ailleurs prévue d’ici la fin de l’été. Et les deux associés ne comptent pas s’arrêter là car ils aimeraient proposer également des expositions de sculptures. “On vient d’investir dans un scanner 3D et on espère mettre ça en place très vite”.