C’est en 1998 que Myriam Gelling pose pour la première fois les pieds en Angleterre. Elle venait tout juste de finir ses études en hôtellerie à Aix-en-Provence. “A l’époque, il était difficile de trouver un emploi dans ce domaine dans la région. A chaque fois que je postulais quelque part, on me demandait si je savais parler l’anglais”. Malheureusement, la Grenobloise d’origine maîtrisait davantage l’espagnol que la langue de Shakespeare. 

De l’hôtellerie à l’enseignement du français pour les enfants

C’est alors qu’elle décide de s’envoler pour l’Angleterre pour “improve (son) English”. Elle débarque à Chester, où elle fait “d’une pierre deux coups”. “J’ai eu mes premières expériences de travail en hôtellerie et dans le même temps j’ai appris l’anglais”, lance Myriam Gelling. Pendant un an et demi, elle est complètement immergée dans la culture du pays et s’y plaît. Puis elle rentre en France quelques mois avant de se rendre compte que l’Angleterre (et son petit ami de l’époque, qui deviendra ensuite son mari) lui manque. “Les gens étaient tellement accueillants et il était tellement facile de trouver du travail que je me suis dit que j’avais envie de retourner à vivre là-bas”. 

A la naissance de ses enfants, et notamment de son aînée (aujourd’hui âgée de 19 ans), la Française se sent un peu éloignée de sa famille. “Avec mon mari, qui était aussi loin de la sienne, on s’est en effet senti un peu isolés. Je ne connaissais pas beaucoup de Français et ma culture me manquait un peu, j’avais aussi envie de partager cette culture avec mes enfants”. Elle fait alors la connaissance d’une Française, à la tête d’un “French club” et qui lui propose de la rejoindre dans l’aventure en donnant des cours de français à des enfants britanniques ou des enfants issus de couples binationaux. Myriam Gelling n’hésite pas longtemps, se lance et se découvre alors une passion pour l’enseignement. Elle s’occupe des classes maternelles dans cette école FLAM, une des premières dans le secteur de Sutton. “Cela m’a donné envie de faire encore plus”, confie la Française.

Six mois pour monter sa propre école FLAM

La famille s’installe à Reigate et Myriam Gelling est embauchée dans une autre école FLAM, co-fondée par une Française et une Libanaise. Elle y travaillera pendant sept ans et donnera des cours le samedi après-midi pour les enfants de primaire et de collège. Parallèlement, elle ouvre son école de tutoring, ALTétude, un jeu de mots faisant référence aux études mais aussi aux montagnes grenobloises. Elle enseigne ainsi le français en tant que professeure privée. Cette expérience lui donne envie de créer ensuite sa propre école FLAM. “Avant de me lancer, j’en ai parlé avec la directrice de l’établissement de Reigate qui m’a tout de suite encouragée à le faire”.

Myriam Gelling se met alors à la recherche de locaux dès janvier 2023 et elle en trouve du côté de Bandon Hill Primary School, près de Croydon. Le plus difficile pour elle, reconnaît-elle, aura été de recruter des enseignants. Depuis le Brexit, les choses se sont en effet quelque peu compliquées avec les nouvelles règles migratoires. Mais la rentrée se fera bien dès le samedi 16 septembre avec des cours le samedi matin, entre 9.45am et 11.45am, pour deux niveaux, et ce, sur un rythme de toutes les dix semaines pour correspondre aux vacances scolaires. “Les enfants viendront apprendre en s’amusant”, promet la Française.

Grâce à son expérience, elle espère ainsi répondre à la demande des parents qui souhaitent, comme elle l’a souhaité avec ses deux enfants binationaux, partager leur culture française. Myriam Gelling proposera un programme basé sur ceux de l’Education nationale, et “adapté aux enfants nés ici et scolarisés dans le système scolaire britannique”. L’apprentissage de la lecture et de l’écriture sera la base des cours dispensés au sein de son école, certifiée FLAM donc.