Ils viennent de Londres, Guadeloupe, Martinique, Guyane, mais aussi du Bénin et du Sénégal, et ils ont une passion commune : partager et célébrer la culture caribéenne. Réunis sous le groupe créé en 2019, United Kreyol Mas, c’est donc avec une certaine fierté qu’ils vont participer pour la toute première fois au Carnaval de Notting Hill, lundi 29 août. “C’est une vraie opportunité pour nous de montrer qu’il existe bien des Français dans les Caraïbes et présenter ce que l’on sait faire tout en célébrant cela avec toutes les autres communautés”, se réjouit Maëva Drumeaux, danseuse et membre du groupe. Surtout que cela fera d’United Kreyol Mas le premier groupe antillo-guyanais à défiler lors de cet événement estival majeur de Londres.

Un projet de longue date

Le projet a été lancé il y a trois ans donc par Get Mad Entertainment, une agence d’événementielle fondée en 2013 par Ruiny Chalus (plus connu sous le nom de scène “Dj Shakit“) et qui a toujours eu pour objectif de réunir les amoureux de la culture caribéenne autour d’une multitude de concepts d’événements, de soirées ou de festivals. Il aura fallu travailler d’arrache-pied pour que le groupe United Kreyol Mas (UKM) puisse participer au Carnaval de Notting Hill. “En Guadeloupe, il suffit de déposer son dossier et tout se fait très facilement”, confie Maëva Drumeaux. Cette Française, d’origine guadeloupéenne, qui a longtemps vécu à Londres, explique que pour participer à celui de Notting Hill cela a en effet nécessité beaucoup de patience. “Il y a de nombreuses démarches à faire et surtout il faut trouver quelqu’un qui appuie le dossier”. Et heureusement, le groupe DUKA-Mas Domnik, qui représente la culture de la Dominique, île anglophone (et membre du Commonwealth) située entre la Guadeloupe et la Martinique, les a beaucoup aidés. 

La participation ayant également un coût, United Kreyol Mas a lancé pour ce projet des packages incluant un costume traditionnel UKM en madras réalisé sur mesure avec ses accessoires (constitué d’une coiffe, des manchettes madras, des jambières, du body, et de sa jupette (coupe courte ou coupe longue)), un accès exclusif au groupe durant la parade, des boissons à volonté, des instruments de musique antillaise à disposition (chacha), les repas… “Ils ne sont plus disponibles aujourd’hui, mais les personnes qui souhaiteraient encore nous soutenir peuvent acheter le t-shirt aux couleurs du groupe”, souligne Maëva Drumeaux. UKM a également été soutenu par des sponsors, et espère que la liste s’allongera pour la participation du groupe en 2023. 

Une quarantaine de danseurs et musiciens représentant les Antilles et la Guyane

Ils seront donc près d’une quarantaine de danseurs et musiciens à défiler, sous les drapeaux de la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane, dans les rues de ce quartier de l’ouest de la capitale anglaise, qui pendant deux jours va célébrer la culture caraïbéenne. A la différence des autres groupes qui participeront également à ce grand défilé sur des chars avec un grande sono, United Kreyol Mas viendra donc accompagner de musiciens. Trompette, cha-cha et de ti-bwa mais aussi conque a lambi… “On ne va pas pouvoir amener un orchestre comme c’est la tradition dans les carnavals de Martinique ou de Guadeloupe, mais on va essayer de se rapprocher le plus possible de ce qu’est un carnaval dans les Antilles ou en Guyane”, confie Maëva Drumeaux.

La Française confie que le répertoire musical qui rythmera le défilé du groupe sera composé de chansons représentant les trois territoires et mêlant compositions traditionnelles et contemporaines. “On tenait vraiment à apporter aussi une touche de modernité”, ajoute la membre de United Kreyol Mas. Tous les participants d’UKM porteront également des costumes en madras, tissu traditionnel des Antilles françaises. Des tenues aux couleurs rouge, bleu et vert confectionnées sur-mesure par une designer de Londres. 

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Après un an de préparation, avec les aléas de la pandémie pour les répétitions de la chorégraphie notamment, l’excitation est donc à son comble à quelques jours du Carnaval, assure Maëva Drumeaux. “C’est tellement important pour nous de partager notre culture. C’est une première, mais aussi un petit projet qui commence. On espère qu’il aura un impact fort sur le long terme et que notre présence donnera ensuite au public d’aller visiter nos territoires”. La Guadeloupéenne compte ainsi sur la venue de la communauté française de Londres et du Royaume-Uni pour venir danser avec United Kreyol Mas mais aussi et surtout célébrer les Antilles et la Guyane.